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Ma i hess el jamra ken elli ya3fess aliha (ne ressent la douleur de la braise, que celui qui a mis son pied dessus), par Gilles Jacob Lellouche

 

 

Gilles Jacob Lellouche

 

Ma i hess el jamra ken elli ya3fess aliha (ne ressent la douleur de la braise, que celui qui a mis son pied dessus)

La révolution tunisienne a été récupérée, manipulée, instrumentalisée au point que nous, tunisiens de tout bord nous ne reconnaissons, plus du tout notre pays, nous avons perdu de vue les objectifs de cette révolution nous n’avons plus aucune visibilité par rapport à notre avenir, à celui de nos enfants. En cela nous avons été aidés par des débutants, des personnes totalement inexpérimentées des opportunistes de la politique et du pouvoir, quelques puissances étrangères qui convoitent surement plus une position géographique stratégique qu’un sous-sol riche en promesse.

Aujourd’hui, je discutais avec une amie et néanmoins tunisienne et musulmane qui plus est, qui me disait son angoisse et son incertitude par rapport à son avenir et celui de ses enfants dans notre pays.

C’est terrible mais je me suis senti totalement solidaire de son désarroi de ses préoccupations et de ses angoisses qui semblent être le quotidien de beaucoup de mes frères tunisiens. Car ce sentiment, je l’ai souvent connu j’ai vécu avec durant des années, des générations entière en ont été bercées dans la communauté juive de Tunisie.

Ils n’étaient pas nombreux, les juifs de ce pays qui depuis l’indépendance ont vécu en toute quiétude, bien au contraire, ils étaient bien plus nombreux à avoir une valise derrière la porte et un billet d’avion et un passeport valide dans la poche. Se disant qu’ils risquaient d’être du jour au lendemain invités à quitter cette terre qui les a vus naitre ainsi que leurs pères et leurs pères avant.

Le souci majeur consistait à s’attacher à des racines profondément ancrées dans cette terre bénite s’il en est en étant considéré comme un étranger.
Les juifs de Tunisie n’ont plus fait d’améliorations dans leurs logements après l’indépendance à quoi cela servirait si ils devaient du jour au lendemain quitter ces maisons, ce pays cette terre ?

La discussion que j’ai pu avoir avec cette amie, m’a fait prendre conscience de combien la communauté juive de Tunisie vivant encore (et pour très longtemps j’espère) ou d’origine tunisienne vivant en diaspora, se devait d’être solidaire de tous ces tunisiens désespérés qui aujourd’hui ne se sentent plus chez eux dans leur propre pays et qui sont malheureusement de plus en plus nombreux.

Main dans la main, nous devons impérativement faire en sorte que nous retrouvions nos pleins droits et nos pleins espoirs dans ce pays qui est le notre et qui est celui de tous ceux qui l’aiment.

GJL

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