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Quelques petites améliorations - Par Jean Tsadik

 

Quelques petites améliorations (info # 011811/12) [Analyse]

Par Jean Tsadik © Metula News Agency

 

Il existe des différences fondamentales entre les interceptions de Grad-Katiouchas réalisées quotidiennement par les quatre batteries du Dôme de fer disposées en lisière des villes du Sud et celle réussie par la nouvelle batterie déployée en périphérie de Tel-Aviv.

 

Il est vrai que l’Armée a prévenu que la petite dernière avait subi "quelques améliorations" relativement à ses aïeules.

 

Mais en observant attentivement les images des deux systèmes en action – l’ancien et le nouveau – on s’aperçoit qu’il ne s’agit nullement de modifications mineures mais d’équipements fonctionnant sur des modes d’interception différents.

 

Pour s’en convaincre, visionnons d’abord cette première vidéo retraçant l’exploit du Dôme de fer positionné à Beer-Sheva. On l’y voit abattre une salve complète de Grad-Katiouchas arrivant pratiquement simultanément sur la ville.

 

Pour les spécialistes en balistique, ce que l’on observe participe d’une prouesse – intercepter des roquettes en vol – qui tenait de la science-fiction avant l’introduction du Kipat barzel (Dôme de fer) par les Israéliens.

 

Ces derniers sont toujours les seuls au monde à posséder l’équipement opérationnel capable de réaliser cet exercice.

 

Mais notre observation ne s’arrête pas là ; on voit que les missiles du Dôme "vont à la rencontre" des projectiles intrus et qu’ils les percutent (schématiquement) suivant un angle proche des 90 degrés.

 

Les ordinateurs du système hébreu calculent un point de rencontre entre le missile et la roquette, qui se matérialise à l’image par une petite explosion.

 

S’il y a "poursuite", elle est extrêmement courte et se produit toujours pendant la phase ascendante de la fusée tirée par le Dôme.

 

Lors, sur cette seconde vidéo montrant l’interception, hier, du Fajr 5 sur Tel-Aviv, il est aisé de constater que le modus operandi est totalement différent du cas précédent.

 

Les deux missiles dispatchés par le système décrivent une longue courbe dans le ciel, ils se lancent à la "poursuite" de la roquette iranienne, qu’ils interceptent clairement durant leur phase descendante, suivant un angle plat ou même incurvé vers le bas.

 

Cette manière de faire est sans doute rendue nécessaire parce que – on le constate à l’œil nu en comparant les vidéos – les Fajr volent beaucoup plus haut et plus vite que les Grad.

 

Toujours est-il que la méthode d’interception est distincte. Concernant l’arme déployée à Tel-Aviv, on doit explicitement parler d’un missile capable d’abattre des projectiles de moyenne portée (de 50 à 200 km, 60 km dans le cas qui a été filmé), et non de courte portée (+- 40 km) comme dans le cas de Beer-Sheva.

 

En outre, des projectiles de moyenne portée disposent de caractéristiques de vitesse et d’altitude propres à leur catégorie et différentes des roquettes à court rayon d’action.

 

Forts de ces observations, nous sommes dès lors amenés à procéder aux constatations intermédiaires suivantes : nous sommes soit en présence d’un Dôme de fer dont la capacité d’action a été étendue afin de le rendre capable d’intervenir à la fois face à des projectiles de courte et de moyenne portée. Soit le système que nous avons vu en action à Tel-Aviv n’est pas un Dôme de fer, mais une version d’essai de la Fronde de David.

 

La Fronde de David étant le système anti-obus, roquettes et missiles israélien qui doit s’occuper de protéger des objectifs au sol contre des projectiles de moyenne portée et donc, généralement, de moyenne altitude.

 

Le Dôme de fer se voyant alloué la portion basse de l’éther, et le Khetz et son radar Pin vert, la section supérieure, pour faire face aux missiles balistiques de longue portée.

 

Reste que l’establishment israélien de la Défense annonçait officiellement que la Fronde de David n’entrerait en phase opérationnelle qu’en 2014, et qu’elle se trouvait encore à l’étape des mises au point. Il se pourrait aussi – c’est souvent arrivé dans l’histoire de l’armement – que, persuadés que le prototype de la Fronde de David ne faisait courir aucun danger aux personnes qu’elle est censée protéger, ou que le risque inhérent minime est inférieur à la capacité de protection du nouveau bouclier, les militaires aient décidé de soumettre la nouvelle arme à un authentique baptême du feu, plutôt qu’à des simulations stériles.

 

La situation actuelle de Tel-Aviv se prêtait particulièrement bien à un exercice de ce type, puisqu’il était pratiquement certain que les miliciens du Hamas allaient essayer d’atteindre Tel-Aviv, et que cela n’était qu’une question d’heures avant qu’ils ne procèdent à leur tentative. Autre élément intéressant plaidant pour l’éventuelle mise au point in vero de la Fronde : les ingénieurs savaient de quel côté surgiraient les roquettes, puisque, dans ce conflit, elles ne peuvent venir que du territoire de Gaza. Dans cette situation, des conditions quasi-parfaites pour un hypothétique essai étaient réunies.

 

Quelle que soit l’arme utilisée afin de descendre le Fajr, c’est effectivement la première fois dans l’histoire qu’un projectile de moyenne portée est intercepté en vol en situation opérationnelle, et cela constitue un nouvel accessit d’excellence pour la technologie israélienne.

 

Je m’étais douté qu’il y avait anguille sous roche en lisant la réaction pleine de contentement de l’ingénieur de développement du Dôme lors de sa conversation d’hier avec Juffa.

 

Je tiens par là-même à affirmer à nos lecteurs que nous ne sommes pas dans le secret des dieux, et que les hypothèses que je présente dans ce papier sont toutes valides. La vérité quant à cette étrange batterie préposée à la défense de Tel-Aviv doit être l’un des secrets les mieux gardés de Tsahal.

 

Quant à ceux qui s’inquièteraient, pensant que je pourrais dévoiler à l’ennemi des choses qu’il ne devrait pas savoir, je tiens également à les rassurer : il existe de par le monde des centaines de spécialistes en missiles sol-air, parfaitement capables de noter les différences entre les performances de la Kipat barzel de Beer-Sheva et le Dôme nouvelle formule de Tel-Aviv.

 

Et pour les naïfs qui sont lents à la détente, moi, de préciser que les yeux de tous ces spécialistes sont rivés, depuis Moscou, Pékin, Téhéran, Paris ou New York, sur les exploits hors du commun des savants de l’Etat hébreu. Et ils disposent de moyens nettement supérieurs aux miens pour les décortiquer.

 

De plus et pour finir, les conséquences de l’ "interception de Tel-Aviv" ne peuvent être que favorables pour les Israéliens. Du genre à faire réfléchir les Iraniens à deux fois avant de lancer le Hezbollah et ses Fajr dans une guerre contre l’Etat hébreu. Cela pourrait même peser d’un certain poids dans la décision des ayatollahs de poursuive ou non leur aventure nucléaire.

 

C’est incroyable tout ce qu’il est possible de réaliser avec une simple fronde ; si seulement on avait pu demander son avis à Goliath.

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