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André Giami : la Goulette 1925 – Paris 2011

 

André Giami : la Goulette 1925 – Paris 2011

 

De la Goulette à Antibes….

 

André Giami nous a quittés le 24 Février 2011, à l'âge de 85 ans.  Il venait de passer six semaines à l'hôpital Bégin à Vincennes d'abord puis au Val de Grâce ensuite. Son optimisme indéfectible l'a certainement aidé à survivre et à se projeter dans l'avenir en faisant abstraction du présent. Heureusement, il n'a pas trop souffert.

 

Né à la Goulette, rue Hamouda Pacha, une plage proche de Tunis connue pour la douceur de son climat, ses beignets au miel, ses boutargues et son poisson complet, il avait grandi dans une famille qui a été très tôt marquée par la perte de sa sœur ainée Simone Giami, à l'âge de 20 ans et ensuite par celle de son père Jules Giami mort à 52 ans.  Ensuite il s'est occupé quotidiennement pendant plus de quinze ans de sa mère Aline Giami, en veillant à ce qu'elle ne manque de rien de ce qu'elle aimait, surtout dans la situation difficile dans laquelle on s'est trouvés après qu'on ait du quitter Tunis en 1965, et venir nous installer à Paris. Les dernières années de son existence, il faisait régulièrement plus de deux cents kilomètres pour lui apporter de la nourriture cacher…

 

Mais la vie à Tunis avait du bon : empêché d'étudier dans sa famille endeuillée, il s'est formé aux Eclaireurs Israélites de France où il a rencontré tous ses amis – et je remercie tous ceux qui sont là aujourd'hui - et surtout où, dès 1945, il avait rencontré Claudia, la belle romaine arrivée de Rome à Tunis en 1938, en fuite du fascisme et de l'extermination nazie et à qui il a manifesté sa tendresse dès le début, avant que leur union soit acceptée par leurs familles et qu'ils se marient en Juillet 1948. 

 

Après une formation rapide dans une école d'Assurances, il s'est lancé dans la vie et avec l'aide de Claudia, il a monté son affaire florissante, rue de Colmar d'abord et ensuite rue du Portugal à Tunis. 

 

C'est aussi le temps de la construction de la famille : Alain né en 1952, et Robert en 1954.

 

Doté d'une énergie immense, il fallait qu'il développe d'autres talents : supporter de l'UST ("les bleu et blanc) l'équipe de football des juifs de Tunis, et ensuite photographe de presse officiel de cette équipe, il était de tous les matchs, dans les tribunes, sur le terrain et dans les vestiaires. L'été, c'est la plage et la pêche qui ont constitué sa passion jusqu'au moment où il put s'offrir son petit bateau de pêche : la Marie-André 2 qui fut ancré au très sélect Yacht – Club de la Goulette, afin que nous puissions aussi passer du bon temps et que Maman ne soit pas trop délaissée. 

 

Mais tout à une fin et dès 1964, le climat politique avait changé en Tunisie, et les Juifs ont commencé à partir pour la France principalement. Il aimait nous raconter comment il avait fui la Tunisie après ce qu'il considérait comme des atteintes aux Droits de l'Homme : un vrai récit de la sortie d'Egypte. 

 

Après une prospection rapide, il avait décidé qu'on s'installerait à Vincennes où il a poursuivi sa profession avec succès depuis son petit bureau dans l'appartement que nous avons tous occupé pendant quelques années. A quarante ans, il est reparti à Zéro, comme on dit, il a refait son chemin et après quelques mois nous l'avons rejoint à Paris.

 

La vie en France est différente : c'est lui qui restait à la maison pendant que Claudia prenait la voiture pour aller enseigner dans une lointaine banlieue, enneigée en hiver. C'est lui qui le matin faisait la vaisselle et préparait le café pour la famille : le monde renversé ! L'hiver 65 fut d'ailleurs assez froid : on affrontait le froid, la neige, et notre nouvelle vie de parisiens. Il portait un manteau à col de fourrure : le manteau du Roi Farouk…. On découvrait un monde nouveau et on s'est adapté à ce nouveau monde.

 

Son énergie s'est concentrée pendant ces années sur l'Assurance-Vie, où il a réussi pendant près de vingt ans à remporter chaque année le concours du meilleur Agent général d'assurances et ainsi partir en voyage avec ses collègues et Claudia, découvrir le monde : Santorin, Vienne, et d'autres destinations de rêve. On a encore les photos, les nombreuses photos qu'il prenait en permanence pour documenter notre existence.

 

Et puis, grâce au travail de Claudia qui avait réussi son Capes et était devenue professeur titulaire au Lycée Hector Berlioz, à deux pas de la maison, à la fin des années 70, ils ont pu s'offrir cet appartement de rêve à Antibes avec vue imprenable sur la mer et à proximité des plages de la Riviera, où ils ont commencé à passer leurs vacances.   

 

A 60 ans, il en a eu assez de travailler et il a pris une retraite bien méritée pour profiter de la vie. Après avoir reçu son diplôme d'Agent Général Honoraire et la médaille de la Ville de Paris dont il était très fier, Il a repris son activité de photographe de façon sérieuse et passionnée et il a même réalisé plusieurs expositions personnelles à la Maison de la Culture de Vincennes, à Antibes et à Gorbio dans les Alpes Maritimes. Il avait en particulier réalisé une série de clichés de Venise, qu'il allait vendre au porte à porte dans les pizzerias de la région parisienne. Il a repris et développé son activité de pécheur et quelques-unes de ses prises sont restées dans les annales des pécheurs d'Antibes. Ils ont aussi continué à voyager, et chaque année, ils partaient pour des destinations lointaines : New York, la Californie, le Grand Canyon du Colorado et j'en oublie certainement. A Paris, infatigable, il arpentait le marché aux Puces de Montreuil à la recherche d'objets insolites pour alimenter ses collections de bric à brac.

 

En 1989 quand  André et Claudia sont devenus grands-parents : ils ont tout de suite réservé une chambre de leur appartement – qui est redevenue "la chambre des enfants" - pour accueillir Hugo et Lara et leur ont donné leur affection sans compter. En 2001, un drame a frappé notre famille avec la mort de Marianne leur mère….

 

Et puis les années ont continué à passer ponctuées par les fêtes juives : Pessah, Yom Kippour, Rosh Hashana, les anniversaires des uns et des autres avec nos plats préférés préparés avec amour par Maman. Ils ont passé plus de temps à Antibes : les quatre mois d'été et deux mois d'hiver.

 

L'été sur la plage de la Salice, Claudia et André ont constitué un groupe d'amis français et italiens qui se retrouvaient chaque année sous les parasols pour profiter du soleil et de la mer.  Le soir, à la fraiche, c'était les concerts du festival de Jazz, les soirées radiophoniques, le quart Perrier au Pam-Pam de Juan les Pins… et on aurait aimé que cela continue encore longtemps…. 

 

Merci Papa pour tout ce que tu nous as donné, je ne t'oublierai pas…

 

Alain Giami

Cimetière nouveau de Vincennes

le 28 Février 2011

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Bonjour Alain,

Je ne sais pas si tu te souviens de moi, mais j’ai un souvenir très clair de toi. Nous étions voisins à Vincennes. Je suis la sœur de Roland Sarfati (si tu t’en souviens…) et tu es venu me voir à Ein Hod en Israël dans les années 70… en tous cas après 1972 date à laquelle mon mari et moi avions déménagé (pour 4 ans) en Israël.
je suis désolée pour le décès de ton papa, mais il semble avoir eu une vie bien remplie dans tous les domaines.

j'habite aux US dans la region de Washington.
Cela me ferait plaisir d'avoir de tes nouvelles. Voila mon mail:
s.amselli@wclschools.org
j'espere que ce commentaire ne sera pas publié dans ton site. ☺

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