Grandeurs et décadence des Arabes et musulmans
Rachid Barnat écrit – Tant que les Arabes et musulmans s’arque-bouteront par orgueil sur une époque mythique défunte appelée âge d’or de l’islam, ils ne progresseront pas.
Les islamistes ont un complexe par rapport à la modernité, puisqu’elle est actuellement occidentale. D’où leur rejet viscéral de l’Occident.
Ils oublient que les sociétés évoluent et progressent en puisant chez celles qui les devancent dans leurs savoirs. C’est ainsi depuis la nuit des temps. L’homme a toujours aspiré à s’améliorer et à progresser.
L’âge d’or mythique pour les islamistes, qui paralyse les islamistes, parlons-en !
Entre fierté et complexe
Les Arabes sortis de leur péninsule ont découvert d’autres cultures et d’autres civilisations : gréco-romaine, byzantine... Intelligemment ils se sont nourris de leurs savoirs. Ils les ont intégrés et ont intégré leurs technologies pour en créer d’autres concepts et d’autres technologies à leur tour. C’est ainsi qu’ils ont progressé.
Puis ce fut le tour des Occidentaux de puiser dans les savoirs arabes qu’ils ont à leur tour intégrés et digérés pour se développer et progresser et sortir de leur Moyen âge... pour produire d’autres concepts et d’autres technologies, et progresser à leur tour.
Et tous les progrès des uns et des autres ne sont que le progrès de l’humanité entière. C’est ainsi !
Seulement voilà, depuis cet âge d’or, les musulmans se sont endormis sur leurs lauriers persuadés d’avoir atteint leur apogée. Or une civilisation qui ne progresse plus, fatalement, décline.
Fierté et complexe des musulmans vis-à-vis d’un Occident en progrès permanent, vont faire qu’ils vont accumuler les retards à tout point de vue. Et depuis l’époque coloniale, des palabres sans fin autour de la «modernité» et de la «tradition» occupent les musulmans pendant que l’Occident, lui, progresse. Palabres qui ne sont que prétextes pour cacher un réel complexe vis à vis de l’Occident, qui, que les musulmans le veuillent ou non, détient les avancées dans tous les domaines : philosophique, intellectuel, culturel, scientifique, médical, technique, artistique, industriel....
A la traîne dans tous les domaines
Qu’ont produit les pays arabo-musulmans depuis «l’époque glorieuse» comme grandes œuvres littéraires, comme inventions médicales ou techniques ? Poser la question, c’est y répondre et constater malheureusement que ces pays sont à la traîne dans tous les domaines.
Les monarchies du Golfe et d’Arabie, les plus riches du monde musulman, qui se veulent les gardiennes des traditions et que certains nostalgiques de l’âge d’or prennent pour exemples au point de vouloir importer leur modèle sociétal en Tunisie, qu’ont-elles donné à l’humanité ? Dans quel domaine se sont-elles distinguées ? Que les femmes ne puissent pas conduire un véhicule, est-ce là le progrès ?
Les prix Nobel ou prix de l’invention ou de l’innovation en tous genres n’ont jamais récompensé une invention quelconque de leurs ressortissants.
Le plus étonnant des paradoxes de la part de ces gardiens de l’identité «arabo musulmane» est qu’ils sont consommateurs de tout ce que l’Occident produit : avions, trains, voitures, bateaux, audiovisuels, satellites, Internet…, tributaire à plus de 90% de leurs besoins de l’étranger ! Alors que leurs prêcheurs attitrés, sur leurs chaînes TV personnelles, ne cessent de décrier la modernité occidentale et ses inventions diaboliques bien qu’ils utilisent eux-mêmes les médias télévisuels «diaboliques» pour diffuser l’obscurantisme !
Quand aux enfants de ces monarques et de la classe nantie, cela ne semble pas trop les gêner de les envoyer faire leurs études en Occident dans les meilleurs universités ! D’ailleurs on vient d’apprendre que Ben Laden lui-même, le grand pourfendeur de l’Occident, souhaitait que ses enfants fassent leurs études en Occident.
Comment se fait-il que Rached Ghannouchi, le farouche défenseur de l’identité arabo-musulmane se soit réfugié à Londres et qu’il n’ait pas envoyé ses enfants faire leurs études dans un pays arabe ?
Quelle supercherie et quelle hypocrisie de tous ces pseudos gardiens de l’identité arabo-musulmane !!!
Or que trouve de mieux à faire la Tunisie ?
On invite un spécialiste de l’excision des fillettes, montrant par là à quelle bassesse certains sont parvenus, au lieu de faire venir des spécialistes de la science, de la médecine ou de l’économie…
Que fait le gouvernement, et notamment son ministre des Affaires étrangères Rafik Abdessalam, gendre de Ghannouchi ? Son premier déplacement consiste à aller se rapprocher de l’imam d’El Azhar qui vilipende la femme tunisienne, trop indépendante à ses yeux…
Que fait la secrétaire d’Etat de la femme ? Elle admet le mariage coutumier et reçoit un imam connu pour ses diatribes insultantes pour l’intelligence de la femme tunisienne !
Que dit le parlementaire Chourou ? Il incite à la haine et à la violence…
Et d’autres membres d’Ennahdha seraient pour revenir à des pratiques archaïques telles que le «zaouaj el mouta» (mariage de plaisir)…
Et le neveu de Ghannouchi, Habib Khedher, rapporteur de la commission sur la constituante, n’a pas renoncé au projet moyenâgeux d’inscrire la chariâa dans la Constitution !
Pourquoi l’actuel gouvernement ne convie-t-il pas des savants en médecine, en économie, en sciences, en technologie… plutôt que ces cheikhs rétrogrades prônant la violence envers les femmes, le port du niqab, la mutilation des petites Tunisiennes, tout en récitant des litanies d’interdits («haram») au nom d’Allah … comme s’il n’avait pas mieux à faire pour juguler la crise économique dans laquelle s’enfonce un peu plus chaque jour tout le pays !
Tant que les musulmans n’auront pas compris cela, ils resteront à la traîne.
Pourtant l’islam leur donne l’injonction : «de lire» et «d’apprendre du berceau au tombeau !».
Or s’arque-bouter par orgueil sur une époque mythique défunte que ces islamistes fantasment n’est sûrement pas un signe d’intelligence ; c’est plutôt révélateur de beaucoup de complexes mal digérés.
Et ce n’est pas ainsi que les musulmans progresseront ! Ils doivent prendre le savoir là où il est et dominer leur réticence et leurs complexes pour s’ouvrir aux civilisations qui le maîtrisent : il n’y a pas de honte à cela. Charge à eux d’en pousser encore plus loin les limites !
Un retard de 13 siècles
Jean Daniel rapporte : au grand arabisant Jacques Berque, exalté par la beauté des traditions musulmanes, qui recommandait à Habib Bourguiba de conserver attentivement la grandeur des traditions, celui-ci lui répondit vertement : «En somme, Monsieur le Professeur au Collège de France, vous me conseillez de maintenir mon pays dans un conservatisme culturel qui nous a empêché de nous diriger vers le progrès et qui nous a rendu colonisable.». Rappelant, ainsi, à ce grand arabisant, nostalgique d’une civilisation «orientaliste» à la mode, que si les peuples musulmans ont été colonisés, c’est qu’ils étaient colonisables vu l’état où ils étaient et le grand retard qu’ils avaient accumulés par rapport à d’autres civilisations !
D’ailleurs à un journaliste qui demandait à Habib Bourguiba la différence entre lui et un islamiste ; il répondit d’un mot lapidaire : «13 siècles !».
Quand donc les musulmans feront, comme l’Europe l’a faite, leur révolution des «Lumières» au lieu de persister dans la nostalgie d’un passé perdu ?
La Tunisie était bien placée pour développer cet aggiornamento qui aurait profité à tout le monde musulman si elle ne s’était pas laissée envahir par les obscurantistes wahhabites que les hommes d’Ennahdha invitent à prêcher dans nos mosquées, ce qu’a fait l’élu à la constituante Chourou en recevant un Saoudien connu pour ses prêches expansionnistes pour le wahhabisme.
L’esprit des Lumières a conduit les français à la laïcité après 4 siècles
Les Tunisiens, qui ont une longueur d’avance en la matière, ne peuvent-ils franchir le pas de la laïcité, pour l’inscrire définitivement dans leur constitution ? Et soustraire ainsi le pays à tous les apprentis sorciers qui veulent ramener les Tunisiens au moyen âge. Ou vont-ils attendre des siècles avant de comprendre qu’ils n’ont pas d’autres issues ? Faudra-t-il que les peuples expérimentent l’idéologie islamiste après ceux qui ont expérimenté le communisme et qui se sont rendu compte, 70 ans après, de l’impasse absolue de cette idéologie totalitaire ?
Et que l’on ne vienne pas dire que si l’Occident est en avance dans tous les domaines, il connaît une société en crise sur le plan moral. Le premier devoir moral des sociétés est de donner de l’instruction, du développement et de la liberté à leurs peuples ! Ce qui est loin d’être le cas des pays arabes qui voudraient que l’on adopte leur manière d’être, sous prétexte de préserver l’«identité arabo-musulmane» !
Il faut dénoncer ici la malhonnêteté intellectuelle des dirigeants d’Ennahdha qui, dans un but électoraliste, présentaient la laïcité comme étant une religion en soi, regroupant des mécréants «koffar», voire des athées ! Alors que la laïcité est le système qui exclut les religions de l’exercice du pouvoir politique, en assurant aux croyants la liberté de leurs cultes quels qu’ils soient et l’égalité de tous les citoyens devant la loi.
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