Marine Le Pen a rencontré l'ambassadeur israélien à l'ONU
La rencontre entre l'ambassadeur israélien à l'ONU et la présidente du Front national Marine Le Pen, jeudi 3 novembre, à New York, à l'occasion d'un déjeuner résulte d'un "malentendu", a déclaré dans la soirée la porte-parole de la mission israélienne, sans vouloir préciser les raisons de ce malentendu.
Marine Le Pen, en voyage aux Etats-Unis, a rencontré l'ambassadeur Ron Prosor lors d'un déjeuner à l'ONU. Au départ, il ne devait réunir que des ambassadeurs francophones. Au final étaient présents – outre M. Prosor - le n°2 de la délégation du Japon, l'ambassadeur d'Uruguay, de Trinidad et Tobago, d'Arménie et du Mozambique. Tous non-francophones.
M. Prosor n'a pas participé au déjeuner. Il a quitté la salle, dressée pour 30 convives, environ 20 minutes après y être entré, a constaté l'AFP. Mme Le Pen, tout sourire, a reconnu que c'était la première fois qu'elle rencontrait un responsable israélien. Et elle a espéré après cette rencontre que la page du "détail" était tournée, référence à la déclaration de son père sur les chambres à gaz.
Mme Le Pen a expliqué avoir discuté avec M. Prosor, "un homme charmant", des conséquences du printemps arabe et de la situation dans la zone euro. "Nous apprécions la diversité d'opinions", a déclaré l'ambassadeur après cette rencontre. "Nous avons parlé de l'Europe et d'autres questions, et j'ai beaucoup apprécié la conversation", a-t-il ajouté.
C'est une belle prise pour Marine Le Pen. Interrogé par notre confrère de RTL, le numéro un de la délégation israélienne à l'ONU a répondu par un lapidaire : "Je suis un homme libre".
L'équipe de Marine Le Pen avait lancé 98 invitations à ce déjeuner donné "en son honneur" avec "les ambassadeurs francophones" à l'ONU. Une poignée seulement avait fait le déplacement : étaient présents les ambassadeurs à l'ONU du Japon, de Trinidad et Tobago, de l'Arménie et de l'Uruguay.
DES PRISES DE POSITION CLASSIQUES
Durant ce déjeuner, Marine Le Pen devait donner un discours sur sa vision des relations internationales et de la place de la francophonie dans le monde. Elle ne l'a finalement pas prononcé.
Début 2011, des rumeurs avaient bruissé d'un déplacement de Marine Le Pen en Israël. Elles ont toujours été vigoureusement démenties par la direction du FN. Marine Le Pen a, en revanche, donné deux interviews à des médias israéliens. D’abord au quotidien de gauche Ha’aretz, à quelques jours du congrès de Tours, en janvier, dans lequel elle affirmait que le FN avait toujours été "sioniste". Ensuite, à la radio 90 FM, au mois de mars. Elle y assurait que le FN n’est ni "raciste", ni "antisémite", ni "xénophobe". Elle y indiquait ne pas soutenir le boycott des produits israéliens. Et réaffirmait une ligne "deux peuples, deux états", prise de position classique dans le champ politique français.
Abel Mestre
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