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LE PTB ET MOI ZOUZ.

Envoyé par albert 
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
18 mai 2015, 21:34
Meyer en effet très très chaud.
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
19 mai 2015, 00:57
Levé tôt ce matin, vers les 5 heures 30, je savoure ma clope
à l'ombre des thuyas. Le soleil se lève à peine, lorsque soudain
je vois Emmanuel venir vers moi...

'...Mais il est tôt chéri enfin, retourne dormir...!'
'...Tu sais papy j'ai mal dormi...!'
'....Ah bon, à cause de la chaleur...?'
'...Non, hier soir, en fouillant mes poches, j'ai trouvé 4 noyaux de cerise,
un noyau de nèfle, trois noyaux d'abricots que tu ne m'as pas compté...!'
'...Ha bon zut alors, attends deux minutes, je consulte ma compta parce qu'hier
j'ao tout noté....!'
'...Papi j'ai consommé donc tu dois me payer...!'
'...Bien sur, je vois ma liste...!'
'...Dis moi, tu ne peux avoir consommé plus que je n'ai apporté, là mes comptes
sont justes...Dis moi, hier lorsqu'on a quitté la plage, tu m'as dit que tu avais
oublié qq chose sur le sable et je t'ai vu ramasser de loin qqs trucs...!'
'...Oui, des coquillages, papi...!'
'...Tu les as avec toi...?'
'...Je crois que maman les as jetés...!'
'...Ah bon, bizarre, maman est rentrée vers les 20 heures, elle n'a pas pu les voir tes cailloux...! Kolli
enti, ( il rigole) tu n'essayes pas de m'entourlouper....?
'...Hi hi hi hi....!' T u es malin papy....!'
'...On ne roule pas un vieux goulettois mon fils mais qd même, je vais te les payer...!'

Baki yet'kaq, el sarac israélien mél zoghra ( il rigole, le petit jeune israélien)

Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
22 mai 2015, 06:30
donc ma grand-mère Meiha et sa sœur Louise, toutes les deux bien âgées, elles se faisaient concurrence pour savoir laquelle des deux allaient vivre le plus longtemps, ce fut Louise...80 ans et un couffin qui s'en ai parti un jour de la fête du travail.

Bref, je ne sais pas comment elles faisaient pour aller à la même minute aux toilettes.

Je suis assis pour déjeuner quand...

Ma grand-mère...
'...Ye BiberrT.....Kolli jouffi jet'li, l'okhra raqada oullé lè...? Je veux aller de corps, est ce que l'autre est réveillée...?'
'...Ech'tenné nem'chi en chouf...!' Atten2s que j'aille vérifier....!'

Je rentre 2ans la chambre 2e Louijjé...

'...Yé LouiJJEEEEE.....!' Elle sommeille quan2...
'...Ech'temmé el ââyat...Okhti métèt...? ( C'est quoi ce hurlement, ma sœur est morte...?')
'...Lé thab tem'chi en knif....! ( Elle veut aller aux toilettes....!')
'...Yékhir e'ne ché2eltlé sorma...? Temchi oulle tok'yad..! Mais est ce que moi j'ai retenu son claper, qu'elle aille ou qu'elle reste...!'
'...Katle méllè me tokh'roj mél bitéc....! Elle dit de ne pas sortir 2e ta chambre....!'

'...Allaich iyé tah'kom ââla zebi...!' Elle comman2e mon zizi celle là ( Ma tante était un peu grossiére...!)
'...Oktech tokh'roj bech tem'chi labanada...? (Quant comptes tu aller aux toilettes...!)
'...Ourass Rabi, e'ne teoué mé ââ2ich lé khar'yé oulle boulé, méllè bél chméta bech en koum...! Sur D ieu, je n'ai ni envie de faire caca
ni de faire pipi mais par pic je vais me lever...!)

Elle prend sa canne et se lève...

Mei'ah est au centre de la salle à manger et moi je fais l'arbitre be émet.

Meiha la regarde...

'...Komt ye méj'nouné...? ('Tu t'es levée espèce de génie malfaisant....') Meiha.
'...Mejélt Hayé enti, el mout el ham'ra kimé el cattous seb'yé rouah...!' Tu es encore vivante toi..! On dirait un chat à 7 vies...!)
'...Loucen en hab, teoué enji ou nouklouk b'triha ( elle qui n'arrive pas à marcher, elle veut donner une raclée à sa sœur Louise)..Si je veux je te fout une tannée..!) Meiha.

Moi...

'...Ecoutez, ( Louijje parle très bien le français) Louijje, y'en a marre, peux tu être un peu conciliante envers ta grande sœur...?'
'...Ecoute mon fils, je suis bien plus que conciliante, seulement ma soeur oublie ce que j'ai fais pour eux ( ses parents) il y a 30 ans...! Tout le bien du monde...!

Je traduits pour ma grand-mère...

'..Bara yé méboulé, ye mej'nouné, euchkoun cen i hab fellec enti, hatté rajél mé rda bik.. yé Karda! va espèces de folle, sorcière, mais qui donc à voulu de ton sale caractère, aucun homme n'a voulu de ta gueule de guenon..!)

Sentant une grande querelle dans l'air...Je coupe court...
'...Bon....Ecoutez, je sens que cela va chauffer, en attendant, '... Meiha va aux toilettes et toi rentre dans ta chambre....!'
'...Yatic tiffour amin...!' Meiha envers elle.



Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
24 mai 2015, 04:33
Qui était Zizi Belkhojda....?

Un joueur hors paire, digne succésseur des Ginikis, Maurice Zerah, Sitruck etc....Il fut leur élève à cette époque dans les années 57 58 et suivantes.

Zizi pour ceux qui ne l'ont pas connus sur un terrain, ne peuvent pas apprécier cet homme à la fois adulé, 'hai' par ses adversaires, aimé pour son jeu intelligent et sa grand vista du terrain. A lui seul, il pouvait remporter un match, sans lui l'Espérance était perdant, Il avait une présence tellement forte sur le terrain qu'il imposait le respect.

Il était rare sinon impossible pour ce joueur émérite de laisser son équipe sans victoire. Elle n'a jamais perdue. Avec lui, coupes et championnats étaient acquis d'avance. Sur le terrain, ce capitaine très nerveux, ne pouvait supporter une seule dérive de la part de ses joueurs qui le craignaient.

Nous, qui fumes derrière le filet, nous l'avons vu œuvrer, réprimander, insulter ses coéquipiers qui avaient le malheur de prendre les choses à la légère.
Aucune balle ne devait être perdu, aucun point donné à l'adversaire.

Nous l'avons surnommé Halbiyé, Gargoulette, surnom que lui avait donné
un ami Roger Fitoussi lui même surnommé par Zizi de Tromba mta Guej à cause de son nez.

Zizi était un gagneur, allant même parfois jusqu'à intimider certains adversaires
lorsqu'il voyait que la partie allait lui échapper.

J'ai eu la chance de jouer en équipe nationale, comme passeur à ses cotés...
Je le vois encore frétiller, impatient, et me lancer....'...Balle courte Albert, kssiré.... j'arrive....' Ou alors '...dez, pousse là...!' Ou encore '...Ez él fouk....!' des fois, je recevais un '...Ye bim...!' Lorsqu'il ratait son smatch...!' Là, je baissais la tête comme un petit garçon, presque en m'excusant je lui disais '...Samahni..' ....Il venait par la suite,tout en levant son short, me faire une caresse sur ma tignasse. Comme pour s'excuser du mot BIM.

Bien plus tard, après nos confrontations épiques, nous nous rencontrions en couple chez notre ami Bahri Raouf, pour des dîners où nous refaisions certains matchs mémorables et là, nous en riions comme des gosses, des fous rires à n'en plus finir.

Les anciens adversaires étaient devenus les meilleurs amis du monde.

Bravo l'artiste, repose en Paix.


Pièces jointes:
zizi.jpg
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
25 mai 2015, 23:18

Hommage à la VEUVE NOIRE.

Lorsque je l’ai connue la veuve, j’avais à peine 7 ou 8 ans.
Je crois même bien avant.

La veuve toute de noire vêtue depuis des ans et des ans, est restée encore aujourd’hui avec sa habit de deuil.

Et comme il est d’usage de le dire ‘…protéger la veuve et l’orphelin… !’ Bien avant qu’elle ne soit servie, elle bouillonne lentement au fond de son lit d’argile, puis le progrès aidant, elle se retrouve dans un fond d’alu, bien à l’aise.

Elle a une façon bien à elle de se plaindre et de gémir dans son berceau, celle qui, servit après tant de tournis, venait offrir à nos palais, ce gout exquis qui ne finit pas de nous étonner.

Oui, depuis ma tendre enfance d’indigent, que de croutons, que de mies, n’ais-je pas enfouis en son milieu, en son centre, pour venir par la suite, mourir au bord du plat, enrobés d’une couche obscure qui allait tout droit entre mes dents.

Mes doigts en étaient peinturlurés. Et ma langue venait lécher mes phalanges noircies par tant de crème délicieuse.

Le plat qui ne finit jamais, restera éternel dans notre langage bien ‘ jude’, avait cette particularité de nous rassembler, presque en silence autour de la table, ce silence presque religieux très respectueux envers la veuve.

Nous succombions à ce délice venu des fonds des âges car son histoire nous parle de parfums, d’ingrédients choisis, d’une cuisson délicate qui s’interdisait à être brulé , car serait la tuer deux fois que de l’oublier au fond de sa literie.

A chaque fois que mes doigts plongent en elle, elle se renouvelle par magie, presque par miracle comme une source aux fées qui ne tarit qui si l’on s’en abreuve sans cesse.

Une fois épuisée, avec grand regret, elle ira se reposer au fond de mes viscères avec toute une galerie d’accompagnements que seules nos mamans et nos femmes savent faire.

Vous l’avez compris, je vous parle de la Mloukhiyé, le plat noir, qui ne finit jamais sauf si l’on s’en sert avec délice et respect.
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
29 mai 2015, 02:45
Je ne connais pas un tunisien, juif, tunisien, maltais, siciliens etc….qui ne les a pas écossés un jour.

Ce féculent fait parti de ce que j’appelle les ‘milliers de jumeaux’. Au même titre que les pois chiches, haricots, fèves, ââ’dech ( lentilles) etc….Bcp d’entre vous ont eu et ont cet honneur de les faire cuire sur le feu en les remuant avec délicatesse.

C’est un ragoût, un plat dit ‘tbikh’ accompagné par des quartiers de pomme de terre, un bon morceau de viande qui à la longue s’imprègne de son odeur au fond de la marmite.

Ce ragoût ne se mange pas à la cuillère ou à la fourchette, en principe mais avec les doigts, or manger avec les doigts, se les lécher et dire en fermant les yeux ‘..MMMMM… !’ C’est de notoriété.

Un morceau de pain italien, coincé entre l’index et le pouce, un ramassage dont nous avons le secret et un enfouissement qui va réjouir le palais.

Ni craquement ni écrasement entre les dents, tout est si mou, si fondant que l’on s’oblige encore et encore à déguster l’instant délicat ou croûton , petits pois, pomme de terre et une ‘halfa’ ( brin)de viande s’associent pour donner à cette bouchée ses lettres de noblesse.
Chez nous, on appelle ce plat ‘ Bijjilouches,’ chez les tunes ‘…Markat jel’bana’ or Markat est un bouillon, qui dit bouillon dit cuillère, or les petits pois ne se ramassent pas à la ‘pelle’ mais avec ce geste du leveur, ancestrale, qui se transmet encore sans que rien ne viennent perturber ce rituel.

Chez nous on le laisse ‘itnechef’ ( laisser l’eau s’évaporer).
Aussi bizarre que cela soit, le manger le lendemain rajoute une touche Ô combien appréciée par les connaisseurs. Comme un bon vin, ce ‘tbickh’ se bonifie au plaisir du palais qui en redemande toujours. Le plus enivrant est ce fumet qui plane au dessus de nos têtes comme un haro de sainteté…Et donne à l’atmosphère ambiante une sérénité apaisante.

Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
29 mai 2015, 03:08
Je suis assis devant mon chevalet.

Des tubes de peintures rouges, jaunes, verts, gris , orange, attendent le dessin que je vais imaginer. L’impatience se ressent et bien sur j’ai hâte de les déboucher et de commencer.

Je laisse mon mégot de cigarette fumer et là avec tact et habilité, je dessine une forme longue, un peu courbée, un beau vert l’habille et le voilà placé tout seul au centre. A ses cotés, une belle tache rouge, légèrement brune, l’entoure comme une protection , mon pinceau gribouille une tache jaune, un soleil qui vient éclairer ce rouge écarlate et vert émeraude.

Une autre forme lovée vient se poser d’entre ce magma qui commence à sentir bon. Une forme de serpent, rouge brun. A coté, les bords d’une assiette, et pas loin une ‘blanquita’ couleur jaune effacée.
Lorsqu’enfin j’exposerai ce tableau à la galerie Monet à Gyverni, là où les tunes ne passent jamais, il s’en trouvera un des tunes connaisseurs qui criera ‘…Mais c’est un NYMPHEA… !’ Signé Breitou…

Oui une chakchouka dont vous connaissez tous les secrets. Surtout lorsque son arome vous titille le nez.


Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
30 mai 2015, 13:43
Adeptes d’elle, elle que vous appréciez aux aux midis de ce jour de repos, écoutez là dans sa marmite ronfler.

L’enterrée celle que vous accompagnez souvent avec ce petit verre blanc d’alcool bien connu par les fanas du kif.

Lorsqu’elle vous est servie par des doigts de fée, vous restez un moment là, devant elle, à la regarder avant de plonger ce petit bout de pain pour en ramasser avec délectation cette crème noire.

Surtout ne la déranger pas avec un outil barbare lorsque vous la porter en bouche.
Autrefois, elle berçait vos oreilles dans un récipient d’argile posé sur un canoun et la mémé assise prés d’elle surveillait son sommeil comme elle surveillait son bébé.
Un morceau de peau, jelda, un morceau de jarret, un bout de viande, un tortillon de osbanna prit d’assaut par cette marré noire et voilà notre dame s’enrichir de quelques arômes subtils, de qqs judicieux ingrédients qui vont donner à l’ensemble un résultat que seuls nos papilles savent reconnaitre…..Et puis pour couronner le tout, une feuille de laurier, en son centre, une nymphéa verte, emblème de Monet, relèvera son gout comme nul autre plante sait le faire.

Vous n’auriez pas terminé votre bouchée première qu’une autre suit et vient se placer dans l’intérieur de votre palais embaumé.

N’est ce pas là une défunte ressuscitée… ? Elle qui dormait au fond d’un lit d’alu… ? Silencieuse, douce, tranquille… !!! Oj croirait un volcan assoupit qui soudain réveille vos sens une fois mise en bouche….
?
Pièces jointes:
NYMPHEA  12.jpg
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
31 mai 2015, 03:23
Lettre d’un fils étudiant à sa maman.

Maman Chérie,

Il est deux heures du matin : comme tu me l’as recommandé, je prends soin de ma petite sœur et ce soit j’ai cuisiné un potage, un ragout de haricots et les salades suivant tes recettes. J’’n ai fais beaucoup en prévision des jours où je n’aurai pas de temps de cuisiner.

Et à présent Maman, je suis là, dans mon lit, un peu las mais surtout triste, à la recherche d’un sommeil qui ne vient toujours pas car c’est à Toi que je pense en ce moment et cette pensée est si forte que je sens des larmes couler doucement sur mon visage pour finir sur ma tait d’oreiller.

Je n’ai pu m’empêcher de prendre ce stylo et ces feuilles pour t’écrire et tu dire Maman Chérie combien je t’aime.

Tu as fais de moi Maman un docteur, comme tu aimes bien le dire parce que tu es fière de moi et des tes enfants, mais pourquoi donc ai-je été assez bête pour t’avoir négligé pendant 31 ans… !!! Faut t’il tout ce temps pour apprécier la valeur d’une mère… ? Ou a-t-il fallu que je lise l’ouvrage de cet auteur qui regrette sa mère défunte pour prendre conscience de ma peur de te perdre, pour prendre conscience de ta Bonté, de ta Beauté, de ta Grandeur, de toi Maman Chérie.

Je voudrais que tu sois là ce soir Maman et tous les soirs pour me parler, comme tu sais si bien parler de Mémè Meiha, de cette mère qui a aussi beaucoup souffert pour Toi, que tu respectes et que tu vénères comme D ieu. Comme je t’admire et te comprends… !

Quelle douceur l’ont doit ressentit à jamais de ne plus pouvoir dire ‘ …MAMAN .. .‘.
Je pleure encore en pensant à cette orpheline que tu es Maman Chérie, ma pauvre petite Maman Chérie.

Maman, par cette lettre, je ne veux pas te peiner, te faire verser des larmes, si tu en as encore… !

Je voudrais que tu saches combien nous t’aimons tous ainsi que notre Papa David chéri dont j’ai si peu parlé ici (décidément le mot ‘Chérie’ va mieux à une femme)

Je voudrais toujours être béni par vous comme je souhaite que D ieu vous bénisse.

Je remercie ce D ieu de m’avoir tenu en éveil cette nuit, de m’avoir empêché de fermer les yeux pour mieux voir la Grandeur de mes parents adorés.

‘La bonté d’un père est plus haute que la montagne, celle d’une mère est plus profonde que l’océan… ! Proverbe japonais.


R.S

Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
31 mai 2015, 03:55
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