LE CAFÉ MILED, par Albert Simeoni
Situé à proximité de l’OUKALLA Lumbroso et du BRATEL, à quelques centaines de mètres des Blocs, à quelques mètres de la plage et de la mer, presque en bordure, du coté de Goulette Neuve, ce café aux allures très orientales se distinguait des autres cafés pour la plupart à consonance juive, par sa clientèle arabe qui cherchait le calme et le kif.
Connu pour son café dit arabe, sorti d’une ténèké, cuit sur des braises à l’ancienne, pour son thé et sa chicha, les arabes distingués appréciés cet endroit bien loin de la ‘zaza’( chahut).
Sa grande terrasse, vers le coup de 18 heures, juste après la ‘récha’ (arrosage à mains nu puis avec un tuyau de la chaussée) se remplissait peu à peu par des notables musulmans vêtus en jebba.
A l’intérieur, qqs vieux goulettois jouaient au jacquet ou au jeu du ‘rebi’. La ‘chkouba’ était très prisée et bien sur qqs vieux juifs aussi compagnons de route venaient embellir ces joutes où se mêlait le parlé judéo et arabe populaire. Fusaient alors les rigolades et les petites ‘ghé’chét’( quolibets) entre amis de quartier.
Prisé aussi pour son air marin ‘nech’mé) qui soulageait le trop plein de chaleur de ces mois de juillet et d’aout, le Café Miled prenait l’aspect d’une cure de jouvance par tant le calme et de sérénité.
Il était très prisé aussi pour ses chansons connues à cette époque. Ses hauts parleurs diffusaient ces mélodies égyptiennes tout en sirotant un thé ‘nanaisé’ garnis aux pignons ou aux amandes, et tout en goutant au plaisir du parfum émanant d’un petit bouquet de jasmin aux effluves naturels.
Commentaires
Publier un nouveau commentaire