De Pessah a Chavouot : Qu'est-ce que le Omer ?

De Pessah a Chavouot : Qu'est-ce que le Omer ?

Signification, coutumes, bénédictions... Tout ce que vous devez savoir sur le commandement du décompte du Omer.
 

Qu’est-ce que le Omer?

À l’époque du Saint Temple, le peuple juif apportait une offrande d’orge le lendemain du premier jour de fête de Pessa’h (Lévitique 23:10). On l’appelait le « omer » (littéralement : « gerbe ») et dès lors, la nouvelle récolte de céréales était permise à la consommation.

À compter du second jour de Pessa’h, la Torah (Lévitique 23 :15) affirme que c ‘est une mitsva chaque jour de « compter le Omer » pendant les cinquante jours menant à Chavouot. C’est une période importante de croissance et d’introspection, en vue de la fête de Chavouot qui advient 50 jours plus tard.

Chavouot est le jour où le peuple juif s’est tenu au Mont Sinaï pour recevoir la Torah, et en tant que tel, une période préalable de sept semaines était nécessaire. Les commentateurs affirment que nous avons été libérés d’Égypte uniquement dans le but de recevoir la Torah et de l’accomplir. De ce fait, nous avons reçu l’ordre de compter à partir du lendemain de Pessa’h jusqu’au jour où la Torah nous a été donnée pour montrer combien nous désirons ardemment la Torah.

Comment compter le Omer

On compte le Omer tous les soirs après la tombée de la nuit (environ 30 minutes après le coucher du soleil), qui correspond au début de la « journée » juive. (À la synagogue, on le compte vers la fin de l’office de Maariv.) Si quelqu’un a négligé de compter le Omer un soir, il doit le compter le lendemain dans la journée, mais sans bénédiction.

Afin de « compter le Omer » convenablement, il faut mentionner à la fois le nombre de jours et de semaines. Par exemple :

Du premier au sixième jour, nous ne disons que le nombre de jours. Par exemple :

« Aujourd’hui, nous sommes au quatrième jour du Omer. »

Pour des jours qui correspondent à des semaines complètes, par exemple : 7, 14, 21, nous disons comme suit, par exemple :

« Aujourd’hui, c’est le 21ème jour, soit 3 semaines du Omer. »

Tous les autres jours, nous disons, par exemple:

« Aujourd’hui, c’est le trente-troisième jour, soit 4 semaines et 5 jours du Omer. »

(Puisque vous devez réciter la bénédiction avant de compter, ne mentionnez pas à l’avance le compte pour cette nuit.)

Avant de compter, mettez-vous debout et récitez la bénédiction suivante:

Barou’h ata Adonai, Elohénou melekh ha-olam, acher kidéchanou be'mitzvo'tav vé-tsivanou al sefirat ha'omer. 
Source de bénédiction Tu es, l’Éternel notre D.ieu, Roi de l’Univers, qui nous a sanctifiés par Ses commandements et nous a ordonné de compter le Omer.

On compte le Omer avec bénédiction uniquement si les deux conditions suivantes ont été remplies :

  1. Vous comptez le Omer au cours de la soirée et,
  2. Vous n’avez omis de compter aucun jour jusque-là

En clair, si quelqu’un néglige de compter le Omer pour une journée entière et ne s’en souvient pas avant le soir suivant, il doit continuer à compter les jours suivants en omettant la bénédiction.

Pourquoi ne pouvez-vous pas « continuer à compter avec bénédiction » si vous manquez de compter un jour ?

La raison en est que, concernant le Omer, la Torah déclare : « Sept semaines, elles seront complètes » (Lévitique 23:15). D’où ceci: d’après de nombreuses autorités, si l’on a manqué n’importe quel jour, la période des sept jours ne peut plus être considérée comme « complète. »

Restrictions pendant le Omer

Le Talmud nous apprend que Rabbi Akiva avait 24 000 étudiants qui périrent tragiquement pendant la période du Omer, car ils ne se traitèrent pas l’un l’autre avec suffisamment de respect. C’est pourquoi, pendant les 33 jours à partir de Pessa’h jusqu’à Lag Baomer, nous observons ces signes de deuil :

  1. Pas de mariages
  2. On n’écoute pas de musique instrumentale, qu’elle soit live ou enregistrée (la musique vocale est autorisée)
  3. Pas de coupes de cheveux ou de rasage, si ce n’est pour des besoins liés aux affaires.

[Note: d’après certaines coutumes, la période de deuil de 33 jours commence quelques semaines plus tard, le premier Iyar, et s’achève le 3 Sivan.]

48 manières

Chaque jour du Omer est lié à un niveau différent de « sefirot » cabalistiques (abribus divins), les émanations par lesquelles D.ieu communique avec le monde. Chacune des sept semaines est associée aussi avec l’une de ces sept sefirot, créant ainsi 49 permutations. Chaque jour pendant le Omer, nous nous concentrons sur un aspect différent des Sefirot, dans l’espoir de parvenir à une amélioration spirituelle dans ce domaine spécifique.

Étant donné que les élèves de Rabbi Akiva ont manqué de montrer le respect dû, nous tentons en particulier, pendant la période du Omer de trouver le meilleur moyen de bien traiter notre famille, nos amis et nos connaissances, afin de pouvoir opérer un « tikoun » (amélioration spirituelle) sur les erreurs du passé.

Le Talmud (Avot 6:5) affirme que « la Torah s’acquiert par 48 manières. » De ce fait, au cours des semaines conduisant à Chavouot, nombreux sont ceux qui ont la coutume de se préparer à « recevoir la Torah » en étudiant ces 48 manières. Une bonne formule consiste à étudier chaque jour un cours du Rav Noah Weinberg, les « 48 manières » ; il existe une version imprimée et audio online.

Lag B'Omer

Lag B'Omer, le 33ème jour du Omer (« L’amed g’uimel » a la valeur numérique de 33) marque la date du décès de l’un des plus grands sages du Talmud, Rabbi Chimon Bar Yo’hai. C’est un jour de fête extraordinaire, car la tradition stipule que sur son lit de mort, Rabbi Chimon a révélé les secrets du Zohar, l’œuvre fondamentale du mysticisme juif (la cabbale).

Pendant des siècles, Lag BaOmer a été un jour de pèlerinage sur la tombe de Rabbi Chimon dans la ville de Méron, en Galilée. On estime à 250 000 le nombre de Juifs à se rendre ce jour-là à Méron pour danser, prier et célébrer le brillant héritage spirituel que Rabbi Chimon nous a légué. Nombreux sont ceux qui pendant des jours à l’avance campent sur place avec impatience.

Pour fêter Lag BaOmer, les Juifs dans tout Israël allument des feux de joie, en souvenir des grandes illuminations mystiques révélées par Rabbi Chimon. Des semaines à l’avance, les enfants israéliens ramassent du bois pour en former d’impressionnantes sculptures souvent hautes de 6 ou 7 mètres. De merveilleuses célébrations publiques sont organises et les tours en bois sont brûlées le jour de Lag BaOmer.

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