Allez, les boulets de la France ! (info # 010506/8) [Réinformation]
Par Stéphane Juffa © Metula News Agency
Préférez toujours une tête sans troupeau à un troupeau sans tête !
Hier, lorsque j’ai écrit mon papier "Des dangers d’instrumentaliser la justice", j’ignorais ce que tramait la Cagoule des baronnets des media français dans l’Obs : un appel, une pétition en faveur de Charles Enderlin.
Mais voilà que déjà ils se trompent – ne leur en voulez pas le français n’est pas leur langue naturelle, eux qui n’ont jamais su faire la différence entre un militant politique et un assassin nationaliste –, une "pétition", c’est une requête adressée à une autorité [1]. Or, il n’en est pas question dans cette cabale, pas plus qu’il n’est question d’appel.
Une "pétition", c’est aussi le fait de considérer comme admis ce qui doit être démontré [2], à l’instar du texte de leur tract :
"Voilà sept ans que les mêmes individus tentent de présenter comme une "supercherie" et une "série de scènes jouées", son reportage (de Charles Enderlin) montrant la mort de Mohammed al-Doura, 12 ans, tué par des tirs venus de la position israélienne, le 30 septembre 2000, dans la bande de Gaza".
Exemple du second sens de pétition : affirmer que le reportage en question du faussaire Enderlin a montré la mort de Mohamed sous des balles israéliennes. Car, en fait, il n’a montré la mort ou les blessures de personne et n’a pas présenté le moindre tir israélien. Les images dont parlent les signataires de ce plébiscite ne sont passées que dans leurs têtes, non sur leurs écrans.
C’est pire, même, qu’une pétition, c’est la volonté commune des signataires du tract de transformer une gigantesque imposture médiatique en vérité authentique. Par la force et par le nombre, sans s’astreindre à aucune démonstration, en se soustrayant à la confrontation des conclusions de l’enquête que nous avons rendue publique, et qui établissent, cent fois, l’impossibilité de leur acte de prestidigitation.
Quand ces grands adeptes de la vérité, que sont Sara Daniel, qui écrit encore, après avoir traduit un texte anglais, accusant les soldats israéliens de pratiquer le viol systématique des jeunes filles palestiniennes afin qu’elles se fassent ensuite massacrer par leurs familles, son père, Daniel Ben Saïd, qui eut l’audace de pétitionner que les typographes avaient dénaturé l’article de son héritière, leur journal, qui accueille des activités militantes antisémites, et l’avocat Théo Klein, qui avait défendu ce sinistre équipage devant la justice, se mêlent de notre déontologie, moi, cela me fait vomir.
L’acte des signataire n’est pas banal : pour soutenir leur pote de fratrie, ils n’hésitent pas à réaffirmer, huit ans après les faits, tout en sachant que c’est absolument faux, que des soldats israéliens ont assassiné Mohamed A-Dura.
Mais est-ce encore Enderlin qu’ils protègent, ou commencent-ils à craindre pour leur conspiration, qui a failli à étouffer l’affaire ? Pour leur mainmise sur ce que les Français peuvent savoir et sur ce dont ils ne doivent pas connaître ?
Ce sont ces journaleux arrogants et médiocres, qui, ensemble, tirent depuis tant d’années sur les pieds de Marianne, soit pour s’assurer qu’elle est bien pendue, soit pour être certains qu’elle ne leur échappera pas.
Figurez-vous que la relaxe de Karsenty par la cour d’appel les surprend et les inquiète, les petits mignards. Car l’arrêt de la cour "accorde la même crédibilité à un journaliste connu pour le sérieux et la rigueur de son travail, qui fait son métier dans des conditions parfois difficiles et à ses détracteurs, engagés dans une campagne de négation et de discrédit, qui ignorent tout des réalités du terrain et n’ont aucune expérience du journalisme dans une zone de conflit".
Les femmes et les hommes de loi sursauteront à la lecture de cette citation, les comploteurs ne se rendant manifestement pas compte de l’énormité à laquelle ils viennent de souscrire ! Car c’est précisément le propre de la bonne justice de ne considérer que les faits, en s’abstenant de prendre en compte les différences subjectives existant entre les justiciables qui se présentent devant elle.
C’est le principe de la justice républicaine qui les inquiète, sonnez l’hallali !
Mais cette citation n’entend pas stigmatiser que Karsenty, les conjurateurs s’en prenant aux détracteurs et aux négationnistes en nombre pluriel. Ils savent donc, les misérables, que Karsenty, qui dirige une société de "notation des media" et qui est conseiller municipal à Neuilly, n’a jamais eu la prétention d’être un reporter de guerre, ni d’avoir mené l’enquête ayant abouti à la révélation de la mise en scène. Ils sont parfaitement conscients, les pitoyables, de ce que Karsenty a adopté les conclusions de la Ména, qui elle, a mené l’enquête. Karsenty, sur ces bases, exigeant publiquement, par la suite, la démission de Charles Enderlin et d’Arlette Chabot.
Quant à affirmer, dans ces conditions, que les rédacteurs de la Ména israélienne ne possèdent "aucune expérience du journalisme dans une zone de conflit", ce troupeau de Bayard décornés risque de s’étrangler en ruminant : nous… vivons dans une zone de guerre.
Les signataires ne pétitionnent pas, pas plus qu’ils n’appellent à quoi que ce soit, ils affirment leur présence, revendiquent leur immunité. Ce n’est pas la première fois qu’ils agissent de la sorte, pas la première fois, non plus, que nous dévoilons leurs réels mobiles. Toujours le même : ils requièrent l’impunité absolue pour fustiger Israël en public, la permission de nous lapider. Comme a tenté de le faire le signataire Cypel, en étalant le complot du siècle à la une du Monde : des milliers d’agents du Mossad avaient envahi les Etats-Unis. Je ris chaque fois que j’y repense.
Ou le Cagoulard Michel Bôle-Richard, spécialisé dans les reportages de proximité à Gaza, avec personnages principaux et sources d’information anonymes, subissant tous les maltraitances extraordinaires infligées par l’armée des assassins de Mohamed A-Dura.
La plupart des "pétitionnaires" pour le droit de traiter Israël et son peuple hors des contraintes imposées par le journalisme, sans être soumis à la contingence de ne diffuser que des informations vraies et vérifiées, et pour la levée ciblée du devoir de réserve, étaient attendus au tournant.
D’autres, que nous avons aidés et qui nous ont fait des confidences, nous ont un peu étonnés.
Un seul nous a déçus. Il était, jusqu’à sombrer avec cette mélasse, qui dérive très lentement dans les égouts de Paris, un véritable grand reporter, qui prétendait n’avoir aucun intérêt pour la Controverse de Nétzarim. A qui nous avions parfois tendu la gaffe, afin de le hisser hors d’un mauvais pas, comme une fois, à Jéricho, une autre à Gaza. La Ména vient de perdre un ami, étant, bien entendu, évident que nous n’entretiendrons plus le moindre contact avec ces journalistes du bâillon, de la voie unique, de l’antisémitisme – hé oui, antijuif ou anti-israélien, c’est exactement pareil – et partisans d’un exercice totalitariste et monopolistique du droit d’informer.
Le parti de la presse est notre adversaire dans la guerre des mots qu’il nous impose. Ce n’était pourtant pas l’espace-papier qui leur manquait pour soutenir le Menteur de Jérusalem, comme ils l’ont déjà fait ad nauseam, ni pour empêcher que les Français ne connaissent les résultats de notre enquête. Mais l’arrogance de ces hobereaux ne connaît pas de limite, surtout lorsque leur plume, un peu courte, a cessé de porter et qu’ils sentent que la situation leur échappe. On aura l’air moins con en groupe, pensaient-ils, encore que nombreux sont les lecteurs de l’Obs qui ne partagent pas leur avis.
Regardez vite les commentaires suivant la "pétition" sur le Web, avant qu’ils ne disparaissent, il semble que le public les lâche. Pourtant, le lectorat de Jean Daniel ne tremble plus pour Israël depuis des lustres. C’est juste qu’à lire les messages, on voit que les gens ont envie de connaître tous les éléments d’enquête sur cette affaire et que les baronnets cessent d’en faire la synthèse à leur place.
Les 25 premiers commentaires étaient tous au détriment des adorateurs de Charles Enderlin (nous les avons soigneusement recopiés) et de leur drôle de démarche. Ensuite, l’Obs a commencé à censurer des centaines de messages, et les contributeurs l’ont fait savoir à la Ména. Et puis, on a placé les quelques tributs favorables aux comploteurs au sommet de la pile. C’est beau, tout de même, cette idée de la démocratie !
Notes :
[1] Larousse
[2] Larousse