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Les secrets de Nicolas Sarkozy

Adorant le chocolat, les sucreries, les macarons, la fondue savoyarde, il ne boit jamais d’alcool et préfère le Coca light. Crédit Reuters

 

Les secrets de Nicolas Sarkozy

 

 

Nous ne connaissons nos leaders que par leurs prises de position. Jean-Louis Beaucarnot nous fait partager des détails insolites de nos ténors politiques. Origines, cousinages, parcours, personnalités, indiscrétions... Extraits de son ouvrage : "Tout-Politique".

 

 

Avec des aïeux anoblis pour avoir vaillamment défendu le trône des Habsbourg, le président est hongrois. Mais il ne l’est qu’à moitié, pour descendre aussi de juifs de Salonique et avoir enfin un quart de ses ancêtres en France, en Dauphiné et en Savoie, où certains étaient de modestes « coquetiers».

SARKÖZY de NAGY-BOCSA Nicolas Paul Stéphane Marie : issu du grec nikèlaos, signifiant « peuple de la victoire » ; autrefois très populaire, notamment en Lorraine, relancé, dans les années 1960, par la série télévisée Bonne nuit, les petits, pour connaître un succès croissant jusqu’au milieu des années 1990, d’où sa place, au 6e rang des prénoms masculins français les plus portés (364 000)

Né le 28 janvier 1955, à Paris (XVIIe) : le même jour que le peintre Jackson Pollock, grand maître de l’expressionnisme abstrait Verseau ascendant Vierge

Fils de Paul, publicitaire, et d’Andrée Mallah, avocate

Adresse : partage son domicile entre l’Élysée et l’hôtel particulier de son épouse, à Paris (XVIe). Passe souvent ses week-ends à La Lanterne, résidence officielle de la République, attenante au parc du château de Versailles.

 

Nom de famille

Patronyme très rare en France, porté par une petite dizaine de foyers, tous de la famille du président, desquels on peut rapprocher une dizaine de foyers de noms phonétiquement homonymes (Sarkozi, Sarkosy, Sarkosi). Il nommait, en Hongrie, l’homme originaire d’une région « entre les cours d’eau ». Le patronyme de la famille du président a été, au fi l des siècles, augmenté du nom d’une terre qu’elle possédait, pour devenir Sarközy de Nagy-Bocsa (nom qui, prononcé à la hongroise, donne phonétiquement « Chârkeuzy de Nailly-Botcha »).

Blason D’azur, au loup érigé d’argent, levant de sa dextre un cimeterre gardé d’or.

 

Origines et histoire familiale

L’histoire des Sarközy commence au temps où l’empire des Habsbourg est confronté à une avancée menaçante des Turcs. Saccageant tout sur leur passage, les janissaires remontent le cours du Danube, partent se réfugier dans les montagnes proches de la Haute-Hongrie et de la Slovaquie, hérissées de forteresses.

Faute d’armée de métier, ces places fortes, contrôlant la route de Vienne, sont confiées à des familles de militaires, capables de s’armer à leurs frais, sachant se dévouer à la cause de leur souverain, quitte à le payer parfois très cher. La citadelle d’Ajnacskö – aujourd’hui Hajnacka, en Slovaquie – a ainsi pour vice-capitaine un certain Mihály (Michel) Sárközy, qui sera capturé et exécuté par les Turcs en 1562.

Les empereurs d’Autriche récompensent ces familles en leur octroyant des honneurs et des privilèges, qui ont l’avantage de ne pas coûter cher… En qualité de roi de Hongrie, Ferdinand II délivre ainsi aux Sárközy, en 1628, des lettres de « renouvellement de noblesse », avec octroi des armoiries avec artillerie et chameaux. Ils envahissent les plaines, dont les habitants décrites ci-dessus, armoiries en parfaite harmonie avec le contexte guerrier de l’époque et le goût pour les animaux féroces, que l’on agrémente d’une couronne, à titre purement décoratif. Et la famille de continuer sur sa lancée. S’alliant aux vieilles lignées du pays, elle achètera bientôt le fief de Nagy-Bocsa et verra ses membres premiers magistrats de Nagykorchs, où ils auront un manoir. Ils seront ensuite vice-maires de Szölnök, une ville déjà importante, bâtie sur la Tisza, où György (Georges) Sárközy, éclaboussé par une affaire d’urbanisation, devra se reconvertir comme gérant d’une fabrique de tricot, aux environs de Budapest. C’est là que l’arrivée de l’Armée rouge et l’instauration du communisme les surprendront, coûtant la vie à l’un des leurs, massacré en 1944, transformant leurs terres en kolkhozes et le château d’Alattyan, appartenant à un parent, d’abord en lotissement, avant qu’il ne soit totalement rasé.

Voilà comment Pál Sarközy, né en 1928, prendra, à vingt ans, le chemin de l’Ouest et s’engagera dans la Légion étrangère, avant de se retrouver à Paris, recueilli par un grand-oncle réfugié à Montmartre. Il fera carrière dans la publicité et y rencontrera Andrée Mallah, qu’il épousera en 1950, pour la quitter neuf ans plus tard et se remarier plusieurs fois, laissant ses fils avec leur mère et leur grand-père maternel.

Andrée Mallah était la fille d’un médecin juif réputé, vénérologue-urologue, issu d’une famille megorach, autrefois chassée d’Espagne par les rois catholiques et réfugiée à Salonique, où ses descendants étaient joailliers et un oncle rabbin.

Aron, devenu Benedict, Mallah – le grand-père du président – était venu en France lors de l’annexion de Salonique par les Grecs, y avait fait ses études et s’était retrouvé à Lyon, où il s’était engagé comme médecin militaire en 1914, patriote avant d’être français, puisqu’il ne sera naturalisé qu’en 1925.

Il avait épousé la veuve d’un infirmier militaire, mort « pour la France », Adèle Bouvier, infi rmière catholique qui sera la seule des quatre grands-parents du président à lui donner des racines dans l’Hexagone.

Fille d’un épicier et marchand de grains lyonnais, elle était dauphinoise par son père, avec des ancêtres « coquetiers », autrement dit marchands ambulants de « beurre, oeufs, fromage ». Des ancêtres originaires de la région de Sermérieu, où l’on découvrira, par la famille Candy, de Soleymieu, un cousinage éloigné entre Nicolas Sarkozy et… Liliane Bettencourt. Adèle Bouvier était également savoyarde par sa mère, avec des ancêtres près du lac du Bourget, dans le village de Traize, sur le versant opposé à celui de La Balme, où vivaient ceux de François Hollande. Une coïncidence

curieuse, comme celle faisant que la famille Mallah, pour échapper aux persécutions nazies, s’était, sous l’Occupation, réfugiée dans la ferme d’un oncle d’Adèle, à Marcillac-la-Croisille, un bourg corrézien situé à seulement quelques encablures du berceau… de la famille Chirac. Au plan des parentés, ajoutons que, par la famille de sa grand-mère maternelle, née Toth, le président cousine avec plusieurs familles de l’aristocratie française, notamment avec les La Rochefoucauld et le couturier Jean-Charles de Castelbajac.

 

Famille proche

Frères et soeurs : Nicolas Sarkozy a un frère aîné, Guillaume (1951), chef d’entreprise textile et un temps vice-président du Medef, et un cadet, François (1957), pédiatre puis dirigeant de sociétés (président de Publicis Healthcare Consulting, filiale du groupe Publicis, créé par Marcel Bleustein-Blanchet et propriété pour partie de la fille de ce dernier, Élisabeth Badinter).

Plusieurs fois remarié, son père, Pál Sarközy, a eu deux enfants de son deuxième mariage (avec Christine de Ganay, d’une famille de la vieille noblesse bourguignonne) : Caroline (décoratrice) et Olivier (codirecteur financier du groupe américain Carlyle).

Épouses : marié en 1982 (avec pour témoin Charles Pasqua), avec Marie-Dominique Culioli, fille d’un pharmacien corse de Vico (souvent dite àtort nièce d’Achille Peretti, président de l’Assemblée nationale et maire de Neuilly), dont il se séparera en 1989.

Remarié en 1996 (avec pour témoins Martin Bouygues et Bernard Arnault, président de LVMH, l’homme le plus riche de France) avec Cécilia Ciganer-Albeniz, qu’il avait unie, cinq ans plus tôt, en tant que maire de Neuilly, à l’homme de télévision Jacques Martin, et dont il se séparera en 2007. Née en 1957 à Boulogne-Billancourt, elle est la fille d’Aron Chouganov, juif d’origine russe qui avait changé son nom pour celui de Ciganer (signifi ant « tzigane ») et s’était établi comme fourreur à Paris, où il avait épousé Thérèse Albeniz-de Swert, née à Madrid en 1930, fi lle d’un ambassadeur espagnol marié à une Belge et petite-fi lle du compositeur Isaac Albeniz. Cécilia Ciganer avait eu deux filles de son mariage avec Jacques Martin : Judith (1984) et Jeanne-Marie (1987). Elle s’est remariée en mars 2008 avec Richard Attias et, avant de rejoindre New York, a vécu avec lui à Dubaï, où il dirige la Dubaï Event Management Corporation.

Remarié à l’Élysée le 2 février 2008, avec le mannequin Carla Bruni, rencontrée en décembre précédent lors d’un dîner chez le publicitaire Jacques Séguéla, l’homme de la campagne électorale de François Mitterrand, auteur du fameux slogan « la force tranquille ».

Enfants : du premier mariage : Pierre (1985, producteur de rap sous le pseudonyme de Mosey) et Jean (1986, conseiller général des Hauts-de-Seine, qui a épousé en septembre 2008 une de ses amies d’enfance, Jessica Sebaoun-Darty, arrière-petite-fille, par sa mère, Isabelle Darty, de Nathan Darty (1890-1975), à l’origine commerçant en textile et fondateur en 1968, avec ses fils, du poids lourd de l’électroménager). Le couple a eu un fils, Solal, en janvier 2010. Du deuxième mariage : Louis, né en 1997. Du troisième mariage : un bébé à naître à l’automne 2011.

 

Parcours

Enfance dans le XVIIe arrondissement de Paris, rue Fortuny, chez son grand-père maternel. S’installe avec sa mère, en 1973, à Neuilly. Lycée Chaptal puis cours Saint-Louis de Monceau, à Paris. Bac B en 1973. Maîtrise de droit privé, à Paris X-Nanterre, en 1978. Sciences Po Paris (non diplômé). Membre du RPR dès 1977. Conseiller municipal de Neuilly puis maire (1983-2002). Avocat au barreau de Paris ; crée, en 1987, le cabinet Leibovici-Claude-Sarkozy. Conseiller général des Hauts-de-Seine. Conseiller régional d’Ile de-France (1983-1988). Président du conseil général (2004-2007). Député des Hauts-de-Seine en 1988, réélu à chaque élection. Ministre du Budget et porte-parole du gouvernement Balladur (1993-1995). Ministre de la Communication (1994-1995), de l’Intérieur (2002-2004 et 2005-2007), de l’Économie et des Finances (2004). Secrétaire général du RPR (1998- 1999) et président par intérim (1999). Président de l’UMP (2004-2007). Député européen (1999). Élu président de la République le 6 mai 2007 (53 %).

 

Indiscrétions et anecdotes

Passe ses étés entre le fort de Brégançon (Var), résidence officielle des présidents de la République, et la maison toute proche de son épouse, au Cap Nègre. Adepte du footing, il pratique aussi le tennis et le cyclisme. Collectionneur de timbres-poste, Nicolas Sarkozy est passionné de télévision et de belles montres. Il est l’ami de Martin Bouygues, des époux Balkany, des comédiens Christian Clavier et Jean Reno, des hommes d’affaires Vincent Bolloré, Dominique Desseigne et Henri Proglio, des chanteurs Didier Barbelivien, Johnny Hallyday et Enrico Macias.

Adorant le chocolat, les sucreries, les macarons, la fondue savoyarde, il ne boit jamais d’alcool et préfère le Coca light. Il apprécie l’histoire, les films cultes des Bronzés, les écrivains Céline et Michel Houellebecq. Il a déclaré, en 2007, un patrimoine de 2,04 millions d’euros, principalement en assurance-vie, et a été assujetti pour la première fois à l’ISF en 2006.

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Extraits de Le Tout Politique, Archipel (novembre 2011)

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