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LES PIEDS, par Jacques Hadida

LES PIEDS 

 

 

 En l’occurrence, je devrais dire le pied droit car c’est de lui qu’il s’agit.

Voilà trois jours, je suis tombé de l’échelle alors que j’élaguais la haie de cèdre de mon fils. C’était plutôt drôle de voir l’échelle, au ralenti, se dirigeant vers la terre. Maintenant, je sais ce que je j’aurais du faire, à savoir sauter les pieds joints dans une direction, quitte à ensuite rouler vers l’avant, main non, je me suis laissé aller et je tombais sur la cheville droite, alors que ma tête heurtait le bas de la cabane.

La cheville, foulée royalement m’empêche de marcher sur le pied droit. Je la trempe donc dans de l’eau glacée pendant vingt minutes une fois par heure. Je la masse avec un baume et espère que cela ira.

Le but de ce mémo fait suite à un article que j’ai lu il y a seulement une semaine et qui vantait le mérite des pieds.

‘’Quand était-ce la dernière fois que nous avons dansé avec joie, parce que nous avons des pieds avec lesquels danser. Ce fut mon privilège de communiquer avec un homme du Connecticut qui  était paralysé suite à un accident de motocyclette. Il découvre les opportunités d’apprendre, il grandit, il joint du monde par l’Internet- vous pouvez sentir sa joie et son excitation dans sa vie.

Qu’en est-il de ceux qui peuvent utiliser leurs pieds? Dit-on grâce à Dieu parce que nous le ressentons ou comme une arrière pensée.’’

Eh bien, dernièrement, je n’ai jamais ressenti la douleur morale qu’une telle amputation temporaire a pu causer.

A la fin de la journée, pour aller dormir, il faut  monter les escaliers qui mènent au second étage. Il n’est pas question d’utiliser les béquilles alors me voilà à genou, les montant un à un.

L’image de l’Oratoire St Joseph me revenait ou les repentants se devaient de monter les marches menant à l’Oratoire, sur leurs genoux. Un pénible exercice. Dans mon cas c’était sur du tapis mais il reste que l’opération était douloureuse et humiliante.

Il en fut de même le matin venu pour descendre prendre mon café.

Cette fois c’est sur le derrière que j’ai descendu les marches une à la fois. Incroyable comme mes pieds me manquent. Les escaliers n’ont jamais été conçus pour être descendus de la sorte. Mais faute de merle, on mange des grives. Et qui pire est, à toutes les trois à quatre marches -il y en a quinze- je dois m’arrêter pour reprendre mon souffle. Ce dernier, d’ailleurs me manque ces jours-ci. Est-ce l’âge? Déjà?

Parlons de béquilles. Je suis venu à découvrir que c’est la pire invention qui fut inventée. Non seulement à cause de la douleur aux aisselles mais du fait qu’une mauvaise manipulation  fait perdre l’équilibre alors que nous n’avons qu’une jambe sur laquelle compter.

Grand Dieu quand ce calvaire finira-t-il?

Dieu que j’aime mon pied droit qui me manque amèrement. Je m’en veux de l’avoir endommagé et il semble me punir de ne pas l’avoir  assez respecté pour tout ce qu’il m’a toujours permis de faire.

Et dire que je savais que l’échelle n’était pas fermement consolidée au sol. Oui, je le savais, et pourtant je la grimpais car rien ne peut m’arriver n’est ce pas?

Pourquoi s’entête-t-on à faire ce que l’on ne doit pas faire?

Voilà maintenant onze jours depuis le fameux accident. J’ai cessé de tremper le pied dans l’eau glacée, je continue à le garder haut, lorsqu’au repos, mais je marche un peu. Je monte et descend les escaliers un par un mais fini sur les genoux en montant et sur le derrière en descendant. Je sens que la douleur est toujours là. Tout le monde autour de moi dit que cela prendra de deux à trois semaines et je perds patience.

J’avais planifié aller en Floride en auto dans deux jours et je me demande si l’idée est bonne. Je devrai garder le pied sur la pédale douze heures par jours pendant deux jours et je me demande quelle sera la qualité de mon réflexe advenant la nécessité de freiner rapidement. Je dois aussi aller à une foire à Orlando ou je dois rencontrer un ami-client de Porto Rico. Le problème se pose et je me dois de le résoudre dans les heures qui viennent.

En toute logique, la santé avant tout. Pourquoi prendre des risques inutiles. J’en ai déjà pris, la  preuve, l’histoire de l’échelle.

Si je reporte d’une semaine, je ne resterai en Floride que trois semaines au lieu de quatre, car j’ai l’intention de faire un détour à mon retour et passer par Little Rock, Ark avant de prendre la I 81 Nord vers le Canada. On verra bien.

 

Jacques Hadida

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bonjour J.H ! comme je vous comprends ! ! une entorse ,une cassure et le pied vous prend la tête ! j'ai vécu ainsi durant 8 mois .....!!!je peux vous comprendre! une fois j'ai essayé de descendre les 16 marches sur mon derrière , je n'ai pas recommencé ... j'ai eu en plus un plâtre et ..... des béquilles ! j'ai appris à reposer ma jambe par -dessus la béquille ! ..on passe par tous les stades.. j'espère que vous avez récupéré votre pied !.
La tête et les pieds ça marche ensemble ! on ne peut imaginer les souffrances mentales et morales si on n'est pas passé par là .
Ensuite il faut consolider et recalcifier ..! oui, les pieds c'est si précieux ... surtout quand ils vont ds de belles et bonnes directions....alors là ! !!!!!

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