VEILLE DE JOUR DE L'AN EN TUNISIE, par Jose Boublil

VEILLE DE JOUR DE L'AN EN TUNISIE, par Jose Boublil

Je me souviens du derniers week end de l'année que nous passions en Tunisie.

J'avais environ 13 ans. Et je venais de célébrer ma Bar-Mitsvah.

Les suivants, malheureusement, je n'ai connu que des jours de l'an givrés, maussades,  pluvieux, sur le plan du climat. Pour le reste, c'était quand même plus intéressant à Paris, pour être très honnête.

Donc à quelques jours de la fin d'année, la plupart des très bons restaurants préparaient à faire leur meilleure recette . Ainsi, on annonçait la fête chez Slah, au Hungaria, à la Brasserie Suisse,  et bien d'autres pour Tunis-Ville. Ne me demandez pas si c'était casher, j'ai complètement oublié!

En dehors de la ville, les restau du bord de mer n'étaient pas de reste: La Tour Blanche, le Sindbad,  Le pirate (?pour lui je ne sais plus s'il existait déjà), etc...

Mais pour être franc, nous vivions bien la période annonciatrice de ces repas gargantuesques, et des soirées endiablées, nous étions concentrés plutôt sur notre escapade un peu plus lointaine.

Que voulez-vous, kiffeurs obligent, mes parents et leurs amis les plus proches, Brami, Attal, Madar, Berrebi, Nizard, ..poussaient leurs mécaniques jusqu'à Hammamet.

A cet instant, et avant de continuer, je voudrais que chacun ait une pensée pure et belle pour celle qui fut l'une des lumières de ces merveilleuses soirées: Claudine Brami z"l qui vient de s'éteindre.

Hammamet en cette période, c'était le plus souvent un air frais mais agréable. Les hôtels choisis par nos parents avaient bien douze étoiles, sans équivalent, ni à Nassau, ni à Cancun, Pukhet, ou que sais-je encore. Les chambres à deux pas du sable. Nous montions de petits chevaux arabes le long de la mer, au petit galop, malgré notre jeune âge. Chaque année nous changions de bord de mer: Fourati, Miramar, Tanit, Orangers. Les odeurs uniques à ce pays fou, les bruits des jambes des chevaux sur le sable ou faisant un clapotis à moitié sur la mer. Les cris des jeunes loueurs, "rrrrrrrr", et les embruns à peine humide.

La soirée du 31 décembre était généralement organisée par l'hôtel autour d'un excellent repas, souvent constitué d'huitres et autres fruits de mer. Du foie gras suivait. Puis des soles gratinées aux fruits de mer. Et Louis XIV avait encore faim à l'époque.On lui servait donc uné belle entrecôte, ou un gigot d'agneau. Pour finir , sorbets et gâteaux. Et les petits que nos étions étaient fin prêts pour la soirée dansante. Mélangée homme et femmes, bien entendu, parents et enfants, bien entendu.

Là, ça sentait un peu la ringardise, mais on s'ouvrait à peine à ces questions...Enfin, on apprenait assez vite.

La seule soirée que j'ai loupée fut l'année de mes douze ans je crois. Nous étions au Fourati. Le 31 il faisait vraiment frais, mais nous nous promenions à plusieurs autour de la piscine, vêtus chaudement, mais chic. Et dans mon groupe d'amis, il y avait une fille particulièrement jolie, et souvent crâneuse.

Elle avait 15 ans. Elle s'est approchée très près de la piscine, et je n'ai pas résisté: plouf!

Ma mère, pourtant la plus gentille des mères, m'a assigné à résidence pour le "réveillon".

Résultat: tous mes amis, en dehors de la pauvre copine, ont passé le réveillon avec moi dans ma chambre, y compris le frère de la gentille humidifiée! Ce fut l'un des plus sympathiques et déconnants jour de l'an!

Au fond, l'un de mes principaux regrets est qu'on n'ait pas encore trouvé comment on fabrique des fruits de mer, ou de la langouste, cashers. A cause de ces scientifiques incompétents, j'ai oublié leur goût depuis.

Ceci étant, le vrai jour de l'an de Septembre, Rosh Hachana, la Pkaïla de ma mère ou de ma femme, me permettent de me consoler, et surtout de remplacer avantageusement le matériel par le spirituel!

Jose Boublil