Deux soirées inoubliables pour la Communauté Tune en Israel
Dernièrement deux grands événements ont été célébrés par la Communauté Tune en Israël
Durant cette semaine d'entre-Fêtes (H'ol Hamoe'd) de Souccoth, c'est le Nord du Pays qui était à l'honneur
Pour le premier, c'est au Festival International du Film qui se tient à Haïfa que le Film "Victor Young Perez" fut projeté en présence des acteurs principaux, des créateurs du film et des personnalités de l'Ambassade de France en Israël.
L'acteur Ibrahim Asloum, qui joua le rôle d Young Perez; photo, le soir du Festival
Comme chaque année, de nouveaux films de différents pays sont projetés dans une des plus grandes salles de la ville; l'Auditorium de Haïfa. Cette salle a une acoustique de haut niveau et héberge, durant l'année, l'orchestre Symphonique de la Ville.
L'un des organisateurs de la soirée, M. Yoni Darmon, de l'Institut Français de Haïfa, portait aussi ce soir là, le chapeau de Scénariste du Film. Il avait invité un grand nombre de membres de la communauté francophone d'Israël.
Parmi les invités, quelques membres de Fédération des Tunes en Israël
Devant une salle comble c'est Son Excellence le nouvel Ambassadeur de France; M. P. Maisonave qui prit la parole en se présentant pour la première fois devant ce public de Français et autres francophones
S. E. M. Patrick Maisonave, Ambassadeur de France en Israel
Puis on présenta le film et ceux qui prirent part à sa réalisation:
Personnellement, ma famille était arrivée à Tunis en 1947 et nous habitions le quartier juif de la Hafsia, non loin de la maison où est né Victor Perez. Le nom du champion du monde faisait partie de la Mythologie locale et admiré par tout le monde. Presque tous les adolescents pratiquaient de la Boxe ou rêvaient d'en faire, avec l'espoir que la légende pourra se renouveler et que de ce quartier sortira un autre grand champion.
Le scenario écrit par notre ami Yoni Darmon, nous a montré essentiellement la vie du champion à Paris et sa décadence liée à la fréquentation d'une artiste à la mode, jusqu'au jour où il fut arrêté par les nazis.
(Photo prise de la projection sur l'écran) Young Perez consacré Champion du Monde (1931)
La 2e partie du film qui se passait au camp d'extermination d'Auschwitz avec la cruauté des Kapos et de leurs maitres nazis. Notre champion traité comme un animal de cirque était récompensé d'un bol de soupe supplémentaire quand il arrivait à distraire les chefs du camp, par ses talents de boxeur. Son rival vivait bien entendu dans des conditions incomparablement supérieurs aux siens.
Le film est truffé de scènes de combats de boxe d'un réalisme assez fort.
Je pense que quelques scènes de la vie de la communauté juive du ghetto de Tunis et de ses relations avec le Champion auraient éclairé la personnalité du champion et contrasté avec sa vie et sa conduite dans la période Parisienne, plus tard.
Un cocktail suivit la projection, durant lequel on pouvait voir plusieurs acteurs israéliens et des journalistes de la TV faire des interviews
Des reporters de la nouvelle chaine "i24news" au travail
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Le lendemain soir nous avons pu assister à un Gala Musical organisé à la mémoire du grand chanteur juif Tunisien M Raoul Journo et sa musique.
C'est la ville d'Afoula qui, grâce à Doudou Moati l'infatigable directeur culturel de son Auditorium, fut l'hôte de cet événement. Des bus ont été organisés de toutes les villes ayant une agglomération importante de Tunes et surtout toutes les petites villes périphériques, qui furent créées pour héberger les grandes vagues de Allyah des années 50 et 60, dans le Sud et le Nord du pays
Notre Vivi (Dr Victor) Hayoun de Nataniya a animé la soirée d'une virtuosité de Chef d'orchestre professionnel.
Les protagonistes de cette soirée: Dr Victor Hayoun et David Moati
L e chanteur Jaky Sabag et son bel orchestre nous ont offert une soirée inoubliable de chansons de Raoul Journo. Le public refusait d'accepter la fin d'un tel spectacle et la fête a duré plus de 2 heures et demi.
Jaky Sabag et son orchestre
Dr hayoun avait utilisé tous ses talents d'historien pour illustrer les belles chansons de Raoul Journo par des épisodes de la biographie de l'artiste; chansons gaies et mélodies langoureuses. M'étant assis aux dernières rangées de cette salle comble j'ai pu pleinement apprécier l'enthousiasme d'un public de tous les âges. On dansait dans les allées et même debout sur place. Les personnes âgées ainsi que les plus jeunes tapaient des mains à toute occasion, pour rythmer la musique ou pour applaudir
A plusieurs instants j'avais les larmes aux yeux, larmes déclenchées par l'enthousiasme et la participation des spectateurs. Ces applaudissements et ces YOU YOU (zaghrita) qui venaient de ces hommes et femmes témoignent de la volonté de ce public qui (était jeune dans les années 50) avait vécu dans une ambiance où les mélodies de ses parents étaient considérées primitives, et, même qu'elles s'apparentaient à celles de l'Ennemi.
Avec le regain de la musique orientale, méditerranéenne et l'ouverture du pays aux diverses cultures des nouvelles vagues d'immigration. On sent renaitre, en plus fort, cet amour longtemps dissimulé, vers cette musique de leurs parents et c'est à ces moments que l'on se sent envahi par son passé, et, toutes ces notes de musique deviennent en réalité les maillons d'une belle chaine entre ce public et leurs souvenirs de jeunesse, de là bas.
En plus des émotions musicales; les organisateurs nous ont offert deux très belles cerises sur le gâteau.
La première fut le couronnement au rang "Membre d'Honneur de la Communauté" à mon Grand Ami, Tsion Baadash. Notre Communauté a profité de cette soirée pour remercier ce grand homme qui a consacré sa vie entière pour bâtir et embellir la Synagogue Tunisienne de la ville de Acco.
Cette Synagogue devint grâce à ses talents et à son ardeur un des principaux joyaux de la ville de Acco; ville qui par son Histoire millénaire contenait déjà plusieurs vestiges historiques.
Par cette reconnaissance publique notre communauté a confirmé sa fierté de compter parmi ses enfants, cette personnalité qui créa un tel Chef d'œuvre dont la beauté est reconnu dans tout le Pays, beauté qui nous touche et nous embellit tous. Ceux qui l'ont connu de prés, qu'ils soient pratiquants ou non, sont vite conquis par son grand cœur et son amabilité.
Un autre moment fort de la soirée, moment qui a donné à Raoul Journo une sorte de "présence" sur cette scène de Afoula, fut la surprise de voir la fille et la petite fille du grand artiste, dans la salle. Invitées sur scène elles racontèrent (en Français) des anecdotes et quelques moments intimes de l'Artiste ainsi que leurs remerciements pour ce gala en l'honneur du grand Raoul.
La petite fille de Raoul Journo remerciant les organisateurs de cette soirée
Texte et Photos : Abraham Bar-Shay (Ben-Attia)
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