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Oyez, Oyez : Shlomo Sand n’est plus juif !

C’est fini, je ne suis plus juif !

Oyez, Oyez : Shlomo Sand n’est plus juif ! (info # 012605/13) [Analyse d’une œuvre]

Par Guy Millière © Metula News Agency

 

Shlomo Sand a commencé à se faire connaître en publiant un piètre livre, intitulé Comment le peuple juif fut inventé. Des historiens ont montré à quel point ledit livre était bien davantage que dérisoire. Qu’il n'avait rien d'un livre d'histoire digne de ce nom, et tout de l’ouvrage d'un militant gauchiste réglant ses comptes.

 

Le navet a néanmoins remporté un grand succès en France et dans d'autres pays. Imaginez : un Juif israélien, censé appartenir au peuple juif, écrivant que ce dernier n'existe pas et qu’il a été inventé !

 

Comment, par les temps qui courent, le succès aurait-il pu ne pas être au rendez-vous d’une telle démarche ? Le mauvais livre a été couronné en France par un Prix décerné en général à d’authentiques ouvrages d'histoire. Shlomo Sand a été invité sur de nombreux plateaux de télévision. Il semblait détester Israël, pays où il vivait et était professeur ; les organisations propalestiniennes, devant ce spectacle, ne pouvaient que l'applaudir, ce qu’elles ont fait.

 

Porté par le succès de Comment le peuple juif fut inventé, Shlomo Sand a décidé d'aller un peu plus loin dans l’exploitation de sa veine. Cela a donné Comment la terre d'Israël fut inventée. Un livre aussi médiocre que le précédent. Shlomo Sand y traitait, en 365 pages, de la Bible, mais semblait tout ignorer du contenu de celle-ci.

 

Un homme qui, après avoir dit que le peuple juif n'existait pas, niait totalement la légitimité d'Israël et piétinait la Bible, cela ne pouvait que plaire encore aux mêmes afficionados. Bingo : le livre s’est révélé un nouveau succès de librairie.

 

Un Juif israélien consacrant un livre à nier la légitimité d'Israël, ce n’est pas banal ! Sand a accordé des interviews à des gens qui l'ont pris au sérieux. Quant aux organisations propalestiniennes, elles ont, cette fois, trépigné de joie.

 

Que pouvait faire Shlomo Sand après avoir publié ces deux chefs d’œuvre ? Comment pouvait-il aller plus loin dans son initiative ? Et comment, comme dans un numéro de cirque, faire plus fort encore ? Il a trouvé ! Il vient de publier Comment j'ai cessé d'être juif.

 

La boucle est ainsi bouclée. On pourrait songer que, dès lors que Shlomo Sand disait déjà que le peuple juif n'existait pas, il ne pouvait logiquement que se considérer comme n'étant pas juif. Peut-on soi-même faire partie d'un peuple qui n'existe pas ? Mais il fallait qu'il dise les choses explicitement. C'est fait.

 

Je ne sais si Shlomo Sand écrira ensuite un Comment j'ai cessé d'être Israélien, et, joignant le geste à la parole, décidera de quitter Israël, de renoncer à la nationalité israélienne et à son poste de professeur. Ce n'est pas impossible.

 

S’il va jusqu’au bout de ses convictions, il lui restera à demander à rejoindre l'Autorité Palestinienne ou, geste plus spectaculaire encore, Gaza et le Hamas. Mais il risquerait alors de se trouver face à des gens plus sceptiques que les journalistes français de la bienpensance, des miliciens islamistes pas nécessairement convaincus qu'il a cessé d'être juif et prêts à l'égorger – par précaution - considérant qu'il l’est toujours.

 

Je doute que Shlomo Sand ait le panache nécessaire, même si je peux me tromper. Comment j'ai cessé d'être juif est, en tout cas, un livre pour lequel l'expression « haine de soi » pourrait être inventée, si elle n'existait pas déjà. C'est un livre qui va encore générer l’ivresse chez les propalestiniens, de même qu’au sein des meutes antisionistes.

 

Est-il indispensable d’ajouter que c'est un livre qui plaira à tous les antisémites, qu'ils se cachent ou non derrière le masque de l'antisionisme ?

 

Quelques lignes du livre suffisent à voir quel lectorat se trouve ciblé. Sand écrit que les « lois israéliennes » lui « imposent » l'appartenance à une « ethnie fictive » ; il présente ainsi Israël, une nouvelle fois, comme un pays non seulement sans raison d'être, mais « imposant » à ses habitants une appartenance ethnique.

 

En fait, Israël n'impose d'appartenance ethnique à personne, et si Shlomo Sand avait décidé plus tôt qu'il n'était pas juif, il aurait pu être placé dans une autre catégorie. Cela s’est déjà vu. Doit-on ajouter qu'il aurait pu, depuis longtemps même, cesser d'être israélien ; et je suis personnellement persuadé que le gouvernement hébreu n’aurait pas cherché à le retenir de force.

Shlomo Sand ajoute qu'il ne veut plus apparaître au monde comme le membre d'un « club d'élus ». D’« élus » ? Un concept qui repose sur un contre-sens maintes fois expliqué, mais dont se repaissent néanmoins tous ceux qui détestent les Juifs et veulent les accuser de tout et n'importe quoi.

 

Sand ajoute encore : « Il existe un lien étroit entre l’identification des Juifs en tant qu’ethnie ou peuple-race éternel et la politique d’Israël à l’égard de ceux de ses citoyens considérés comme non-juifs ».

 

Il n'affirme pas qu'Israël soit un pays raciste, non, mais ceux qui le liront auront étrangement l'impression que c'est ce qui est suggéré en filigrane. Et on se demande qui rappellera qu'Israël traite tous ses citoyens comme égaux en droit et jouissant d'une égale liberté de parole, de croyance et d'expression politique ? On se répond in petto : pas Shlomo Sand.

 

Vient enfin la plus belle phrase du livre : « le développement d’une identité juive, essentialiste, non religieuse, encourage chez beaucoup, tant en Israël qu’à l’extérieur, la perpétuation de positions ethnocentristes et racistes ».

 

Mais si quelqu’un suggère que cette phrase préconise que l'identité juive telle qu'elle est et telle qu'elle s'incarne en Israël renforce l' « ethnocentrisme » et le « racisme » partout sur terre, Sand répondra que c'est là une interprétation excessive. C'est pourtant très exactement la signification de sa phrase.

Ce n'est pas la première fois que des accusations de ce genre sont prononcées contre les Juifs.

 

Sand laisse entendre par sa « conversion » que la meilleure façon de ne pas être accusé est de cesser d'être juif. Il oublie volontairement qu'il est des gens pour qui déclarer que l'on cesse d'être juif n'est pas suffisant.

 

Il devrait en parler aux dirigeants du Hamas. Il pourrait aussi s'intéresser aux engrenages qui ont conduit aux chambres à gaz d’Auschwitz et aux lois raciales en vigueur au temps du Troisième Reich.

Il devrait s'intéresser en outre à l'histoire du peuple juif et du judaïsme de manière réfléchie, voire sans haine ni ressentiment ; à ce que le peuple juif qui n’existe pas et le judaïsme ont apporté au monde et à l'humanité. Il pourrait s'intéresser de manière posée aussi à l'histoire d'Israël, lire la Bible, au moins une fois. S'il prenait ces voies, il perdrait tout son lectorat, je sais bien.

 

Etre l'auteur juif préféré de gens que, personnellement, je trouve infréquentables, implique des choix et des orientations conformes à ces choix.

 

 

 

PS. Il va sans dire que je ne recommande absolument pas la lecture des livres de Shlomo Sand. Les idées de Shlomo Sand étant déjà bien trop présentes dans l'atmosphère. J'ai écrit un ouvrage aux fins qu'il soit leur antidote : L'Etat à l'étoile jaune (15,20 euros, Editions Tatamis).

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bon débarras,
mais rappelons que cette histoire incite à plusieurs reflexions:
s'il existe au moins deux pathologies mentales inhérentes en grande majorité au peuple juif: la déjà citée"haine de soi" et le "complexe du survivant", on peut aussi s'etonner de la frilosité générale, du véritable manque de combativité communautaire qui ne fait pas suffisamment répondre et démonter de tels arguments. que diable, nous ne manquons pas d'intellectuels. et pourtant quelles réponses ont elles été publiées pour contrer son best seller nauséabond (je ne l'ai pas acheté, mais je l'ai lu). de meme, quelle voix s'est élevée avec le meme talent contre les délires de stéphane essel, personnage trouble, mais tellement séduisant. combien de mes amis,soi-disants intellectuels, collègues non-juifs se sont délectés de ces publications, engageant avec moi des discussions sur le thème "cela doit faire réfléchir...." avec un clin-doeil qui en disait long sur leurs convictions.
esssel (celui qui laissait dire qu'il était juif), sands , l'opportuniste doivent etre combattus comme des négationnistes.
sands pourra toujours etre reconnaissant à la religion juive, il n'y a pas de peine de mort pour les apostats
richard dian

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