Dans son offensive pour la paix au Moyen Orient, pour qui roule Obama ?
Par Jackson Diehl, éditorialiste au Washington Post
WPostdu 27 mars 2011
Traduit par Albert Soued, http://soued.chez.com pour www.nuitdorient.com
A ce jour, ce qu'on appelle "le printemps arabe" a apporté à Israël la 1ère attaque terroriste à Jérusalem en 7 ans, et la 1ère attaque significative de missiles depuis la bande de Gaza en 2 ans. Et ces évènements sont la partie la plus facile dans ce qui attend le gouvernement de Benjamin Natanyahou. Le plus difficile sera de gérer Barack Obama.
Natanyahouet Tsahal savent comment neutraliser les attaques terroristes des Palestiniens. Les chars et les avions bombardent des cibles particulières à Gaza et provoquent des dégâts plus conséquents que ceux causés par les roquettes adverses. Les autorités israéliennes savent que c'est le Jihad Islamique qui les a provoquées, une milice contrôlée par l'Iran. On sait que le Hamas ne cherche pas le conflit, souhaitant éviter en ce moment une invasion dévastatrice de son fief, comme celle de 2008.
A moins d'une bourde de part ou d'autre, ou d'un missile qui détruirait une école israélienne, Natanyahou évitera un conflit généralisé avec le Hamas. Mais que pense-t-il de l'administration Obama et de son nouvel appel pour une "action hardie" afin de raviver les négociations en vue d'un état palestinien ? Pour lui, à court terme, au milieu du tumulte régional, c'est le plus grand défi – bien plus que le nouveau gouvernement du voisin égyptien ou l'offensive des alliés de l'Iran.
Des révoltes en cours au Moyen Orient, toute personne raisonnable peut conclure que les problèmes les plus profonds de la région n'ont aucun rapport avec Israël et que l'obsession de l'administration Obama de vouloir négocier un accord israélo-palestinien dans les 2 ans est mal venue. Mais BH Obama ne fait pas partie de ces personnes. Comme nombre de présidents avant lui, il semble avoir conclu plutôt que la meilleure réponse à la crise arabe en cours est une fois de plus de faire pression sur Israël pour accélérer le processus vers un état palestinien.
Un "fonctionnaire important de la défense" qui accompagnait le Secrétaire Robert Gates lors de sa récente visite à Jérusalem a décrit la situation ainsi: "Les Israéliens ont un intérêt stratégique majeur de s'extirper de ce mouvement populiste qui envahit la région… en montrant une avancée dans la voie de la paix avec les Palestiniens qui les mettrait en meilleure posture pour dans 6/12 mois…!" (1)
Ceci est vrai en théorie. Mais les problèmes pour B Netanyahou sont ailleurs.
D'abord, le président M Abbas n'a aucun intérêt à négocier, et n'a jamais eu cet intérêt. Cet homme de 76 ans n'a jamais voulu s'engager dans les concessions douloureuses nécessaires pour avoir son Etat. De plus il méprise le 1er ministre israélien et n'a aucune confiance en lui, depuis les années 90. Au lieu de négocier, M Abbas ira devant l'Assemblée Générale de l'Onu en septembre pour obtenir l'état palestinien.
Netanyahou n'en est pas trop inquiet, d'autant plus qu'il n'a pas hâte lui-même de faire des concessions, s'il n'était pas pressé par B Obama, et là est le 2ème problème: depuis le 1er jour de sa présidence, B Obama n'a eu cesse de croire que le gouvernement israélien, -- et non les Palestiniens – est le 1er obstacle à la paix. Rappelez-vous, il avait demandé le gel total des implantations en Cisjordanie et à Jérusalem, alors que M Abbas n'y avait même pas pensé; depuis, ce dernier a fait sienne cette condition.
Lors d'un entretien avec des dirigeants Juifs américains à la Maison Blanche, Obama a précisé qu'il n'avait pas changé d'avis. Il insista même que M Abbas était décidé à déclarer un état palestinien, mais que le problème était que l'état juif n'avait fait aucun concession territoriale sérieuse.
Netanyahou sera obligé de s'opposer à l'offensive palestinienne aux Nations Unies. Son ministre de la Défense E Barak a prédit que "cela serait un tsunami diplomatique anti-israélien". Pour cela, Netanyahou a besoin du soutien d'Obama. Et c'est pourquoi il s'est engagé à faire le discours le plus important de l'histoire du pays, devant le Congrès américain en mai, dans lequel il donnera "sa vision nouvelle pour la paix".
Pour satisfaire M Abbas et B Obama, il devra faire des promesses conséquentes. Selon le commentateur Aqiva Eldar "il devra prononcer des mots magiques, par sa propre bouche" – c'est-à-dire que tout état palestinien sera basé sur les frontières de 1967.
S'il le fait, il se mettra à dos presque tout son cabinet et sa coalition s'effondrera. Ses électeurs croiront qu'il est en train de céder le plus grand atout – le territoire – avant toute négociation. (2)
Netanyahou était assez à l'aise avec l'attentat de Jérusalem et les tirs de missiles de Gaza
pourpartir à Moscou, comme prévu dans son planning. Mais la confrontation attendue avec Obama va requérir toute son attention.
Notes de la traduction de www.nuitdorient.com
(1) Ce fonctionnaire ne semble pas bien comprendre ce qui se déroule au Moyen Orient
(2) Les Palestiniens refusent l'existence de l'état d'Israël et ne feront aucun compromis, d'où la vanité des concessions territoriales. Le problème est ailleurs.
In Obama’s push for Mideast peace, whose side is he on?
By Jackson Diehl, editor
March 27, wpost
So far what some are calling the Arab Springhas brought Israel the first terrorist bombing in Jerusalem in seven yearsand the first significant missile attacks from the Gaza Stripin two years. And that, for the government of Binyamin Netanyahu, is likely to be the easy part.
The hard part will be managing Barack Obama.
Netanyahu and the Israeli army know how to deal with Palestinian terrorist attacks. Their tanks and planes have been pounding targets in Gaza, and inflicting considerably more casualties and damage than have been caused by the rockets. The Israelis believe both the Jerusalem bombing and most of the missile strikes were carried out by the Palestinian Islamic Jihad, a small militia controlled by Iran. Gaza’s ruler, Hamas, is thought not to want a wider conflict, much less a repeat of Israel’s devastating 2008 invasion.
So barring a miscalculation by one side or the other, or a missile that wipes out an Israeli school, Netanyahu is likely to avoid major hostilities with Hamas. But what of the Obama administration and its renewed calls for“bold action”to revive negotiations on Palestinian statehood? For Netanyahu, that — more than a new Egyptian government or an offensive by Iran’s allies — may be the biggest short-term challenge emerging from the Middle East’s upheaval.
A reasonable person might conclude from the uprisings in Tunisia, Egypt, Libya, Syria et al., that the Middle East’s deepest problems have nothing to do with Israel and that the Obama administration’s almost obsessive focus on trying to broker an Israeli-Palestinian settlement in its first two years was misplaced. But Obama isn’t one of those persons. Instead, like several American presidents before him, he seems to have concluded that the ideal segue from the latest Arab crisis is a new attempt to pressure Israel into accepting a quick march to Palestinian statehood.
A “senior defense official” accompanying Defense Secretary Robert Gates on his visit to Jerusalem last week put it this way: “The Israelis have a very deep strategic interest in getting out in front of the wave of populism that is sweeping the region . . . showing progress on the peace track with the Palestinians would put them in a much better position for where the region’s likely to be six months or a year from now.”
That’s true, of course — in theory. In practice, Netanyahu’s problem is twofold. First, Palestinian President Mahmoud Abbas has no interest in negotiating with him, and never has. The 76-year-old Abbas has repeatedly shrunk from committing himself to the painful concessions he knows would be needed for Palestinian statehood. What’s more, he has despised and distrusted the Israeli prime minister since Netanyahu’s first term in office in the 1990s. Rather than bargain with Israel, Abbas seems inclined to go along with his aides’ plan to seek a U.N. declaration of Palestinian statehood at the next General Assembly in September.
This might not be so troubling for Netanyahu, who is also not eager to make concessions for a peace deal, if not for his second problem: Obama continues to believe that Israel’s government, and not the Palestinians, is the primary obstacle to peace.
The president made his mind-set clear from the beginning of his administration, when he chose to begin his diplomacy by demanding a complete freeze on Israeli settlement activity — a condition Abbas had never set but which he quickly adopted as his own. In a meeting with American Jewish leaders at the White House this month, Obama indicated that he hadn’t changed his mind. Abbas, he insisted, was ready to establish a Palestinian state. The problem was that Israel had not made a serious territorial offer.
Netanyahu feels compelled to counter the Palestinian offensive at the United Nations, which his defense minister, Ehud Barak, says could turn into “an anti-Israeli diplomatic tsunami.”For that he will need the support of Obama. So Netanyahu has committed himself to deliver what could be the most-anticipated speech in Israel’s history — an address to the U.S. Congress in May in which he is to lay out a new “vision” for peace.
To satisfy Abbas and Obama, Netanyahu will have to promise a significant concession. In the wordsof the Israeli commentator Akiva Eldar, “he will have to utter, with his own mouth, the magic words” — that a Palestinian state will be based on Israel returning to its 1967 borders. But if he does that, Netanyahu will infuriate most of his cabinet and probably cause the collapse of his coalition. His supporters believe he will also give up Israel’s best negotiating chip — territory — before the real bargaining even begins.
Netanyahu felt comfortable enough with the Gaza mini-war and the state of security in Jerusalem last week to carry on with a planned trip to Russia. The coming showdown with Obama will require his full attention.
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