Hausse d’incidents antisémites au Québec
Le nombre d’incidents antisémites au Québec poursuit son ascension, selon une étude de la Ligue des droits de la personne de B’nai Brith Canada. Une hausse de 21,8 % des cas de harcèlement contre la communauté juive a été enregistrée en 2012.
À Montréal, 295 méfaits antisémites ont été répertoriés l’année dernière, la majorité d’entre eux (253) étant des cas de harcèlement. Les actes de vandalisme dans les régions du Québec ont également connu un bond important depuis 2011, passant de deux à 15.
Le Québec est ainsi la deuxième province du Canada, après l’Ontario, à compter le plus d’incidents antisémites, selon la récente étude de l’association juive B’nai Brith Canada.
Selon le président national de la Ligue des droits de la personne, Allan Adel, trois évènements expliquent cette hausse à l’échelle du Québec.
Tout d’abord, l’opération «Pilier de défense» de l’armée israélienne contre les terroristes de la bande de Gaza, en novembre dernier, aurait attiré son lot de commentaires haineux contre les personnes québécoises de confession juive. Plus de 50 % des cas ont d’ailleurs été commis durant cette période, a indiqué Allan Adel.
«Ça laisse croire que le conflit au Moyen-Orient et les autres tensions dans le monde font souvent surgir de l’antisémitisme et réveille des mauvais sentiments envers les communautés juives», a-t-il déploré.
Ensuite, l’augmentation des actes de vandalisme est en partie attribuable aux graffitis à caractère haineux trouvés, en avril dernier, sur les murs des résidences privées de la communauté juive hassidique Belz, établie à Val-Morin dans les Laurentides.
Finalement, les propos controversés entendus à l’émission de l’animateur Jacques Fabi, sur les ondes du 98,5 FM, ont suscité une hausse des signalements. Une auditrice nommée «Maria» avait alors dit que l’Holocauste «était la plus belle chose qui puisse arriver pour l’Histoire».
Le rapport de la Ligue des droits de la personne de B’nai Brith Canada lève le voile sur un nouveau fléau : la cyberintimidation. À l’ère des réseaux sociaux comme Facebook et Twittter, les incidents antisémites sont de plus en plus enregistrés en ligne, a mentionné Anna Ahronheim, coordonnatrice des relations communautaires et gouvernementales à B’nai Brith Canada.
Au Canada, 521 signalements «d’activités haineuses» ont été notés l’année dernière, a-t-elle indiqué.
«Quand j’ai vu sur Twitter et Facebook les choses qui se disaient durant l’opération Pilier de défense… je n’en revenais pas. Ce n’était pas juste des choses contre Israël, mais contre les Juifs de Montréal.»
B’nai Brith Canada travaille actuellement à l’élaboration d’un «plan d’action antihaine», afin de limiter les insultes et les menaces diffusées sur Internet.
«Il faut que ce soit plus sérieux, a déclaré Anna Ahronheim. Il faut que les gens sachent que si quelque chose survient, on est là pour agir.»
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