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Nicolas Sarkozy : Un Etat juif je ne sais pas ce que ça veut dire

 

Nicolas Sarkozy : ‘Un Etat juif je ne sais pas ce que ça veut dire’

 

par: Joseph Byron

 

 

 

 

 

PARIS (EJP)---Interrogé mardi sur l'exigence d'Israël d'être reconnu comme un État juif, le président français Nicolas Sarkozy a répondu : "UnEtat juif je ne sais pas ce que ça veut dire", ajoutant que "parler d’un Etat du peuple juif c’est déjà plus intéressant".

Le chef a fait cette déclaration dans le cadre de l’entretien qu’il a accordé mardi à l’Agence France Presse ainsi qu’à deux radios juives, Radio J et RCJ à l’occasion de la libération de Gilad Shalit.

"Comme vous le savez j’ai défendu l'idée de deux États nations", a dit M.Sarkozy.

"Un État juif n'a pas de signification parce qu'un État n'est pas juif ou catholique", a-t-il dit.

"État du peuple juif", c'est une discussion qu'on peut avoir, mais "État juif en lui-même n'a pas beaucoup de sens», a-t-il ajouté.

"Deux états pour deux peuples permettraient de considérer que chacun n’a pas perdu la face".

"S’il y a un Etat palestinien, il est vraisemblable que les Palestiniens seront là pour y résider majoritairement et s’il y a un Etat israélien c’est pour que les Juifs du monde entier sachent que quoiqu’il arrive ils auront une patrie".

"Pour autant, à ma connaissance il y a plusieurs millions de personnes qui ne sont pas juives aujourd’hui en Israël". "Ce serait un appauvrissement pour Israël de se priver de cette diversité".

"Tout cela doit se faire dans le cadre d’un équilibre. Ceux qui vivent en Israêl et y sont depuis des années ont vocation à continuer à y vivre. S’il y a un Etat palestinien ce n’est pas pour que les Palestiniens du monde entier retournent en Israël mais aillent plutôt dans l’Etat palestinien. C’est une question d’équilibre qui sera discuté entre les deux parties ".

Le président Sarkozy a également indiqué qu’il a toujours pensé que poser le préalable de la fin de la colonisation "c’est la certitude qu’on ne recommencerait pas à parler parce que ce n’est pas un préalable c’est une conclusion".

Pour lui il est "faux" de dire qu’Alain Juppé, depuis son arrivée au Quai d’Orsay, a donné la "tonalité pro-arabe" à la politique de la France au Proche-Orient.

"Je trouve qu’Alain Juppé est un très remarquable ministre des Affaires étrangères. Il se fait que nous partageons exactement les mêmes convictions", a-t-il souligné.

"La politique arabe de la France a changé parce qu’il y a eu des révolutions arabes qui sont une très bonne nouvelle en faveur de la démocratie. Alain Juppé comme moi et comme François Fillon nous partageons exactement la même ligne".

"Ce que nous avons fait en Libye en aidant à l’élaboration d’une démocratie dans ce grand pays arabe c’est la meilleure chose qui peut arriver pour Israël".

Interrogé par ailleurs par Frédéric Haziza de Radio J sur le fait que sur la blogosphère son nom est souvent associé de manière péjorative au terme juif, Nicolas Sarkozy a répondu : "Je connais cette réalité. Un certain nombre de gens désaxés considèrent que la consonance d’un nom est reliée à une religion. Franchement, je préfère être du côté de ceux qui sont victimes de comportements ou d’injures antisémites qu’aux côtés de ceux qui les professent".

"Je me considère comme un Français aux origines multiples", a-t-il ajouté. 

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