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Hommage a Elsa Cayat, la psy Juive Tunisienne de Charlie Hebdo assassinée

  

 

Hommage a Elsa Cayat, la psy Juive Tunisienne de Charlie Hebdo assassinée

 

 

  

 

C’est la fille du Dr Georges Khayat de Sfax (Tunisie)
Paix à son âme.
  

 

 

La seule femme parmi les douze victimes des terroristes était psychiatre. Une tornade, le rire aux lèvres, la liberté comme un chemin de vie. Elle tenait deux fois par mois dans l’hebdomadaire satirique une chronique intitulée « Charlie Divan ».

Douze morts. Une femme. Une femme d'exception comme on dit des morts. Elle, le fut de son vivant. Elsa Cayat, 54 ans, était psychiatre et psychanalyste. Juchée sur des talons vertigineux, la joie aux lèvres, le rire puissant, l'irrévérence comme une conquête, elle avait rejointCharlie Hebdo, comme on tombe amoureuse, raconte sa tante, dans une lettre ouverte bouleversante. 

 

Dans Charlie Hebdo, elle tenait deux fois par mois la chronique « Charlie Divan », où elle traitait de sujets aussi divers que la genèse de la Shoah ou l'autorité parentale. Sa dernière chronique, parue dans le numéro d'hier et intitulée « Noël, ça fait vraiment chier », partait d’une réflexion que lui avait faite l’un de ses patients pendant les fêtes. Elle auscultait le désir et la sexualité dans ses ouvrages, comme dans Les Enjeux cachés de la sexualité masculine,son dernier essai, publié chez Albin Michel. Cette sorte de guide sexuel allait de l'objet au symbole, abordant des questions telles que « Les mots sont-ils des objets sexuels ? », « L’argent est-il aphrodisiaque ? »...

Ces questions, ces variations sur le plaisir et les sujets philosophiques, c'était avant. Avant ce mercredi où elle a retrouvé ses amis de Charlie Hebdo. 

« Je sais que les assassins ont demandé à leurs victimes de se lever et de décliner leur identité. Comme elle était juive, je ne peux m’empêcher de penser qu’elle a été tuée pour cette raison, et j’en éprouve des relents d’horreur », a confié sa cousine, la productrice de cinéma Sophie Bramly, dans Le Parisien.

«Une femme magnifique, libre, assassinée hier»

Ce matin-là, sa tante Jacqueline Raul-Duval lui a téléphoné. Pour la soutenir, la pensant effondrée par la perte de ses proches du journal satirique. Sans savoir qu'elle était tombée avec eux. Dans une lettre ouverte pleine d'amour, elle a voulu raconter, une dernière fois, Elsa : « Une femme que j’aime infiniment pour sa liberté d’esprit, son exigence intellectuelle, son extraordinaire gaieté. Elle rit en permanence, même lorsqu’elle profère des vérités dures à entendre. Il faut tout dire, me répète-t-elle, n’aie peur de rien, affranchis-toi. Libère toutes tes forces. Éclate. »

Interne des hôpitaux de Paris à 22 ans, médecin psychiatre, elle s’est dès son installation constituée une énorme clientèle, des intellectuels fascinés par sa qualité d’écoute, son pouvoir d’analyse, sa fulgurance, raconte sa tante. Qui se souvient parfaitement : « Quand, pour la première fois, elle me parle deCharlie Hebdo auquel elle collabore depuis quelques années, j’ai l’impression qu’elle me confie une rencontre amoureuse. Tous les superlatifs défilent, elle allume une autre cigarette, elle boit une gorgée de vin pour exalter plus encore les qualités de son directeur, Charb, de son équipe : "Quel talent, quel courage, aucune prudence ne freine leur volonté, leur impatience de dénoncer la bêtise, l’intolérance, l’exclusion". »

Cet esprit-là a, semble-t-il, touché ses patients qui témoignent ce jeudi sur le Net. 

« Je lui dis merci pour le bien qu'elle m'a fait »  

« C’était une femme extraordinaire », confie Valérie, qui fréquentait depuis sept ans son cabinet situé avenue Mozart, dans le XVIe arrondissement de Paris. Elle nous a permis de reproduire le message qu’elle a publié sur Facebook : « Elle était la liberté de penser, de se conduire, de croire en soi et de s’engager pour changer le monde. Dans son grand bureau foutoirdesque, croulant sous les livres annotés et les papiers froissés, la clope au bec et un petit noir à la main, toujours perchée sur ses talons vertigineux, elle m’aspirait pour des séances sans concessions qui démarraient invariablement par "Alooooooors, racontez moi".
Je ne pourrai plus rien lui raconter, car des fanatiques l’ont tuée.
Je pense à son mari, à sa fille adolescente, à son gros chien qui allait et venait, à ses patients qu’elle laisse sans miroir, à sa famille, à ses amis.
Je lui dis merci pour le bien qu’elle m’a fait et qu’elle me manque déjà terriblement, comme tous ces esprits libres victimes hier de la barbarie. »

Eugénie Bastié avec la rédaction du Madame Figaro.fr 

  

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Elsa Cayat, Yohav Hattab, Ahmed M'Rabet et Georges Wolinski: tous tunisiens et froidement, cruellement, lâchement et injustement abattus par d’innommables individus.La Tunisie pleure largement ces quatre tunisiens et les témoignages sont très nombreux notamment sur les réseaux sociaux faisant ainsi échec aux ténèbres dans lesquels les extrémistes de tout bord veulent nous précipiter.De nombreux journaux en langue française et arabe relaie cette vague d'émotion nationale.(https://www.facebook.com/TunisTribune/photos/a.10150410272687926.444517....)
Personnellement,je suis bouleversée par Yohav Hattab à travers une photo sur laquelle avec un sourire à la fois angélique et malicieux,il exhibe son doigt imbibé de l'encre bleue des dernières élections tunisiennes.Aller faire des courses et mourir, que ce monde est parfois moche.Yohav, mon cher compatriote rabbi yarhmek et mes sincères condoléances à toute ta famille.Paix à ton âme.

Rabbi yarhemhom lkol et sincères condoléances à tous leurs proches.Nous pensons à vous.

Le Premier Ministre tunisien se rend à la manif de dimanche aussi et surtout pour eux, en hommage à leur mémoire.La Tunisie a payer un lourd tribu dans ce drame, il nous représentera.

Ahlem Hajji

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