Hommage a FARID EL ATRACHE

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Farid El Atrache (né le 19 octobre 1917, Jebel Ed-Druz, Syrie - mort le 26 décembre 1974, Beyrouth, Liban) est un auteur-compositeur, interprète, virtuose du oud et acteur syrien naturalisé égyptien. Ténor à la voix d'or, éternel beau ténébreux, consacré par ses chants et ses film musicaux, il fait partie de ces monstres sacrés de l'Égypte.

Avec Oum Kalsoum, Mohammed Abdel Wahab et Abdel Halim Hafez, il figure parmi les noms les plus prestigieux de la musique arabe du XXèmesiècle. Ce géant des variétés égyptiennes eut comme partenaire de fameuses actrices et danseuses, dont Taheya Carioca, ou encore la danseuse Samia Gamal (1924-1994).

Il joue dans 31 films et enregistre environ 350 chansons. Youssef Chahine réalise deux films avec le chanteur : C'est toi mon amour (Enta habibi, 1957) et J'ai quitté ton amour (Wadaa Hotbak, 1957).
Il a également donné un merveilleux rôle dramatique à la chanteuse Dalida dans le Sixième Jour (1986). Il compose aussi des chansons pour des chanteurs célèbres tels que Wadih el Safi, Warda et Sabah. Sa voie grave et son style "triste" mèneront plusieurs chanteurs sur ses pas.

Druze né dans les montagnes syriennes, au sein d'une famille Druze royale qui a résisté contre les armées coloniales françaises, Farid et sa famille sont contraint de s'exiler vers l'Égypte en 1920. Il est initié très tôt au chant et à l'oud par sa mère. Il devient l'élève du compositeur renommé Riyad as-Sunbaty.

Farid débute sa carrière musicale dans les années 1930 en chantant pour des radios égyptiennes privées. Il est employé comme chanteur et joueur de l'oud pour la station nationale. Il enregistre ses premiers succès : Ya Zahratan Fi Khayali et Ya Raitni Tayr. Sa sœur Asmahan devient une actrice et chanteuse de talent. Ils rencontrent le succès en 1941 avec le film Intisar al-chabab (Victoire de la jeunesse) dont Farid signe la bande originale.

 

Le succès

Le succès rapide entraine le jeune Farid dans une vie de star : discothèques, affaires sentimentales et jeu deviennent son lot quotidien. Il se retrouve rapidement criblé de dettes. Sa mère se sépare de lui, désapprouvant son style de vie. À cela, s'ajoute la mort tragique de sa sœur. Cette période sombre de sa vie le pousse à rechercher le réconfort auprès de la danseuse et actrice Samia Gamal, pour laquelle il risque tout ce qu'il possède. En 1947, il produit Habib al omr (L'amour de ma vie) dans lequel Samia et lui tiennent la tête de l'affiche. Le film rencontre un énorme succès populaire. Après 5 films, le couple se sépare en 1952 sans s'être jamais marié. Farid considère que le mariage détruit l'art. Plus âgé et malade, il demandera à la chanteuse égyptienne Shadia de l'épouser, mais il change d'avis au dernier moment, ne voulant pas la laisser jeune veuve. Le succès cinématographique de Farid continue en compagnie d'autres stars féminines, dont il tombe toujours amoureux. Il tient toujours le rôle du chanteur triste et sentimental ; il garde le même le nom à travers ses films : Wahid (solitaire). Le succès de ses films ne tient que très peu au scénario, mais plutôt à la performance musicale de Farid et à la force de sa poésie qui parle au cœur des spectateurs arabes. Il compose des chansons très profondes, dont les plus célèbres sont Ar-Rabi (Le printemps), Awell Hamsah (premier murmure), Tutah and Raqsitil Gamal (deux pièces musicales). Certains de ses succès plus populaires et moins chargés, comme Noura Noura ou Gamil GamalLeyla ou Hallet layali sont toujours appréciés.

 

Farid el atrache-Gamil Gamal

En 1952, juste avant le coup d'état qui renverse le roi Farouk Ier d'Égypte, Farid s'éprend de la reine. Après l'exil du roi et son divorce, elle retourne en Égypte pour y vivre une histoire d'amour mouvementé avec Farid. Sa famille n'accepte pas le chanteur, pour des raisons politiques principalement. À leur séparation, Farid sombre dans une longue dépression.  Comme un symbole, d’ailleurs, il raffolait des jeux de hasard, perdant une fortune aux casinos. Il lui arriva de perdre en une seule nuit la somme de 7.000 livres. En 1964, sa fortune dépassait pourtant les 500 mille dollars. Il construisit un immeuble de dix étages sur le Nil Al Guiza, au Caire, dépensant pour cela près de 220 mille livres. Dans un des casinos, il laissa un soir, le prix d’un immeuble car il se révéla au jeu un invincible «looser»!

Il tombe malade et son état de santé ne fera que s'aggraver jusqu'à sa mort qui survient à Beyrouth le 26 décembre 1974, à l'hôpital Al Hayek. Ses restes son rapatriés en Égypte où il repose au Caire.
 

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