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C’est une attaque de commando

Treillis de commandos, cagoules, gilets pare-balles, armes de guerre…

C’est une attaque de commando (info # 010701/15)[Analyse]

© MetulaNewsAgency

 

Rien ne nous serait plus facile, quelques heures après l’agression sanguinaire dont a été victime Charlie Hebdo, que de lancer notre analyse sur le thème : "On vous avait tout dit, on vous avait prévenus".

 

Mais nous n’avons pas envie de donner des leçons alors que nous venons d’apprendre que nos camarades Cabu, Charb, Tignous et Wolinski comptent déjà parmi les 12 victimes de cet attentat.

 

Un acte qui avant tout nous déchire le cœur, nous qui considérons Charlie comme l’un des derniers bastions de la presse libre de l’Hexagone. Un hebdomadaire qui n’a jamais craint de se frotter aux petites compromissions des gouvernements français face au terrorisme islamiste, et qui ne manquait jamais de se moquer, avec une grande liberté satirique, de toutes les bigoteries, avec l’accent sur "toutes".

 

Depuis notre rocher, battu ce matin par le vent et par la neige, où le ciel est si bas, qu’on croirait qu’il fait nuit, nous nous étions déjà émus, le 1er novembre 2011, lorsque des terroristes islamistes avaient lancé une grenade dans les locaux de notre vaillant confrère, déclenchant un incendie qui avait consumé la plus grande partie du bâtiment.

 

Nous nous attendîmes franchement alors à assister à un sursaut de conscience, à voir, le lendemain, un million de personnes, journalistes et politiciens en tête, tous courants confondus, descendre les Champs-Elysées. Non pas pour fustiger l’islam et les musulmans, mais pour faire savoir aux terroristes parmi eux à quel point la France n’avait pas peur et pour montrer sa détermination à protéger ses valeurs, parmi lesquelles le droit à la libre parole, à la laïcité et à l’humour politique.

 

Au lieu de cela, la France s’était partagée, entre quelques voix, en ordre dispersé, qui disaient ce qu’il était nécessaire de dire, et des centaines de milliers de messages sur les réseaux sociaux, qui disaient : "Bien fait pour eux !".

 

Le terrorisme en général, l’islamiste en particulier, procèdent en instillant la peur et le respect excessif parmi leurs détracteurs ; et depuis cette attaque à la grenade, les confrères bien-pensants, si prompts à crucifier Israël, qui n’a jamais menacé personne, allant jusqu’à fabriquer des martyrs artificiels à la cause palestinienne, tournaient 7 fois leur plume dans leur encrier avant d’émettre la moindre critique contre la militarisation de l’activisme islamiste dans ce vieux pays de France.

 

L’attaque de ce matin vient comme un ultime avertissement à l’intention de ceux qui refusent encore de comprendre, en leur cherchant des excuses incongrues, que les assassins des passants de Jérusalem et des journalistes ce matin agissent strictement pour la même cause : celle du Hamas à Gaza, du Califat Islamique en Syrie et en Irak, qui n’ont pas besoin du prétexte du différend israélo-palestinien pour assassiner  les dhimmis au nom du Djihad.

 

Pour ceux qui en douteraient encore, on apprend à l’instant que des tirs de joie nourris retentissent dans Ayn al Hilweh, le plus grand camp de réfugiés palestiniens au Liban, pour célébrer la tuerie de Paris.

 

Il faut quand même dire, avant d’entreprendre l’analyse particulière des faits, que ceux qui menacent aujourd’hui la France ce n’est pas Houellebecq, ni Zemmour, ni les Juifs, ni l’islamophobie.

 

Faute de saisir la distinction entre l’expression d’une opinion, à laquelle on peut répondre, et la kalachnikov, contre laquelle on doit se défendre, le sang d’innocents continuera de couler à flots.

 

La réaction des pouvoirs publics français est à nouveau inutile et dérisoire. On a appris que le gouvernement avait activé le plan Vigipirate "alerte attentat" à la suite de l’agression ; mais il fait doublement fausse route : premièrement, c’est après le premier incendie de Charlie Hebdo, les sept morts de Toulouse, etc., qu’il aurait fallu se déployer, si l’on entendait réellement atténuer la menace qui s’exprime aujourd’hui.

 

Ensuite, et bien plus fondamentalement, nous répétons à haute et intelligible voix ce que nous avons déjà dit au gouvernant français : ce n’est pas en plaçant un flic derrière chaque Juif, chaque journaliste, chaque intellectuel et chaque politicien que vous gagnerez cette guerre. Mais c’est en montrant la voie à vos media, en tenant un langage authentiquement clair, et en dénonçant par leurs noms ceux qui veulent mettre la République à genoux, que vous parviendriez à établir les murs de sécurité qui s’imposent face au fléau que l’on nomme djihadisme. Et ce ne serait là que le début de votre contre-attaque salutaire.

 

Ce n’est certes pas en promettant un Etat sur la ligne d’armistice de 1967 ainsi que la demi de Jérusalem à un gouvernement palestinien formé pour moitié par le Hamas que vous prenez la bonne direction.

 

Car ce matin, outre les propos d’égarés tenus par la plupart de nos confrères franciliens, aussi surpris qu’empruntés face à la brutalité des évènements, à la notable exception de ceux de BFM TV qui n’ont pas tardé à relever les indices marquants de l’attentat, personne n’a rassemblé les signes pourtant nombreux de ce qui s’est passé.

 

L’agression contre Charlie Hebdo procède d’une action terroriste, en cela qu’elle a été perpétrée par des hommes armés qui se sont systématiquement attaqués à des civils. Mais surtout, ce qu’il convient déjà de noter est que l’on est en présence d’une opération menée par un commando, puissamment armé, extrêmement organisé et renseigné, qui savait précisément qui il venait tuer au 10 rue Nicolas-Appert dans le 11ème, à l’heure du conseil de rédaction, et qui avait prévu de quitter les lieux et de se fondre dans Paris sans se laisser inquiéter.

 

Ce commando n’a pas hésité à ouvrir le feu sur les policiers et à en tuer certains ; les témoignages visuels et sonores démontrent qu’ils n’ont pas tiré en rafales et dans tous les sens tels des hystériques mais au coup par coup, sachant fort bien se servir des armes qu’ils transportaient.

 

Il suffit d’observer les impacts de balles dans le pare-brise de la voiture de police apparaissant sur diverses vidéos, pour constater la précision des tirs des agresseurs, dont toutes les balles se situent dans la région du conducteur et du passager avant.

 

En outre, ils ont patiemment identifié les auteurs des caricatures anti-islamistes avant de les abattre de sang-froid.

 

Puis, en dépit des centaines de caméras de surveillance qui épient les rues de Paris, ils sont parvenus à se rendre, après avoir changé de véhicule 45 rue de Meaux, dans le 19ème, où les points d’appui islamistes ne manquent pas.

 

Il est fort possible qu’avec les moyens policiers engagés, et grâce à des informateurs, l’on parvienne finalement à remonter jusqu’à eux, mais force est de conclure que la première phase de l’opération a été professionnellement exécutée : renseignement, approche, identification et élimination des personnes ciblées, évacuation ordonnée, échange victorieux avec la police, et fuite préparée à l’avance.

 

Il existe donc beaucoup d’indices permettant de dresser des conclusions intermédiaires, qui se vérifieront au fil de l’enquête. On peut dès à présent en déduire que les djihadistes qui ont perpétré les assassinats de ce matin sont des individus qui ont subi un entrainement poussé. Une préparation de celles que ne peuvent prodiguer que les services spécialisés d’Etats ou de grandes entités terroristes, à l’instar du Hamas, du Hezbollah ou d’ISIS.

 

Elément préoccupant, d’après le témoignage de Corinne Rey, la dessinatrice Coco, qui leur a ouvert la porte de l’immeuble, les commandos parlaient parfaitement le français ; cette indication supplémentaire poussera les enquêteurs à envisager que les assassins sont peut-être des Français musulmans ayant servi en Irak ou en Syrie dans les rangs de l’Etat Islamique, venus poursuivre le Djihad après leur retour au bercail.

 

Il ne s’agit là et pour l’instant que d’une hypothèse, mais elle est sérieuse ; si elle venait à se vérifier, elle confirmerait toutes les inquiétudes déjà exprimées quant à la dangerosité des centaines d’islamistes européens, de retour du Moyen Orient, où ils ont appris le maniement des armes, l’idéologie islamiste ainsi que la manière d’exécuter les infidèles.

 

Quelques heures après cet assassinat collectif mené aux cris d’Allahou akbar, c’est ce que nous pouvons affirmer sans le moindre risque de nous tromper, dans l’attente d’informations supplémentaires.

 

Nous pouvons également confirmer, constatant l’existence de groupes opérationnels et adéquatement armés à l’intérieur du territoire européen, que ceux-ci ne manqueront pas de frapper à nouveau, et qu’il faut s’attendre à d’autres attaques visant des contempteurs de l’expansion islamiste.

 

De notre position privilégiée où nous avons l’entière liberté de réfléchir et de nous exprimer à notre guise, nous attendons, bien sûr, avec curiosité et espoir, d’assister cette fois-ci, ce soir ou demain, au rassemblement de centaines de milliers de Français, reconnaissant l’agression armée dont ils sont désormais les victimes, manifestant afin d’exprimer à leurs ennemis qu’ils ont pris leurs repères et qu’ils ne se laisseront pas faire, suivant en cela les courageux journalistes de Charlie Hebdo

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