L'heure de Vérité a sonné : Les juifs tunisiens sont inquiets
Le 5 janvier 2012, IsmaI Haniyeh, chef du Hamas était reçu à Tunisie en grandes pompes par le parti islamiste Ennahdha soutenu par le gouvernement Hamadi Jbèli.L’homme a été filmé par des dizaines d’anonymes à sa sortie de l’aéroport. Sur ces vidéos, on voit des dizaines de manifestants dans le hall de l’aéroport scander «Tuez les juifs, c’est un devoir » en présence de dignitaires tunisiens et de la police tunisienne, sans que cela ne suscite la moindre réaction. Il a fallu attendre plusieurs jours pour qu’un membre du gouvernement ne dénonce timidement ces agissements, et plusieurs jours encore pour que Rached Gahnouchi, le fondateur d’Ennahda n’assure Roger Bismuth, le président de la communauté juive tunisienne de son… amitié ! L’amitié au lieu d’un rappel à la loi et d’une condamnation sans ambage
Ce dimanche 12 février, c’est encore un pallier supplémentaire qui a été franchi. C’est peut être le dernier avant un acte antisémite. Dimanche matin au cœur de la capitale tunisienne, ils étaient plusieurs milliers de barbus à scander leur haine anti-juive. Ils étaient venus pour écouter un prédicateur égyptien,Wajdi Ghnim, connu pour ses prises de positions anti-sémites et en faveur de l’excision. Sur cette vidéo, on voit ces milliers de personnes scander comme un seul homme : «Khaybar Khaybar ya yahud, jaysh Muhammad sawfa ya‘ud » « Ô Juifs souvenez-vous de Khaybar, l’armée de Mahomet reviendra ».
Au-delà de la réalité historique de la bataille de Khaybar, cet épisode symbolise aujourd’hui l’asservissement d’une tribu juive par Mahomet à l’issue d’une bataille sanglante.
Rappeler Khaybar, c’est promettre aux derniers Juifs tunisiens l'oppression puis la mort .
Contrairement à février dernier, la classe politique tunisienne n’a cette fois-ci plus l’excuse du désordre inhérent à toute révolution. Ils ne peuvent non plus arguer de l’acte isolé, comme en août 2011. Ni se retrancher derrière la difficulté pour faire condamner les partisans d’un mouvement "spontané" ou "orchestré"dans un lieu public comme le mois dernier.
Dimanche matin au cœur de Tunis, ils étaient plusieurs milliers, à scander leur haine contre les juifs. Claude Nataf, le Président de la Société d’histoire des Juifs de Tunisie me le rappelait justement aujourd’hui : dans leur histoire, les Juifs ont payé suffisamment cher pour se souvenir que lorsque l’on entend crier impunément mort aux Juifs, c’est toujours suivi de la mort de Juifs.
Si la Tunisie est bien un état de droit, si la force publique a une signification, alors c’est l’heure de vérité. Là où les Juifs sont menacés, une ère sombre s’ouvre pour tous. Message aux dirigeants politiques gouvernement en premier, partis ,syndicats et associations civiles tunisiennes ; l’avenir des derniers Juifs de Tunisie et celui de votre jeune démocratie se joue ces prochains jours, dans votre capacité à ne pas laisser ces appels antisémites sans réaction.
http://www.tunisiefocus.com/politique/tunisie/lheure-de-verite-a-sonne-l...
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