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LE PTB ET MOI ZOUZ.

Envoyé par albert 
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
30 mai 2011, 02:54
Albert
Je ne te connais point !mais mon frere lui oui!
ce que tu as ecris sur ta mere et tous les messages que tu as recu ne peuvent laisser indifferent quiconque et nous font ainsi partager tous ces sentiments exprimés et sinceres.
Bien sur qui mieux que toi a connu ta mere comme toi tu la connais ?

Aussi vais je souhaiter une refoua chelema pour ta maman.
amen ve amen
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
30 mai 2011, 10:01
Chers amis,

Je suis particuliérement touché par vos messages sincéres de souhaits pour le bon rétablissement de maman. Et même ceux ou celles qui s'abstienent de dire qq chose ont eux aussi toute ma gratitude.

MERCI A LAPID...BRAHAM...TAOUFIC...DANY...ELSA ET LA PETITE FAMILLE HARISSIEN réduite à une petite peau de chagrin.

Nous faisons tout ce qui est humainement et naturellement possible pour faire de notre mieux envers elle car dans cette vie rien ne dure.

Nous savons qd nous sommes nés mais nous ignorons le reste.

Vous aurez bien sur d'autres nouvelles sur la CHAMBRE 328.

Je tiens à remercier mon amie ELSA d'être passée me voir malgrés ses grandes ouccpations béch Tenini ( me rassurer) avec de gentils paroles pour une fois, merci aussi à Braham ke hnin qui n'a pas manqué l'occasion de m'appeller pour ce faire.

Que D ieu vous garde en bonne santé. Amen.



Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
30 mai 2011, 11:30







CHAMBRE 328...3°


A force de chevaucher ma moto, je commence à avoir les fesses endolories. Un peu comme un novice qui fait ses premières cavalcades sur une vieille mule.

Il n’y a pas si longtemps, je pressais l’accélérateur pour rendre visite à mes petites enfants. Toutes pétararades au vent.

Je brulais même les feux rouges pour profiter de ces qqs instants de bonheur auprès de mes petits.

Toutes mes pensées sont avec elles et lui.

Mais hélas depuis trois semaines, (haja déj haja = une chose repousse une autre) c’est l’image de maman qui a prit les devant de la scène.

La vieille a prit tout l’écran et je ne vois plus qu’elle. Un changement totale de situation se présente à moi et me voilà braver le vent, bruler des feux rouges, ignorer les stops pour aller rejoindre maman qui m’attend dans sa chambre 328 dans cet Institut Médicale.

Cette chambre qui ne ressemble en rien à une suite d’hôtel DSK mais à une chambre qui a vu tant et tants de vieux et vieilles l'occuper pour se remettre d’un accident que la vie sait offrir à cet âge.

Un accident de la vieillesse qui rend la maman ou le papa à l’état de patient.

Du chien que l’on perd, on pleure, du chat on se lamente, du hamster mort on en fait des gorges chaudes. D’une vieille armoire mise au rebut, on éprouve une tristesse palpable car comme l’avait dit l’autre ‘…Objets inanimés avez-vous donc…!’ Et de la mére ou du pére....Alors...???

Les parents sont sacrés, je ne suis pas le premier à l’avoir dit. La chose sacrée mérite respect bien qu’à maintes reprises, j’ai failli à ce respect pour des raisons trop longues à expliquer. Et sans me culpabiliser outre mesure, je n’ai pas à ressentir cette culpabilité et je ne suis pas apte à m’innocenter devant des faits anciens injustes de mon point de vue mais qu’est ce qu’un point de vue sert lorsqu’une maman ou un papa se retrouve dans une situation gravissime.


Certains pensent qu’en fin de compte, y’a pas de quoi s’alarmer, elle est vieille donc il ne faut pas trop en faire. Exact comme on le dit dans notre ancienne langue barbare ‘…Mei i cidou cen en tayou… ! On n’a de la peine que pour les siens… !’ Ce qui sous entend que les autres sont indifférents à ce qui ne leur appartient pas.

On trouve, il est vrai auprès de certains amis (es) sincères de la compassion et cela se sent comme une grande marque de respect, pas loin de l’affection et bien loin de l’indifférence pour celui ou celle, l’ami qui traverse des moments pénibles. Et cela fait chaud au cœur. …..

Hier comme je l’ai raconté, nous étions ma sœur et moi ainsi que maman assise sur sa chaise roulante à siroter un soda dans cette grande véranda qui sert de cafétéria à ciel ouvert. Et bien sur ma sœur a profité de l’occasion pour lui demander pardon. Il vaut mieux demander pardon à une maman ou à père qui entend et comprend qu’à un défunt qui n’entend plus rien. J’ai suivi ma sœur qui pleurait en insistant que jamais elle ira dans un mouroir. Voilà la réponse de mamam, en toute luciditè.

‘…Yekhir téma Om é’li tah’chéb é’li khroj mén jouffa… ? Ou bara koltou é’li coltou él mhaba mta él om yasser mél col, mé yaméltouni hatté chey, ouaritouni col kheir… !’ Sic…. ‘ Est-ce qu’il a une maman au monde qui tient compte de ce que peuvent dire les enfants… ? Et va pour ce que vous m’avez dit, l’amour d’une maman pour ses enfants ne tient pas compte de cela, vous ne m’avez rien fait sauf que du bien… !’)Sic.

Le temps des regrets et du pardon ne fait que commencer tant qu’il est encore temps.

Tant que le regard est encore limpide, tant que les oreilles sont à l’écoute tant que la bouche n’a pas encore refroidie. Tant que le temps donne au temps tout ce que nous pouvons faire à notre vieille maman qui manque à présent de tonus.







Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
30 mai 2011, 16:35
Albert, il est des moments si difficiles dans la vie, et vous les décrivez si bien, on sent l'affection profonde dans ces mots écrits avec le coeur.

Je pense à vous en souhaitant un vrai rétablissement à votre maman
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
30 mai 2011, 22:50
Girelle,

Je vous remercie pour vos tendres et gentilles paroles. Trouvez là toute mon amitiè sincére.
Merci encore.
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
31 mai 2011, 10:44


CHAMBRE 328...PLAN 4°

La vieillesse c’est magnifique. Je m’en rends compte depuis que je vais rendre visite tous les après midi à maman et cela depuis 3 semaines à l’Institut Médicale.

Je la redécouvre cette vieillesse alors que je l’avais perdu de vue. Du temps de ma grand-mère Meiha, je n’ai plus eu affaire à la vieillesse. Maintenant depuis que maman est hospitalisée je la côtoie au quotidien. c'est d'une grande beautè.

Juste un conseil d’ami, ne vous précipitez pas trop dans ses bras, prenez votre temps avant d’y entrer parce que dés que vous y mettiez les pieds, elle ne vous lâchera plus. Elle sera votre compagne et là vous allez être heureux. Oui, prenez votre temps et surtout rentrez y en bonne santé, lucide, propre, bien foutu et sans trop de dégâts parce que les dégâts ce n’est pas très commode.

Il y a un mois maman était très autonome, elle ne semblait pas vieillir malgré ses cheveux blancs et voilà qu’à présent, elle a bcp vieillit. Elle est devenue dépendante. Mais le plus drôle dans tout cela c’est qu’elle refuse cet état de dépendance à tel point qu’elle veut repasser le linge de ma sœur et repriser mes chaussettes. Elle veut cuisiner, et elle veut même faire des cabrioles. Son morale est d’acier. Ca commence à tourner au cirque.

Lorsque je rentre dans sa chambre, je la trouve assise, tout sourire et je lui demande…

‘…Alors qui est ce qui vient sa petite maman à cette heure çi… ?’
‘…C’est mon fils Bébert… !’

Elle me reconnait, c’est bon signe.
Deuxième chose que je lui demande.

‘…Alors maman, tu t’es levée facilement aujourd’hui de ta chaise… ?’

Elle me regarde de ses petits yeux rieurs et me dit…

‘…Je crois que tu es fou, toi, je me suis levèe 10 fois figure toi sans aide, grâce à ma canne… ! Tu veux voir ta maman se lever… ?’
‘…Oui, je n’attends que cela… !’

Et commence la séance de levage. Un calvaire.
Elle avance un peu sur sa chaise, cale ses pieds, et pose ses bras sur les accoudoirs.
Elle tente presque l’impossible. Elle ce recale, réajuste ses jambes, essaye de se lever. Je suis là debout à surveiller ces gestes.

‘…Alors, maman ca vient… ?’

Elle prend sa canne, la caresse, la met entre ses jambes, s’appuie un instant dessus, l’abandonne, la reprend, la repose auprès d’elle, la reprend, tente de se positionner mais en vain.

‘…Alors maman ca fait 20 minutes que j’attends… !’
‘…Attend un peu enfin, je vais même te faire une cabriole… !’

J'attends le miracle de Jerba.
Elle regarde sa canne, repose ses bras sur les accoudoirs, fait l’effort de pousser, s’avance un peu plus au bord de la chaise, tente de reprendre appuie sur ses deux jambes mais en vain.
Elle me regarde.

‘…Pousse toi un peu, on dirait un tirailleur sénégalais qui m’épie, puisque que je te dis que je vais me lever enfin, tu ne crois pas ta mère qui t’a élevé… !’

Une demi heure à tenir la canne, a se positionner, ses jambes vont et viennent, elle fait l’effort mais en vain. 45 minutes passent et ma mère est toujours assise à batailler pour se mettre debout.
La GHASSRA…L’ANGOISSE. Si je pouvais filmer cette séance, je l’aurai fait afin que vous puissiez constater de ces phases dignes d’un film marrant.
Elle parle à la canne.

‘…Aide moi ye kharya (espèces de merde)… !’
‘…Tu vois, tu n’y arrives pas…Et toi qui veut me faire une cabriole, toi qui veut danser… !’
‘…Je peux le faire je te dis, mais j’ai peur de te choquer, de te faire peur, imagine que je me roule par terre, hein la peur que tu auras… !’
‘…Bon, ca fait presque une heure que tu essayes et rien… !’
‘…Attends, je prends la canne… !’
‘…In yaddin rabba él bequita… !’ Juron sur le D ieu de la canne…!=
‘…Pourquoi tu l’insultes la pauvre, sans elle, je suis orpheline de marche…!’
‘…Elle t’aide bcp à ce que je vois, excuse moi maman brekt (affaissée.)
‘…Ah mon fils, ta maman s’est affaissée, attends tu vas voir… !’

Et la voilà repartir dans une énième tentative pour se lever mais rien n’y fait, impossible qu’elle se mette à l’horizontale. Et je vous raconterai la séance WC alors là c’est à filmer.

‘…Maman, l’infirmier va venir pour ta première séance de kyné… !’
‘…Ah c’est bien… !’
‘…Seulement Maman, si tu restes deux heures avant de te placer sur la chaise roulante, il s’en ira… !’

Sur ces mots, voilà le jeune homme Guillaume qui se présente avec la chaise roulante.

‘…Bonjour Madame Siméoni, allez nous allons faire votre première séance de kyné… ! Installez vous sur la chaise… !’

Et voilà maman se lever comme une plume et se caler dans la chaise.
Je reste médusé par cette rapidité et je m’en étonne.

‘…C’est pas possible Guillaume, cela fait une heure que j’essaye de la faire lever pour la promener dans le corridor et je ne suis pas arrivé… !Je flippe...!’
‘…Tu vois, je t’avais dit mon fils, que je me lève comme une plume et toi tu ne veux pas me croire… !’

C’est à ne rien comprendre.

Trois quart d’heure passe et maman revient de chez le kyné.

‘…Alors maman, cela s’est bien passé… ?’
‘…Très bien au point que je lui chantais à la dame ‘…Levez les bras, levez le pieds, levez les bras levez les pieEEEds…§§§§’
Elle reprend sa place sur la chaise et j’attends un peu. Nous bavardons longuement. Ensuite pour tester son lever…
‘…Maman tu peux te lever….?’

Et la voilà se mettre debout en deux secondes. Pas possible. Je retente l’expérience. Idem et par trois fois maman sans hésiter se remet sur ses jambes usées en un rien.

Donc, comme je vous le conseillais plus haut, rentrez dans la vieillesse en prenant votre temps, ne courrez pas, prenez du bon temps et surtout ne vous pressez pas.



Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
31 mai 2011, 22:52
Salut mon ami Bebert.
Je souhaite a ta Maman une refoua chlema.
Quand a la mienne de Maman,zicrona lebrakha, lorsque le toubib lui avait conseille d'utiliser une canne, elle repondit, qu'il utilise lui une canne,elle c'etait levee de sa chaise, et c'etait mise a danser comme une plume.
Le matin meme du jour ou elle nous avait quitte, elle avait ete au club du troisieme age a Nes-Tsiona, sans avoir besoin de canne pour marcher.
Elle avait 92 printemps.
Elle nous aimait tant qu'elle ne nous a jamais fait souffrir, elle est partie en douceur sans deranger personne.
Yom tov.

Pièces jointes:
Anniv Maman 88ans3.jpg
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
01 juin 2011, 04:16
L'amour d'un père est plus haut que la montagne. L'amour d'une mère est plus profond que l'océan. [Proverbe japonais]
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
01 juin 2011, 09:06
Bravo Bebert J'ai lu et apprécié comme tous d’ailleurs.

Chacun retrouve un peu , ou beaucoup de sa propre histoire dans ce récit.
Qui n'a pas connu ses attentes angoissées dans les hôpitaux?



Une chanson qui dernièrement m'a fait larmoyer , pourtant je l'avais entendu des dizaines de fois , dans le temps ,ou je n'avais presque jamais l'occasion de languir ma mère





Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
01 juin 2011, 09:57
Bien sur que celà réveille en tout un chacun des beaux et de pénibles souvenirs lorqu'ils s'agit de ses parents arrivés à l'age où tout peut arriver. Mais ce qui est plus pénible c'est de faire la comparaison lorsqu'on est au chevet de sa maman ou de son papa en se disant '..Zut alors, elle lui si pleine d'énergie autrefois le la voilà entre les mains de personnes étrangéres, à se faire laver, marcher...Etc...! Et aussi de voir comment petit à petit, le trakhlouid prendre de jour en jour un peu plus d'aplomb...!' Elle reconnait qu'elle est dans une autre planéte et pour me rassurer, elle chante doucement en arabe quelque chose que j'ignore.

Je suis à son écoute et j'essaye de lui faire prendre conscience de son état.

Merci Freddo et encore merci à Girelle qui prouve qu'au délà des enfantillages, elle montre du coeur, un coeur sensible et humain.
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