Share |

En quête de place - Lisa Seror

Femmes et Danses

 LISA SEROR

 

La galerie Daniel Besseiche est heureuse de présenter, du 8 au 24 novembre 2012, l’exposition « En quête de place », consacrée à l’artiste Lisa Seror.

Le vernissage aura lieu le jeudi 8 novembre 2012 à partir de 18h en présence de l’artiste.

 

Quand, emporté par le vent impitoyable de l'Histoire, on est amené, contraint et forcé, à quitter la terre de ses ancêtres, quand le souvenir du bonheur de l'enfance et de l'atmosphère familiale baignée par le rythme immuable des saisons et des fêtes juives, s'estompe peu à peu, que demeure-t-il dans nos mémoires brisées ?

 

Et quand, de surcroît, on a la chance d'être un peintre, quelles sont les couleurs que l'exil imprime sur la palette et sur la toile ?

 

« Entre nécessité d'une recherche symbolique de ses propres racines nourrissant une identité retrouvée mais encore fragile, et obligation de modernité formelle dans l'expression artistique de cette forme de catharsis, la peinture de Lisa Seror a évolué de plus en plus vers l'essentiel.

Et ce que l'artiste nous suggère désormais à travers les Figures de ses chaises abandonnées, qu'elles soient représentées en groupes ou seules, raides ou complètement de guingois, de façon plutôt réaliste ou au contraire à la limite de l'abstrait, coincées dans des cadres resserrés ou fantomatiquement perdues dans de grands espaces délétères —et ce que nous confirme à chaque fois la réitération même de leur « manque », décliné sur toutes les formes de l'inspiration du moment— c'est ceci : il ne s'agit plus seulement d'un vide personnel et communautaire dont l' artiste jouerait comme Proust le faisait avec ses « madeleines »; il s'agit: d'une vacuité existentielle beaucoup plus large qui enjoint désormais une vision plus eschatologique comme l'était celle d'un Ionesco, pour qui ses « Chaises » étaient justement l'expression incarnée du grand « Vide ontologique ».

 

Et comme Alberto Giacometti pouvait dire; « Je sais que je pourrais passer le restant de ma vie à copier une chaise », on peut aussi prédire à Lisa Seror qu'il lui reste encore beaucoup d'années devant elle, à peindre de splendides et infinies variations sur des chaises vides, avant qu'elle n'épuise ce questionnement existentiel fondamental qu'Eugène Ionesco voulait aussi faire passer à travers les siennes, et qu'il énonçait ainsi: « L'évanescence, la viduité d'un monde qui est là, qui n'est pas là, qui ne sera plus... ». »

Francis Parent

 

 

LISA SEROR

La galerie Daniel Besseiche est heureuse de présenter, du 8 au 24 novembre 2012, l’exposition « En quête de place », consacrée à l’artiste Lisa Seror.

 

Loin du pays natal, Lisa Seror n'a pas manqué de retourner en Tunisie pour se ressourcer… Partout, des chaises étaient posées, comme avant, sur le pas des maisons. Mais les vieux Juifs qui avaient coutume de s'y installer pour prendre le frais, n'étaient plus là. Disparus ! Pour Lisa Seror, ce fut un choc. Comme le sentiment d'un second exil, d'un exil dans l'exil. Les Juifs de Tunisie, au fil des ans, n'en finissaient pas de disparaître, d'être engloutis dans un véritable néant.

 

Le questionnement s’est alors emparé de la palette du peintre : « Où est notre place ? » Bistres et jais, gris et bleus profonds faisaient parler les chaises vides, symboles picturaux d'une disparition annoncée mais que Lisa Seror refuse en griffant ses toiles pour que leurs cris sourds jaillissent et nous remplissent d’espoir…

J.P. Allali

 

 

Galerie Daniel Besseiche

LISA SEROR

PARCOURS

Expositions collectives :

2004 Musée de la Tour Carrée, Sainte-Maxime

2000 Salon SNBA (Société Nationale des Beaux-Arts) Carrousel du Louvre

1999 Haïfa Museum of Art

1997 Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, Paris

1995 Salon Comparaison, Biennale de l’art actuel, Paris

1994 Les peintres du Bassin méditerranéen, Marseille, Carthage

1993 Les peintres de Montmartre, Paris

1992 Musée Gibellina, Sicile

1990 Mairie du XIème arrondissement, Paris

1986 ‘’Artistes femmes et juives’’ XIème salon de la ville de Tunis & Centre Rachi, Paris

1983-198 Expositions à Deauville, Cannes, Lyon, Bruxelles

Expositions personnelles :

2004 Maison des Arts de Tunis

2005 Chelsea Art Museum, New York

1998-2003 Galerie Emouna, Deauville

1996 Galerie Zafira, Paris

1994 Musée de Sidi Bou Saïd, Tunisie

1992 Centre culturel international de Hammamet, Tunisie

1989 Centre européen B’nai Brith, Paris

 

Collections publiques :

Musée d’art et d’histoire du Judaïsme

Haïfa Museum of Art

Musée Gibellina

 

Collections privées :

Nombreuses oeuvres dans collections privées

Prix et récompenses :

Médaille d’or Atelier de la Méditerranée, Musée Gibellina, Sicile

Médaille de la Ville de Paris

Médaille de la Ville de Lyon

Galerie Daniel Besseiche

 

LISA SEROR

Mais très vite, Lisa Seror, reconstituée dans sa splendide féminité et rassérénée dans sa propre démarche, comprit que son Art ne pouvait se suffire —comme tout Art important— d'une visée simplement communautariste, mais qu'il devait enjoindre un plus grand Universalisme. C'est ainsi que ses personnages s'abstraient de plus en plus, jusqu'à disparaître complètement de la ronde des sièges qui les réunissaient pour ces fêtes rituelles. Que son oeuvre devînt plus « difficile » car moins décorative, avec des formats de plus en plus importants. Que sa facture s'affirma crescendo, avec des matières se mélangeant dans une alchimie de plus en plus somptueuse de pigments, d'acryliques, de papiers de soie, de surépaisseurs ou de griffures; avec des fonds de plus en plus « Turnériens », aux couleurs sombrement abyssales évoquant les profondeurs de la mémoire indifférenciée (ce qui forme « l'état d'âme »); avec des formes à l'évanescente luminosité qui en émergent, tels des surgissements phosphèniques d'images trop longtemps remisées. Des formes rehaussées parfois d'un simple trait incisif à la craie soulignant […] leur malingre charpente tels des squelettes où pourront venir se raccrocher, desquamés par le Temps, les souvenirs d'un réel à jamais aboli.

Francis Parent, Lisa Seror ou la peinture comme présence au monde.

 

La première partie de l’oeuvre de Lisa Seror fut de peindre, durant des années, la vie quotidienne des siens, des Juifs en Tunisie. Et pour cause, ils ont dû la quitter; elle aussi vint en France à quatorze ans, et fut très vite déçue par la grisaille parisienne si opposée à la lumière de là-bas. Elle s'est mise à peindre après quinze ans de cet exil, quinze ans durant lesquels elle a, dit-elle, beaucoup dormi, comme le font certains êtres frappés par un trauma qu'ils ont du mal à déchiffrer, comme s'ils cherchaient dans le rêve et le sommeil d'autres ressources. Cette période d'évocation, de nostalgie, beaucoup d'artistes ne peuvent pas l'éviter quand l'écart est trop violent entre le vécu de leur enfance et celui de leur lieu d'accueil. […]

 

Après la période « Trames et textures » l'artiste, pleinement reconnue dans son pays d'origine, et lors d'un voyage à Tunis, en passant par les anciens quartiers juifs, elle remarque que les chaises sur le pas de la porte, où l'habitant s'asseyait pour prendre l'air de la rue et parler avec les voisins, ces chaises étaient vides. Du coup, cette question a surgi: quelle est notre place sur cette terre? "Notre", la sienne et celle de son peuple.

 

C'est ainsi que s'est ouverte pour elle une nouvelle période picturale, qui dure jusqu'à maintenant, qu'elle intitule "Les chaises", où elle explore la place, l'emplacement, le déplacement possible, l'énigme du rapport à l'autre, à la fois étranger et familier; et le vide bien sûr - celui qu'on vous oblige à faire, et celui où vous recherchez, peut-être, le divin.

En attendant, l'accueil chaleureux de la Tunisie continue; elle reste la juive artiste qui aime son pays d'origine. Et l'on sait que l'amour de la langue et la terre arabes traverse tous les obstacles, et impose la bienveillance. Et c'est sur fond de cet amour, qu'à travers ces présences du vide, sa question de départ la relance: y a-t-il une place quelque part pour elle et pour les siens ?

Daniel Sibony, Lisa Seror, en quête d’une place.

Galerie Daniel Besseiche

LISA SEROR

Lisa SEROR - Frontières (97 x 195)

Technique mixte acrylique-pigments-papiers de soie marouflés et griffés

Galerie Daniel Besseiche

 

Galerie Daniel Besseiche Paris

Solène Richard – Responsable

Jeanne Rethacker – Assistante Galerie

Sarah Jevremovic – Assistante Communication

33, rue Guénégaud – 75006

Tél. : +33 (0) 1 40 46 08 08

Fax : +33 (0) 1 40 46 08 60

E-mail : paris@besseiche.com

www.besseiche.com

Publier un nouveau commentaire

CAPTCHA
Cette question permet de s'assurer que vous êtes un utilisateur humain et non un logiciel automatisé de pollupostage.
8 + 5 =
Résolvez cette équation mathématique simple et entrez le résultat. Ex.: pour 1+3, entrez 4.

Contenu Correspondant