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Mridekh (Mardochée) SLAMA (1870- 1942) Musicien celebre

 

Mridekh (Mardochée) SLAMA (1870- 1942) Musicien celebre

 

Né à Tunis, le 17 mars 1870, le jour de la célébration de Pourim et de ce fait il reçoit le prénom de Mordekhai (l'oncle de la reine Ester) et par la suite il sera connu  sous le nom de Mridekh Slama.

 

Dès son jeune âge  il semble qu'il ait été livré à lui-même et son caractère d'artiste ainsi que  son amour pour la musique le conduisirent à chercher  le contact avec  des musiciens et des  compositeurs notamment des maitres égyptiens de passage à Tunis et qui lui portaient un intérêt particulier. Il acquiert chez l'un d'eux son premier qânun.

 

Dans les années 1890 -1900 il est déjà reconnu comme un précurseur et une grande figure de la musique arabe classique en tant que compositeur d'œuvres musicales, et interprète de talent.

 

Les concerts qu'il donne attirent les cercles de connaisseurs et de mélomanes qui l'écoutent avec vénération. Il a ses entrées à la cour beylicale où on le comble d'honneur car on voit en lui un maître de la musique (on le désignait comme ârf (maître) Mridekh).

 

Il était doué non seulement pour la musique mais, autodidacte rigoureux, il apprit le français, l'arabe et bien sûr le solfège.

 

En 1900 il se déplace avec sa troupe à Berlin pour participer à un festival de musique ce qui à l'époque était considéré pour une troupe tunisienne comme la reconnaissance d'un art sublimé.

 

Il épouse Emilie Lellouche en 1902 et ils auront six enfants : Joseph (Youssef Soussou Slama), Albert (qui a été Agent d'assurances), Emma (décédée enfant), Marie, Renée (clerc d'avocat) et Elie (décédé enfant en 1917).

 

En 1917 un ami du nom de Jacques Bessis le met en relation avec le baron Rodolphe d'Erlanger qui à cette époque travaillait sur son Traité de la Musique arabe. Tous deux se lient d'amitié et c'est alors que commence une coopération fructueuse. Il transfère avec sa famille son lieu de domicile de Tunis à La Marsa, ville proche de Sidi bou Saïd et du palais beylical, pour faciliter ses déplacements à la villa du baron d'Erlanger et lui apporter ses connaissances et ses interprétations du qânun. On retrouve d'ailleurs dans l'Encyclopédie Wikipédia une référence à ce sujet :

 

"Rodolphe d'Erlanger, baron d'Erlanger, né le 7 juin 1872 à Boulogne-Billancourt et décédé le 29 octobre 1932 à Tunis, est un peintre et musicologue français qui prend la nationalité britannique en 1894.

Il fait construire un palais à Sidi Bou Saïd, selon les normes de l'architecture andalouse, qu'il appelle « L'Étoile de Vénus ». Erlanger s'y adonne à la peinture (en tant que portraitiste orientaliste), s'entoure de musiciens de l'époque, s'initie au qanûn et s'intéresse également aux traités musicaux arabes du Moyen Âge. Il finit par entamer son projet colossal qui prévoit, entre autres, la traduction de ces traités en français ainsi que la collecte et la transcription des répertoires musicaux de son époque. Ses travaux et son intérêt pour la musique sont d'une importance telle que le roi Farouk Ier d'Égypte le charge de la préparation du premier congrès de la musique arabe qui se tient du 28 mars au 3 avril 1932. Erlanger y travaille avec l'aide de musiciens tunisiens et proche-orientaux ainsi que du baron Carra de Vaux. Malheureusement, sa santé ne lui permet pas de se rendre au Caire pour participer au congrès et il décède le 29 octobre de la même année".

 

Dès cette année de  1917 la famille Slama sera identifiée à ce site merveilleux  de la Marsa,  de ses habitants et dans cette demeure du 15 rue du palais beylical – Sabbat cheikh Mohamed El Bahri ont grandi les enfants.

 

Cependant c'est en 1922 qu'un évènement déterminant va se produire dans la vie d'artiste de Mridekh Slama. Il s'agit de l'avènement au trône de Mohamed El Habib Bey.

 

Les deux s'étaient liés d'amitié et s'appréciaient mutuellement déjà à l'époque où Mohamed El Habib était prince héritier et c'est au nom de cette amitié qu'il lui ouvre les portes du palais beylical et qu'il lui accorde toutes les faveurs d'un mécène non seulement à lui mais également à son épouse Emilie qui sera considérée  comme faisant partie de la suite beylicale auprès de l'épouse du bey et des princesses. Il en est de même de leurs filles Marie et Renée qui étaient sollicitées pour des cours de perfectionnement du français aux princesses et des leçons d'âoud par Marie qui elle-même jouait du violon et du luth (âoud).

 

Mohamed El Habib Bey le gratifie de cachets généreux pour toutes ses prestations à la cour et à son épouse Emilie il faisait remettre des dons en espèces pour les juifs nécessiteux dont elle avait connaissance et pour dire des prières pour son salut.

 

Cette imbrication de la famille du maître Mridekh Slama avec la famille beylicale perdurera plusieurs années après sa mort survenue le 20 décembre 1942 en pleine occupation de la Tunisiepar les nazis. Il est enterré au cimetière du Borgel et son épouse Emilie décédée le 29 décembre 1944 repose auprès de lui.

 

Il n'y a hélas aucune discographie de lui et ses œuvres écrites ont disparu pendant la période de la guerre en 1942.

 

Le fils ainé Youssef Slama hérite de ce même don qui fit de son père une grande figure du qânun  et de la musique arabe en Tunisie.

 

Déjà en 1930  il a lui aussi ses entrées au palais beylical où on l'apprécie pour ses interprétations et ses compositions au qânun  et il est à l'affiche dans les grandes salles de concerts à Tunis comme soliste mais aussi auprès de grands noms de la chanson tunisienne.

 

*Cette biographie a été possible grâce au travail de mémoire de son fils feu Albert Slama et dédiée à ses petits enfants  - André Chemla, Jacqueline Rosenshtein née Chemla, Eliane Mahlev née Chemla et Anne-Marie Javiony née Slama.

 

chemla_andre@hotmail.com

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