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L’Egypte annule un pèlerinage juif

 

L’Egypte annule un pèlerinage juif

Les autorités égyptiennes ont annulé mercredi un festival juif dans le Delta du Nil, au cours duquel des pèlerins israéliens se rendaient sur la tombe d'un rabbin, Abou Hassira, ont annoncé des sources au ministère des Affaires étrangères.
Le Caire a informé Israël qu'un pèlerinage dans la province de Beheira (nord) serait "inapproprié", ont précisé les sources.

Le festival d'Abou Hassira, autorisé depuis la signature du traité de paix israélo-égyptien en 1979, provoque régulièrement la colère des habitants qui ont réclamé à plusieurs reprises à la justice d'interdire ce pèlerinage.
Cette annulation est annoncée après que 31 mouvements et partis politiques ont lancé une campagne contre les visiteurs israéliens, dont le mouvement « blogueurs contre Abou Hassira », le parti des Frères musulmans « Parti de la Liberté et de la Justice », le parti de demain (alGhad), le courant des Nassériens, le parti de la Réforme, le Jeunes du 6 avril, le mouvement de la Conscience, le mouvement Kifaya , la campagne de D. Mohammad ElBaradei, la campagne du D. Abou el Fotouh. Leurs représentants ont déclaré vouloir former des boucliers humains pour empêcher l’arrivée des Israéliens.

 

Ce pèlerinage était autorisé sous la présidence de Hosni Moubarak, à l’insu de la position hostile de la population égyptienne qui y voyait un acte de « violation de la souveraineté » égyptienne, et à l’insu aussi d’un verdict juridique qui a interdit les festivités dans cette tombe.

En 2001, le ministre de la culture Farouk Housni, et sous la pression des Israéliens, et de l’ex-Première dame d’Égypte, Suzanne Moubarak qui a touché des millions de dollars pour soi-disant réaménager la tombe en question, a acquiescé une demande de l’inscrire parmi les vestiges historiques égyptiens, pour qu’elle soit comprise dans le cadre du patrimoine de l’Unesco et jouisse de sa protection.

Saisi dans deux séances distinctes, en 2001 et 2004, le tribunal d’Alexandrie pour la juridiction administrative a décrété une sentence interdisant les festivités d’Abou Hassira pour la simple raison qu’elles ne constituent pas une forme des festivités officielles des trois religions reconnues par les lois égyptiennes.

De plus, conclut ce tribunal, cette tombe ne peut faire partie des vestiges archéologiques égyptiens et coptes car elle appartient à un homme ordinaire qui ne représente aucune valeur de civilisation , culturelle ou religieuse pour l’Égypte.

Selon le chercheur jordanien Mohammad Malkaoui, durant les saisons de ce pèlerinage auquel affluent de milliers d’israéliens, la vie des villageois de Damitweh devient un véritable enfer. En raison entre autre des mesures de sécurités draconiennes prises par les services égyptiens pour assurer la sécurité des pèlerins israéliens.

Le centre Simon Wiesenthal basé à Los Angeles a dénoncé la récente décision égyptienne d’interdire pour cette année la visite des israéliens en particulier, y voyant la main des Frères musulmans, qui sont en tête des élections législatives toujours en cours dans le pays, selon les premières estimations.
"C'est un signe inquiétant. Alors qu'ils vont prendre le pouvoir au Parlement, le premier acte des Frères musulmans est de restreindre la liberté religieuse des Juifs", a déclaré le rabbin Abraham Cooper, doyen associé du Centre Wiesenthal.

Abou Hassira originaire du Maroc etait en voyage en Egypte lorsqu'il est tombé malade et s'est décédé en 1880.

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