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Tunisie: Qui est Guy Sitbon, le journaliste qui tutoie Béji Caid Essebsi ?

 

Tunisie: Qui est Guy Sitbon, le journaliste qui tutoie Béji Caid Essebsi ?

 

 

 

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Chroniqueur et administrateur à l'hebdomadaire français Marianne M. Guy Sitbon, vient de réaliser une interview avec le Chef du gouvernement, M. Béji Caid Esssabsi.

Pour introduire son Interview, M. Sitbon informe les lecteurs que « Si el Béji, comme on l’appelle respectueusement, est un ami de vieille date, il ne me raconte pas d’histoires. » En d'autres termes, ce reporter de Marianne et Béji Caid Essebsi se connaissent depuis longtemps.

D'ailleurs, lors de sa rencontre avec le premier ministre, cet éminent journaliste de 77 ans, se permet de tutoyer Caid Essebsi. Mais si M. Caid Essebsi le connaît bien, le nom Guy Sitbon n'évoque rien pour le grand public en Tunisie.

Pour cette raison nous avons cru bon de faire notre petite recherche et avons trouvé sur Wikipédia que ce monsieur est certes journaliste mais pas seulement. Il s'agit d'un militant tunisien et ce depuis son jeune âge. Ci-après une partie de sa biographie :

Issu d'une famille de juifs tunisiens plutôt aisée au sein de la petite communauté juive locale, Guy Sitbon souhaite très tôt faire du journalisme son métier. Dès l'âge de 13 ans, il devient ainsi le correspondant local de Tunis-Soir sans que ses responsables sachent son âge. Adhérant très jeune à la cause nationaliste tunisienne, il est expulsé de tous les lycées du pays pour ses sympathies politiques. 

A l'âge de 16 ans, il adhère au communisme, marqué par des lectures comme celle du manifeste du Parti communiste, mais aussi par l'influence d'un oncle secrétaire général adjoint du Parti communiste tunisien (PCT). Dès qu'il s'inscrit en lettres à l'Institut des hautes études de Tunis, il prend sa carte au PCT.

Correcteur à Afrique-Action, tout en y publiant quelques petits articles, ses premières armes dans la presse militante communisante lui donnent l'occasion de rencontrer Merleau-Ponty. Il est alors assez marqué par la critique révolutionnaire et de gauche du communisme que lui offre la lecture des Temps Modernes. Celle-ci n'est pas étrangère à son déniaisement du communisme qui, en 1955, survint sous le double choc du voyage de Nikita Khrouchtchev à Belgrade et de la lecture de L'Opium.

En 1956, il se retrouve à Paris. Étudiant en première année en sciences politiques, il vit alors avec les musulmans, militant au sein de l'Union générale des étudiants tunisiens pour une cause nationaliste dont il incarne l'aile communisante.

Mais sa judéité lui vaut des attaques personnelles qui l'amènent à en sortir. Il n'en reste pas moins un proche de la fédération de France du FLN, se définissant avant tout comme un arabe juif, favorable au nassérisme et à la révolution baasiste, laïque et socialiste.

En 1957, il prend le poste de secrétaire de rédaction à La Nef que lui offre Hector de Galard sans pour autant se considérer proche des « libéraux français sans intérêt ». Il est alors remarqué par le responsable du Monde au Maghreb pour couvrir l'installation du FLN à Tunis.

À partir de juin 1958, il assure donc la correspondance du quotidien à Tunis. Il forme, à partir de 1960, le Maghreb Circus avec différents journalistes occidentaux. Il écrit aussi des éditoriaux dans La Presse de Tunisie (1961-1962) et des articles pour Jeune Afrique, France Observateur et Time Magazine. Mais l'indépendance algérienne l'amène à séjourner en Algérie (mars-août 1962) comme collaborateur du Monde et de journaux américains (comme le New York Times). C'est là qu'il est recruté par Béchir Ben Yahmed, le directeur de Jeune Afrique, pour couvrir l'Afrique du Nord et subsaharienne.

De retour à Paris en 1964, il entre au service étranger de L'Express grâce à son ami Claude Krief. Il participe alors aux réunions préparatoires avec France Observateur même s'il est sceptique sur la reprise du titre. En janvier 1965, il intègre Le Nouvel Observateur comme directeur commercial. À partir de juillet 1966, il assure la direction de la rédaction du Nouvel Adam même si son titre est plus fictif que réel. Il a alors démissionné du Nouvel Obs pour fonder Le Magazine littéraire. Il en assure la direction jusqu'en 1970, année où, lassé par son travail, il vend le titre à Fasquelle. Il vit alors près d'un an dans une communauté au Danemark.

Lors du massacre de Munich (septembre 1972), sa sensibilité à la cause arabe transparaît dans la compréhension qu'il manifeste envers le fait que « il ne reste plus que la violence » aux Palestiniens pour convaincre les Israéliens d'« englober Israël dans un État arabe laïque et démocratique » où ils seraient leur frères. De même, il rappelle avec force que si « les Israéliens ont une terre et un État », « les Palestiniens n'ont ni l'un ni l'autre ». En 1973, son traitement de la guerre du Kippour est alors jugé trop pro-arabe par Jean Daniel qui lui adjoint Hervé Chabalier pour « rééquilibrer » les positions. Par la suite, on lui offre donc moins l'occasion de traiter de la question.

Chargé essentiellement du Maghreb, il effectue plusieurs reportages au Maroc (1972, 1977 et 1979) où divers articles traitent de l'autoritarisme en Tunisie et en Algérie. Il s'entretient même avec le colonel Kadhafi en juin 1973. Mais il est aussi mobilisé par le service politique pour interviewer Michel Rocard (19 février 1973). À partir de décembre 1974, il exprime directement son point de vue sous une forme humoristique dans le cadre d'une chronique (« La fiction de Guy Sitbon ») dont il tire un recueil en 1976.

En juillet 1978, il participe au débat sur le Tiers-monde et la gauche. Refusant l'utilisation du discours antitotalitaire pour l'ensemble des pays du Tiers-monde, il met l'accent sur le caractère européocentrique et anachronique de la critique de l'État dans le Tiers-monde. Réfutant l'idée qu'on puisse « séparer, comme le fait Julliard, le peuple de son État », il refuse de « céder à la mode » de l'anti-étatisme dans une tribune où il affirme que « sans État-nation, pas de langue, pas de culture, pas de nation... rien... que l'attente de la soumission à un autre État-nation et surtout à une autre culture ». 

Il découle de ses positions une critique des nouveaux philosophes si virulente qu'une de ses « fictions » sur le sujet est censurée. En 1980, il publie Gagou, roman aux accents autobiographiques qui décrit les mutations de la judéité tunisienne et l'espoir brisé de ceux qui s'engagèrent pour construire une société fraternelle par delà tout nationalisme.

De 1990 à 1995, il est correspondant du Nouvel Observateur à Moscou où il couvre la fin du communisme et le démembrement de l'Union des républiques socialistes soviétiques. Depuis 1998, chroniqueur et administrateur à l'hebdomadaire Marianne.

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