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Pourquoi peine-t-on à voir les véritables racines de ce terrorisme islamiste à la française ?

 

Pourquoi peine-t-on à voir les véritables racines de ce terrorisme islamiste à la française ?

 

Pourquoi ce dépit exprimé par certains que le tueur de Toulouse n'ait pas été un néo-nazi et pourquoi est-il si difficile de rappeler publiquement que la seule communauté à avoir été visée en tant que telle par Mohamed Merah est la communauté juive ?

Après, c'est comme avant, rien ne change. L'islamisme est la maladie infantile de l'islam, le gauchisme celle du socialisme. Les deux sont très copains et ont des parents permissifs. Inutile de revenir sur la tentative avortée, en raison de la célérité policière, d'avoir lancé une nouvelle fois le leurre néonazi, je l'ai évoqué – y compris dans ces colonnes – on ne tire pas sur une ambulance remplie d'aveugles malentendants.

On se contentera d'évoquer ce journaliste dépité d'apprendre l'identité de l'assassin, « tweeter » à un confrère helvétique tout aussi progressiste que lui un: «putain, je suis dégouté, le type est un islamiste, j'aurais tellement préféré que ce soit un facho».

On compatira à sa peine à l'aune de sa réelle compassion à l'égard des victimes.

 

Quand une enseignante rouennaise invite ses élèves à respecter une minute de silence à la mémoire de l'assassin.

Mais l'après est tout aussi confondant. Un cœur pur, une âme candide, un Huron débarquant d'une contrée moins peuplée d'idéologues se serait pris à espérer que la vérité révélée dans toute sa crudité aurait dessillé les paupières les plus scellées. Las, les corps des suppliciés à peine ensevelis dedans la terre, que l'inhumaine nature politique reprend ses droits.

C'est ainsi qu'une enseignante rouennaise invite ses élèves à respecter une minute de silence à la mémoire de l'assassin.

C'est moins l'énormité du geste qui accable, à l'heure où plus rien n'étonne, que l'attitude toujours aussi obtuse d'un syndicalisme français que rien ne peut perturber. Telle qu'en l'espèce, la CFDT SGEN qui, plutôt que condamner sans phrases, plaidera le surmenage de la collègue, faute sans doute d'oser invoquer le harcèlement au travail de son administration.

On n'ose imaginer les commentaires, si d'aventure, l'intéressée avait voulu rendre le même hommage posthume à un insensé norvégien. Il est vrai que l'hypothèse est plus hardie statistiquement.

Ces réactions de soutien au meurtrier qui inquiètent la police

Le Figaro de ce lundi, rapporte que : « Diverses réactions de soutien au meurtrier inquiètent la police ». Entre autres témoignages, une enseignante d'Argenteuil relate : « Au moment de la minute de silence, à 11 heures, deux élèves de ma classe ont refusé d'y participer, en jetant : je ne vais pas me lever pour des Juifs ! » Le professeur a toutefois fait obtempérer les deux élèves, mais manifeste son inquiétude : « Il faut savoir que régulièrement les débats autour du conflit israélo-palestinien empoisonnent les cours, tous les cours. »

« Beaucoup d'enseignants n'ont pas imposé cette minute de recueillement, souvent par crainte des comportements des élèves, témoigne un autre professeur. Tandis que nous nous taisions, nous entendions le brouhaha des classes voisines. »

François, adolescent de 15 ans scolarisé à Paris, est encore choqué par les propos entendus la semaine passée : « Un élève de ma classe s'est insurgé, expliquant qu'il n'acceptait pas que l'on fasse une minute de silence pour des Juifs et pas pour les morts en Palestine… raconte-t-il. Le professeur a essayé de botter en touche, puis il a lâché : « Enfin, c'étaient des enfants ! » et, là, l'élève a marmonné : « C'est aussi bien qu'ils soient morts ». Le pire, c'est que dans la classe, il n'était pas le seul à penser de cette façon : une dizaine d'élèves ont ricané pendant la minute de silence… »

Manifestation parisienne de SOS-Racisme

On ne s'étonnera pas davantage de la faible participation à la manifestation parisienne d'un SOS-Racisme à la dérive, flanqué de ses affidés juifs et socialistes, aux slogans tellement lénifiants que Richard Prasquier, irréprochable de rectitude lors de cette semaine infernale, se sentira dans l'obligation de les réprouver. Il est vrai, que ce dimanche, le cœur de la France qui se bat était à Toulouse.

Belles scènes de fraternité sans apprêts, que la main d'un rabbin dans celle, ferme et sure de l'imam Chalgoumi de Drancy, écrasant dans une même poigne, l'islamisme, l'antisémitisme et la haine de la France.

 

Quand poser des questions pertinentes confine au mauvais goût

En réalité, et toujours à destination de mon Huron fraichement débarqué sur le pavé idéologique parisien, je lui déconseillerai trois vérités dont j'ai fait, personnellement, la cruelle expérience.

La première, désagréable mais supportable, est de donner le bon diagnostic de la pathologie. La gauche extrême abhorre la spéculation financière, mais elle adore spéculer gratuitement.

Vous pouvez vitupérer l'injuste société. Vous pouvez invectiver le peuple autochtone pour son inhospitalité. Vous pouvez invoquer les moments les plus sombres et convoquer le passé qu'on croyait révolu. Vous pouvez garder toujours l'œil grand ouvert sur un borgne, sa fille, le président de la république ou son ministre de l'Intérieur.

Si vous avez l'inspiration, vous pouvez mettre en cause le réchauffement climatique de la campagne électorale. Mais, gardez-vous d'invoquer le réel ou l'histoire la plus récente du terrorisme sanglant.

Surtout, éviter de nommer le mal avec précision. Vous pouvez, à mot dosé homéopathiquement, oser l'hypothèse d'une génération spontanée, d'une maladie orpheline, surgie du terreau de la misère sociale, mais gardez-vous d'un regard collectif.

En l'espèce, ne suggérez surtout pas qu'il existerait au sein d'une communauté religieuse qu'il ne vous viendrait pas à l'idée de mettre en cause dans sa globalité, une frange problématique par sa radicalité.

Je déconseillerai également de vous interroger sur le point de savoir si l'immigration sans contrôle était, décidément, une chance pour la France.

Enfin, je ne recommande pas non plus de forcer le questionnement sur le point de savoir si certains journalistes ou responsables politiques sont les mieux placés pour s'étonner des manquements à la sécurité, lorsque, systématiquement, ils sont les premiers à s'opposer aux contrôles renforcés ou aux mises en fiches, en invoquant des principes moraux aléatoires qui ont surtout bénéficié aux terroristes.

L'insistance à poser des questions pertinentes confine parfois au mauvais goût.

 

Le tueur avait dans son viseur des juifs

La seconde vérité est encore plus ingrate à énoncer sans péril. D'oser affirmer sans rougir que la seule communauté à avoir été visée en tant que telle est la juive. De le dire non par quelque improbable dolorisme ou esprit de concurrence victimaire, mais tout simplement parce que cela est ainsi et que seul bien nommer les choses est de nature, peut-être à les empêcher de se reproduire sans fin. Qu'au rebours, les mal nommer, comme le disait Camus, est d'ajouter à la souffrance.

Cela n'est pas ainsi, que certains, dans un prétendu souci d'œcuménisme ont entendu communier.

Telle la couverture du Nouvel Observateur, ordinairement peu avare, lorsque les circonstances s'y prêtent, de l'exhibition d'une étoile de David attractive, mais mêlant cette fois, dans une même affliction « juifs, musulmans et antillais ».

En réalité, l'honnête couverture eût été de constater que le tueur avait dans son viseur des juifs, si possible de petite taille, et des militaires français d'origines diverses, en ce compris l'infortuné Yannick, aujourd'hui tétraplégique, et, sans surprise, bien oublié.

Bien sûr, le fait de faire un carton sur des soldats musulmans d'une armée « judéo-croisée » a dû sembler à Mohamed Merah, une perspective souriante. Tant les musulmans français constituent depuis toujours pour les islamistes des cadavres particulièrement exquis.

Le fait que l'admirable Jeannette Bougrab ait été, parmi un personnel politique peu inspiré, celle qui a le mieux parler de l'événement et de ses causes ne doit rien au hasard.

Ce désir d'occulter la dimension juive n'a rien de bien nouveau sous le soleil noir de la souffrance humaine. Il s'agit même d'une lourde tradition historique.

Ainsi, on lira avec profit l'excellent « écrit en septième colonne » de Laura Leaf qui raconte l'histoire d'Arthur Sulzberger, le directeur juif et antisioniste du New York Times, qui par crainte d'être taxé de communautariste, avait donné pour consigne – respectée – aux correspondants européens de son journal de considérer comme « polonaises » les victimes des massacres commis par les nazis.

C'est dans ce contexte intellectuel d'euphémisation qui n'avait rien de spécifiquement raciste, que la Shoah fut longtemps minimisée par les alliés.

 

Tuer des enfants juifs n'est pas une nouveauté

Enfin, il existe une troisième vérité qu'il est chaudement recommandé de taire si l'on veut vaquer sans encombre dans les salles de rédaction ou dans les studios de télévision parisiens.

Je veux parler de la dimension pathologiquement et radicalement antisioniste d'un drame dont Mohamed Merah est tout à la fois l'auteur et, si j'ose dire, la victime.

Essayez donc de rappeler qu'assassiner de sang-froid des enfants juifs innocents n'est pas une circonstance nouvelle pour la communauté juive mondiale, de la part des assassins islamistes. Et vous verrez les réactions. J'ai eu le front de le tenter sur des plateaux où je suis ordinairement accueilli avec urbanité. J'ai créé un effet de sidération.

Et pourtant. Et pourtant cela est arrivé à Mombay, il y a deux ans. J'ai également raconté dans mon « Vieil homme m'indigne » que qui vous savez ne s'était pas indigné lorsque Samir Kuntar avait été accueilli en héros au Liban, y compris par le président « modéré » de la même Autorité Palestinienne qui condamne aujourd'hui le massacre de Toulouse, après qu'il ait écrasé à coups de pierres le crane de la petite Haran. J'ai raconté aussi que l'année dernière, à Itamar et dans l'indifférence générale, deux islamistes de Palestine avaient assassiné les trois enfants de la famille Fogel, dont un bébé de trois mois, égorgé. J'ai eu le mauvais goût infini d'ajouter qu'il s'était trouvé un tiers des palestiniens pour approuver la tuerie.

Mais je ne me suis pas contenté de m'arrêter en si mauvais chemin. J'ai également suggéré que la désinformation diabolisante dont est victime l'Etat juif, n'est pas l'explication la plus saugrenue que l'on ait pu formuler pour expliquer pour quelle raison un jeune islamiste fanatisé était rentré dans une école juive pour massacrer froidement quatre personnes, dont trois enfants, pour «venger les enfants de Gaza».

On ne me croit pas ? J'étais samedi soir sur Canal à l'émission de Thierry Ardisson. J'étais confronté notamment à Rost, un rappeur d'origine togolaise. Il s'agit d'un garçon gentil et sympathique, véhiculant, comme beaucoup d'autres, la culture de l'excuse pour les « habitants des cités » et avec lequel il m'arrive de rompre courtoisement des lances sur LCI. Pour tout dire, je l'aime bien. Thierry Ardisson lance le sujet. Quelle est la première chose que ce garçon, que je ne soupçonne d'aucune aversion collective particulière, m'objecte ? Le meurtre du petit Mohamed Al Dura, tué, m'affirme-t-il de bonne foi, par les soldats israéliens.

On mettra de coté, l'énormité, si horriblement tendance, de m'objecter la chose pour justifier l'assassinat délibéré des trois petits innocents. Reste l'affirmation sincère. Et, il se trouve qu'elle est mensongère. Mais que le mensonge n'émane pas de mon contradicteur, mais d'une chaîne française de service public qui l'a propagé sur la planète.

Attention, je ne parle pas ici de l'accusation de mise en scène de la fusillade qui fait l'objet encore aujourd'hui d'une controverse, y compris judiciaire non encore tranchée, je parle de l'accusation péremptoire de Charles Enderlin à l'encontre des soldats israéliens d'avoir pris pour cible le jeune enfant. Celle-là est réglée. Même Arlette Chabot, directrice de l'information de France 2 a été contrainte de reconnaître que personne ne pouvait savoir qui avait tué l'enfant lors de la fusillade controversée.

Aussi certainement que le journaliste Daniel Pearl a été décapité sous la photo du petit Mohammed prétendument supplicié par la soldatesque Israélienne, toute une partie de la jeunesse arabo-musulmane est persuadée, de très bonne foi, que les soldats israéliens ont ciblé délibérément un petit enfant dans les bras de son père.

Dois-je le taire dans cette circonstance particulière ?

De même est-il totalement incongru et malséant de faire remarquer que celui à qui François Hollande donne du « mon cher Stéphane », celui qu'une grande partie des journalistes de notre pays regardent avec des yeux humides, a déclaré le 22 janvier 2011 au «Frankfurter Allgemeine Zeitung» : « Qu'à coté de l'occupation israélienne, l'occupation nazie paraît inoffensive ».

 

Peut-on s'étonner que Jean-Marie Le Pen, pour moins que cela, ait fait l'objet d'une condamnation à la fois morale et judiciaire, alors que l'autre est littéralement encensé. Qu'en suite de quoi, on ne doit pas être forcément surpris de voir des exaltés déjà peu enclins au philosémitisme regarder les Israéliens et ceux qui les soutiennent assez naturellement, ne serait-ce que précisément en raison de la détestation obsessionnelle et disproportionnée dont ils font l'objet, incarner les nazis du XXIe siècle à assassiner avec ardeur.

Qu'on ne se méprenne pas, je n'affirme pas que Mohamed Merah a regardé France 2 ou qu'il a lu « Indignez-vous », encore que ce livre était à sa portée. J'ai suffisamment moqué une partie de la presse française, y compris dans Atlantico, pour avoir tranquillement fourni la liste des auteurs néo-conservateurs qui avaient inspiré un dément scandinave, pour ne pas tomber dans ses travers. Je dis simplement qu'entre la compréhension habituelle de l'extrême-gauche pour le terrorisme antisioniste et la désinformation diabolisante, cette explication climatique est plus pertinente pour décrire le lit dans lequel a sommeillé le terroriste islamiste à la mode française.

Bien sûr, on ne manquera pas de persifler, qu'une nouvelle fois, on exploite cyniquement un drame pour faire taire les critiques contre un gouvernement.

Ce sont, par un hasard malin, les mêmes qui, lorsqu'un voleur de voitures force un barrage policier pour s'encastrer dans un platane, n'hésitent pas à hurler au racisme.

Mieux vaut, vous disais-je, une bonne spéculation oiseuse pour tirer profit du malheur humain.

© Gilles William Goldnadel

L'article original peut être consulté sur le blognadel

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