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Que révèle la multiplication des découvertes de caches d’armes en Tunisie ?

Que révèle la multiplication des découvertes de caches d’armes en Tunisie ?

 

 

 

La découverte de caches d’armes de guerre disséminées un peu partout sur le territoire tunisien, dévoile l’ampleur de ce phénomène dont plus personne ne peut occulter, aujourd’hui, la réalité. 

Cette nouvelle donne pose davantage de défis à l’Etat tunisien qui vient d’entamer l’ère de la seconde République après une transition tumultueuse de plus de deux ans.
Certains vont même, jusqu’à confirmer l’hypothèse de la possession d’armes légères par des individus dans certains foyens tunisiens dans le contexte de l’essor du terrorisme dans le pays marqué par les différentes opérations sécuritaires qui se sont soldées par des affrontements armés avec des combattants islamistes en possession de kalachnikovs et autres fusils d’assauts, RPG ainsi que des explosifs.

Les premiers signes de la présence d’armes sur le sol tunisien après la révolution du Jasmin du 14 janvier, ont été donnés par l’opération terroriste de Rouhia en mai 2011 où des échanges de tirs ont eu lieu entre des membres présumés d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et des éléments de la garde nationale et de l’armée tunisienne au point de contrôle dans gouvernorat de Siliana, (centre-nord) faisant plusieurs morts des deux côtés.

Le subterfuge d’Ansar al-Charia

L’opération dee Rouhia ne sera malheureusement pas la dernière et a été suivie par d’autres affrontements armés de plus en plus meurtriers, et dans le milieu urbain, prouvant l’incrustation des groupuscules terroristes en Tunisie, une implantation qui s’est consolidée sous le règne de la Troïka dirigée par le parti Ennahdha qui a largement toléré la présence de mouvements islamistes.

Sous couvert d’associations de prédication, Ansar al-Charia de Tunisie ainsi que d’autres mouvements vont agir en toute impunité sur le terrain. Mobilisant, convaincant et recrutant davantage d’adeptes à leur cause fondée sur le « Takfirisme » des Tunisiens considérés comme des « athées » ou pratiquant un Islam sans grade ferveur.

En réalité, au moment ou leur chef Abou Iyad rassure les Tunisiens en qualifiant la Tunisie de « Terre de prédiction et non de djihad » ses partisans parachevaient peu à peu l’implantation de leur organisation et sa logistique , planifiant son organigrammes et affûtant sa stratégie avec une aile militaire, aujourd’hui connu sous le nom de Brigade Okba Ibn Nafaa qui donne actuellement du fil à retordre aux organes de sécurité tunisiens.

L’origine des armes

Incontestablement les armes découvertes en Tunisie proviennent essentiellement de la Libye ce pays voisin en proie au chaos sécuritaire depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi qui a avait laissé un impressionnant trésor de guerre de plus de 23 millions d’armes, selon certaines estimations.

L’effondrement du régime de Kadhafi s’est révélé être une catastrophe pour les pays voisins et la région en général qu’elle a inondée avec des armes de tout calibre. La Libye est devenu au fil du temps un marché à ciel ouvert où les stocks d’armes se négocie au plus offrant dans le cadre de transactions au vu et au su de tout le monde eu égard à la faiblesse des nouvelles autorités qui n’arrivent pas à asseoir leur pouvoir ni à faire respecter la volonté de l’Etat.

Pris en tenaille de puissantes milices armés qui font la loi sur le terrain, les autorités centrales libyennes ne sont, en fait, que l’ombre d’elles-mêmes.

En outre, la Tunisie a été l’un des pays qui a été directement touché par ce chaos sécuritaire d’abord avec le flux de réfugies libyens sur le territoire qui a déstabilisé la vie avec la hausse du coût de la vie entraîné par une forte demande de consommation des denrées alimentaires et la hausse du loyer.
Mais se ne sont pas seulement des personnes qui ont transité à travers les frontières terrestres commune pour atterrir en Tunisie, car des armes en grande quantité ont pu être introduites sur le territoire tunisiens.

Comment ont été introduites les armes ?

Plusieurs hypothèses ont été échafaudées à cet égard par aussi bien par les responsables sécuritaires tunisiens eux-mêmes que par des analystes qui avancent tous que dans certains cas, les armes on pu franchir la frontière à travers les postes frontaliers officiels et là il existe deux possibilités.
La première fait cas d’une possibilité de corruption de certains agents sécuritaires qui aurait laissé passer des cargaisons en fermant les yeux notamment dans le sillage de la révolution du 14 janvier lorsque les organes de sécurité étaient désarçonnés et souffraient de dysfonctionnements.

Des instructions auraient pu être données par des cadres supérieurs agissant sur ordre de responsables politiques pour laisser passer des cargaisons sans en vérifier le contenu. C’est le deuxième hypothèse sur le mode d’introduction de ces armes .

Ainsi, cette hypothèse suggère des connivences entre les responsables de la Troïka dirigée à l’époque par Ennhadha et les groupuscules armés. Autre procédés utilisé pour faire interdire ces armes en Tunisie se sont les circuits des contrebandiers qui empruntent les voies désertiques hors de toute présence sécuritaire. Là aussi ce procédé dévoile la complicité ente les barons de la contrebande et les terroristes si ce n’est les contrebandiers eux-mêmes motivés par l’appât du gain facile qui se lancent dans ce genre de commerce, certes, fructueux mais non moins dangereux et très risqué.

L’importance des frontières.

Face à un voisin au bord de l’implosion miné par des milices armées et un grand désordre caractérisé par l’absence d’un véritable Etat, la Tunisie doit accorde un grand intérêt aux frontières sources de tous les dangers.

Le véritable nerf de la guerre se sont les frontières qui constituent le principal enjeu pour la sécurité de la Tunisie. La création de zone militaire tampon avec la Libye avec le déploiement d’unités de l’armée est une mesure dans le bon sens mais insuffisante pour juguler le danger imminent encouru par la Tunisie.

La visite du Premier ministre Habib Essid au poste frontalier de Ras Jedir et Dhiba revêt une grande importance et doit être suivie par des mesures concrètes pour sécuriser les frontières et les rendre plus hermétiques contre toute infiltration d’armes et de combattants.

Après avoir servi de réservoir pour combattants dans la guerre en Syrie, de nombreux tunisiens se tournent vers la Libye où la prolifération de groupes terroristes et djihadistes tels que l’Etat islamique (EI) qui se sont illustrés par des actes spectaculaire comme la décapitation de 21 coptes égyptiens. On sait les plans à peine voilés de ces radicaux islamistes et cela doit interpeller les autorités au plus haut niveau en Tunisie.

La récente visite du ministre l‘Intérieur Najem Gharsalli qui a dévoilé que la priorité sera accordée aux frontières, dénote d’une prise de conscience du patron de la sécurité tunisienne.
Reste à espérer que ces paroles soient suivies d’effet et surtout de mesure concrètes.

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