Au secours de Carthage : Patrimoine mondial en péril
Citoyen tunisien, archéologue, spécialiste de Carthage et de son histoire millénaire, de sa langue et de ses lettres, je suis dans le désarroi de voir à Carthage des terres, gorgées de cultures, de savoir et de trésors, livrées impunément à la voracité de rapaces qui, par la cupidité du fer et le désir excessif du lucre, détruisent la mémoire d’un peuple généreux, salissant ainsi une révolution dont nous avons tous rêvé et qui, par le sacrifice et le martyre se fait réalité pour notre bonheur à tous.
Opposons–nous à ce crime perpétré contre Carthage, partie d’Elissa, d’Hannibal, de Tertullien, d’Augustin et de Sidi Mehrez, qui ne manqua pas de pleurer d’émotion en visitant les vestiges de la prestigieuse Métropole, reine de la Méditerranée ; il lui consacra un thrène, dont les paroles et les rythmes continuent de nous émouvoir, ne laissant personne dans l’indifférence.
J’exhorte les autorités politiques, académiques, culturelles, économiques ainsi que toutes les organisations de la société civile, d’intervenir énergiquement et sans attendre afin de mettre un frein à l’œuvre criminelle de ceux qui, profitant de la conjoncture, se livrent, jour et nuit, à activer leurs chantiers illégaux et illicites.
La destruction ou même la violation d’une simple parcelle de Carthage constitue un crime contre l’humanité. A bon entendeur salut : l’UNESCO en témoigne.
M’hamed Hassine FANTAR, Professeur universitaire émérite
Ancien Directeur Général de l’Institut National du Patrimoine
Ancien membre du Comité du patrimoine mondial
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