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Qui sont les groupes jihadistes en Tunisie ?

 

 

Qui sont les groupes jihadistes en Tunisie ?

 

 

Ces derniers mois, des Tunisiens combattant avec l'Etat islamique, en Syrie et en Irak, ont menacé leur pays. Sur le sol tunisien, c'est Aqmi, via la brigade Okba Ibn Nafaâ, qui est l'organisation la plus forte.

 

 

Aucun groupe n’avait revendiqué mercredi en milieu d’après-midi l’attaque contre le musée du Bardo, à Tunis. La Tunisie, dont plus de 3 000 ressortissants ont rejoint l’Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie, est régulièrement menacée. Mardi soir, dans une vidéo diffusée sur Twitter, un jihadiste lié à Al-Qaeda appelait Aqmi (Al-Qaeda au Maghreb islamique) à lancer des attaques à Tunis et Bizerte.

Des organisations jihadistes présentes en Tunisie, Aqmi est la plus active et la plus menaçante. Elle est présente via la brigade Okba Ibn Nafaâ. Basée dans les montagnes de la frontière entre la Tunisie et l’Algérie, dont le mont Châambi, elle attaque régulièrement des soldats tunisiens. C’est dans ce gouvernorat de Kasserine que quatre membres de la garde nationale ont été tués le 17 février dernier. Okba Ibn Nafaâ est également responsable de l’attaque la plus meurtrière contre l’armée tunisienne lorsque ses membres avaient tué quinze soldats en juillet dans le mont Châambi. Le groupe avait aussi revendiqué un assaut fin mai contre le domicile du ministre de l’Intérieur. Il est toujours actif malgré plusieurs bombardements aériens et des opérations au sol des forces tunisiennes.

L’ETAT ISLAMIQUE PAS PRÉSENT DANS LE PAYS

Le pays a longtemps dû composer avec l’influence d’Ansar al-Charia, une organisation salafiste jihadiste. Créé en avril 2011, le groupe est dirigé par Abou Iyadh, un jihadiste lié à Al Qaeda qui avait combattu en Bosnie et en Afghanistan. Arrêté en Turquie en 2003, il avait été extradé en Tunisie et condamné à soixante-huit ans de prison. Il est libéré lors de l’amnistie décrétée après la chute du président Zine el-Abidine Ben Ali en janvier 2011.

D’abord toléré par les nouvelles autorités, il est désigné comme «ennemi public numéro un» après l’attaque contre l’ambassade américaine à Tunis en septembre 2012 et repasse à la clandestinité. Selon le ministère de l’Intérieur tunisien, Ansar al-Charia est impliqué dans les assassinats des opposants Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. L’organisation semble désormais affaiblie. Certains de ses membres ont rejoint Ansar al-Charia ou l’EI en Libye. Le tunisien Ahmed Al-Rouissi, un ancien haut responsable d’Ansar al-Charia, vient d’être tué alors qu’il combattait avec l’EI dans la ville libyenne de Syrte. D’autres seraient partis vers le califat de l’EI en Syrie et en Irak.

L’EI n’a en revanche pas de présence affichée en Tunisie, à l’inverse de la Libye ou de l’Algérie. Aucun groupe ne lui a fait allégeance, comme a pu le faire Boko Haram au Nigeria. Mais l’organisation compte des partisans. La meilleure preuve en est que plus de 3 000 Tunisiens ont rejoint l’EI en Syrie et en Irak, formant l’un des principaux contingents de combattants étrangers. Ils sont particulièrement craints par la population syrienne, en raison de leur cruauté affichée et revendiquée.

Luc MATHIEU

http://www.liberation.fr/monde/2015/03/18/qui-sont-les-groupes-jihadiste...

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