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Tunisie: Ennahda veut une démocratie à la sauce islamique

 

Tunisie: Ennahda veut une démocratie à la sauce islamique

 

 

Devant plus d'un millier de personnes réunies au palais des Congrès, la direction du mouvement islamiste tunisien Ennahda a présenté cette semaine son programme

 

Le mouvement veut construire "un régime démocratique basé sur les valeurs de l'islam", a déclaré mercredi son président Rached Ghannouchi lors d'un congrès de présentation de son programme à Tunis.

 

Le mouvement s'est prononcé pour un système politique basé sur l'Islam en estimant que le peuple est attaché à son identité musulmane.

 

"La Tunisie d'aujourd'hui et de demain doit s'appuyer sur son identité arabo-musulmane", a déclaré M. Ghannouchi.

 

Rached Ghannouchi, chef de file du mouvement islamiste Ennahda («renaissance» en arabe) n’a fait aucune référence à l’identité berbère que portent une partie des tunisiens.

 

Dans le volet consacré à la famille, il prévoit "de remédier au problème des mariages tardifs et endiguer les causes du divorce", sans plus de précisions. On devrait par ailleurs mentionner que Rached est polygame, sa deuxième femme est la sœur du chef fondamentaliste soudanais Hassan At-turabb.

 

Le parti de Rached Ghannouchi, qui récolte des fonds provenant des pays du Golfe, entend renforcer les liens avec les pays arabes et notamment le Qatar.

 

"Notre programme vise à mettre en place un modèle de développement national ayant comme points de repère les valeurs islamiques", ajoute Ennahda.

 

D’ores et déjà, le mouvement islamiste tunisien Ennahda, grand favori de l'élection du 23 octobre, vise à imposer un diktat islamiste. Ce parti islamique, contribue à augmenter et mettre de plus en plus sur la place publique, une intolérance latente chez bon nombre de tunisiens, qui aura forcement pour conséquence une diminution du champ des libertés. C'est déjà ce qu'on commence à observer en Tunisie.

 

 

 

 

 

Si les islamistes gagnent la majorité des sièges à la prochaine constituante, on peut dire adieu à tous les rêves de la démocratie qu’a emmener la révolution tunisienne : car la démocratie (pouvoir du peuple sans influence externe) est par essence laïque. L’islam politique par contre est le pire des régimes. Il mène à la pire des dictatures. L’islam est le premier ennemi de la démocratie , principalement l'acceptation de l’idée de l'alternance des pouvoirs non violente.

 

 

Par ailleurs, en parlant de la Turquie comme modèle à suivre et prenant le l'AKP turc comme une référence, les militants islamistes tunisiens d’ Ennahda oublient volontairement que la laïcité en Turquie date déjà de plus d'un siècle. Au pays de Kamel Atatürk, l'armée est en outre le gardien de la constitution. Nous autres pauvres tunisiens sommes loin, très loin de cet état de fait. Construisons d'abord un Etat moderne garantissant la séparation des pouvoirs, garantissant les libertés individuelles, la liberté de la presse, les droits de l'homme, ... Ce n'est pas un parti islamiste qui va le faire !!

 

 

D’autre part l’appel de Rached Ghannouchi pour "une Tunisie qui s'appuie sur son identité arabo-musulmane", constitue une surenchérie inutile .L’islam est déjà une religion d’État en Tunisie (il existe même une «moquée présidentielle»), et ses fidèles constituent la quasi-totalité de la population. Il existe aussi des juifs, environ 3000 (selon les autorités tunisiennes). Certains parlent le yiddish mais ils parlent tous l'arabe tunisien, souvent le français, parfois l'hébreu.

 

La supercherie du mouvement islamiste tunisien Ennahda va plus loin, en tentant de faire croire aux tunisiens qu’ils sont des « Arabes » et que leur histoire ne commence qu’avec l’événement de l’Islam ignorant tout une histoire millénaire des habitants de l’Afrique du Nord.

 

 

La Tunisie fut tristement envahie par les Arabes musulmans au VIIe siècle qui ont détruit la culture chrétienne byzantine. Les habitants latinisés et christianisés des anciennes villes adoptèrent la religion et la nouvelle langue dominante : l'arabe. Celui-ci s'est imposé rapidement avec la force et le sang. Les conquérants arabes se heurtèrent aux Berbères qui résistèrent .Mais la majorité des Berbères finirent par abandonner leur langue et leurs coutumes. Seuls ceux qui se réfugièrent dans les montagnes ou dans le désert ne s'arabisèrent jamais. Le pays des Berbères devint musulman. Les Arabes contrôlaient sans partage le pouvoir politique et la religion.

 

 

Les Berbères (appelés «Amazighs») représenteraient 5 % de la population totale évaluée à 11 millions d’habitants en Tunisie, ce qui signifierait plus de 500 000 personnes. (1) l'État tunisien n’admet pas l’existence de berbérophones (2). Ainsi, l’histoire officielle et l’Etat tunisien n’accordent aucune importance aux grandes figures historiques amazighes de l’époque phénicienne, romaine ni maures. L’Etat tunisien interdit l’enseignement du berbère dans les écoles et les universités. Même après La Révolutions les Amazighs ne peuvent pas disposer pas de formations politiques reconnues légalement, qui se base sur la défense de leurs droits des citoyens amazighs.

 

 

 

Ftouh Souhail

 

(1) Le CMA, le Congrès mondial amazigh, estime pour sa part les populations berbères à un minimum d'un million de personnes, soit 10 % des Tunisiens.

(2) Les Berbères sont principalement regroupés dans le sud de la Tunisie, notamment à Djerba, Matmata (Zraoua et Taouedjout), Tataouine (Chenini et Douirat), Médenine, Kebili et Tozeur, mais il existe aussi plusieurs groupes formant des villages de quelques centaines de personnes à plusieurs milliers de personnes sur la côte méditerranéenne et à l'ouest, le long de la frontière avec l'Algérie ainsi que dans la région de Gafsa (voir la carte), soit Tamagourt et Senned.

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Beaucoup de partis politiques en Tunisie ou en Égypte parlent de l'identité arabo-musulmane, comme seule et unique identité qu'il ne faut ni toucher ni changer dans la constitution, car elle représente la réelle identité du peuple. Depuis l'indépendance et jusqu'aujourd'hui, la question de l'identité arabo-musulmane reste une revendication de tous les partis politiques et du peuple et reste pour eux une vérité sacrée est requise, la seule issue pour nous protéger de tout effacement culturel, même après le soulèvement contre les dictatures.

http://www.labidikm.com/articles/volet-politique/36-le-mythe-de-lidentite-arabo-musulmane

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