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Le shofar du Roi d’Espagne Juan Carlos

Le shofar du Roi d’Espagne Juan Carlos

 

 

Le Roi d’Espagne Juan Carlos invita le Grand Rabbin d’Israel Yonah Metzger à la commémoration  du 800ème anniversaire du décès de Moses Maimonidès, médecin, talmudiste et décisionnaire rabbinique né à Cordoue en Andalousie en 1135 et mort au Caire en Egypte en 1204.

A l’occasion de la cérémoie le Grand Rabbin offrit au Roi un grand shofar serti d’argent avec la couronne royale gravée sur la garniture d’argent.

Le Roi l’examina et demanda quelle en était l’origine :

Cet objet vient-il d’Afrique ?

- Non Majesté, il vient de la terre d’Israel

Le Roi perplexe demanda si l’objet devait être utilisé dans les corridas, le rabbin lui expliqua que le Judaïsme interdit de faire souffrir les animaux

                                                                                

- Alors quel est l’usage de cette corne ?

Le rabbin Metzger rappela au Roi l’histoire douloureuse des Juifs d’Espagne. Le Roi l’écouta attentivement :

-Majesté, ce cadeau nous permet de clore définitivement la boucle de l’histoire. Il y a plus de cinq siècles la présence juive prit brutalement fin en Espagne. Lorsque votre ancêtre, le Roi Ferdinand d’Aragon et son épouse Isabelle de Castille expulsèrent les Juifs suite à l’incitation du Grand Inquisiteur Toma de Torquemada, les Juifs qui avaient contribué au développement de leur pays durent s’enfuir, abandonnant tous leurs biens pour s’installer dans des pays plus hospitaliers. Mais beaucoup restèrent en Espagne en se convertissant tout en gardant secrétement leurs lois et coutumes.

D’ailleurs notre prière de Kol Nidré au début de l’office de Yom Kippour est attribuées à ces Juifs appelés Marranes qui ainsi annulaient leur déclaration d’appartenir au Catholicisme. Ils avaient coutume de se rassembler secrètement pour prier dans les caves. Ils priaient à voix trés basse de façon à ne pas attirer l’attention et être découverts par l’Inquisition qui savait torturer et finalement brûler les hérétiques en public sur des bûchers.

Pour Rosh ha-Shana (le Nouvel An juif) ils étaient confrontés à un dilemme car en ce jour doit retentir le son du shofar.

Il advint qu’une fois un chef d’orchestre converso(Marrane) trouva une solution originale : il proposa au Roi d’organiser un concert gratuit pour présenter divers instruments à vent venus de tous les pays et de toutes les époques. Le roi donna un avis favorable. Le chef d’orchestre proposa une date qui s’avérait être Rosh ha-Shana. Le couple royal et la Cour vinrent occuper les premières places du concert suivis des auditeurs parmi lesquels un grand nombre de Marranes. Les musiciens présentèrent les différents instruments, depuis la flûte de berger à la trompette du soldat. Mais à un moment donné, le chef d’orchestre lui-même en personne proposa de sonner dans une corne de bélier qu’il présenta comme le plus ancien instrument à vent connu. Il porta le shofar à ses lèvres, tandis qu’au fond de la salle les Marranes prononçaient à voix basse les deux bénédictions :

« Béni sois-tu Eternel notre D-ieu, Roi de l’Univers qui nous a sanctifiés par Ses Commandements, et nous a ordonné d’écouter le son du shofar » ainsi que : « Béni sois-tu Eternel notre D-ieu, Roi de l’Univers qui nous a fait vivre, nous a maintenus et Qui nous a fait parvenir à cette période. »

Le chef d’orchestre sonna de la corne de bélier selon la règle traditionnelle juive, tous se turent et quand il eu fini, applaudirent.

Le rabbin Metzger ajouta :

-Aujourd’hui je peux, D-ieu soit loué, vous offrir publiquement ce shofar sans me cacher, car vous êtes un souverain soucieux de démocratie. Maintenant en Espagne, tous peuvent prier à leur guise sans crainte.

En acceptant le shofar, le Roi Juan Carlos déclara :

  • Monsieur le Grand Rabbin, j’ai reçu de nombreux cadeaux et trophées de nombreux chefs d’états. Mais ce cadeau-là est porteur d’une signification historique et je vous suis extrèmement reconnaissant pour ce shofar et ce récit !

Yonah Metzger déclara au Roi Juan Carlos qu’il souhaitait le bénir comme cela était recommandé par les sages. Tous deux se levèrent, le rabbin Metzger ferma les yeux, leva les mains vers la tête du monarque d’Espagne et prononça la bénédiction avec une grande ferveur. Quand il les ouvrit de nouveau, il put constater que le Roi Juan Carlos saisi d’émotion, avait les yeux embués de larmes.

Il faut savoir historiquement que le Roi Juan Carlos a pour lointain ancêtre le Roi Ferdinand d’Aragon qui signa en 1492 avec son épouse la Reine Isabelle de Castille, l’Edit d’Expulsion des juifs d’Espagne.

Cependant la mère du Roi Ferdinand d’Aragon se nommait Juana Enriquez, dont la mère, une conversa s’appelait Paloma (Yonit) de Guadalcanal, bat Guedaliah (fille de Guedaliah), petite fille de Shelomo ha-Zaken ben David (Salomon l’Ancien, fils de David), traditionnellement issu d’une branche des descendants du Roi David par les Exilarques (Princes de sang davidiques en Exil à Babylone) qui avaient trouvé refuge dans l’Espagne occupée par les Abbassides, loin du caliphe de Bagdad.

Le père de Jeanne Enriquez, le grand-père maternel du Roi Ferdinand d’Aragon était Alonzo Enriquez, Amiral de Castille et Seigneur de Medina de Rioseco (1354-1429).

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