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L’armée prête à intervenir en Tunisie : la chute du pouvoir islamiste est une question de temps, par Kamel Moulfi

L’armée prête à intervenir en Tunisie : la chute du pouvoir islamiste est une question de temps

 

 

 

 

Le scénario égyptien destiné à écarter les islamistes du pouvoir en Tunisie, auquel appelait le député d'opposition Mohamed Brahmi, se met en place. Son objectif : engager le pays dans une transition dirigée par un gouvernement de salut national chargé de préparer des élections honnêtes et transparentes et d'engager des réformes pour améliorer la situation économique et politique dans le pays.

Visiblement, l'armée tunisienne est prête à intervenir. Elle a posé des barbelés autour de la place centrale de la capitale et l'a proclamée «zone militaire fermée». Dans ce contexte, un fait d’une extrême gravité s’est produit : neuf militaires tunisiens ont été tués, dont trois auraient été égorgés, dans une embuscade tendue par des terroristes d’Al-Qaïda à une unité d'élite de l’armée à Talla (Jebel Chaambi), gouvernorat de Kasserine, près de la frontière algérienne, où se trouve un groupe composé de plusieurs dizaines d'hommes dont certains étaient au nord du Mali, selon les indications officielles.

Les députés qui ont démissionné de l’Assemblée constituante et qui ont organisé le «sit-in du Départ», ont annoncé leur soutien à l’armée et à «ses soldats qui risquent leur vie tous les jours pour garantir la sécurité du pays». Samedi, rappelons-le, un véhicule de la gendarmerie a été visé par l'explosion d'un engin piégé à La Goulette, près de Tunis, sans faire de victimes. On sait que des milliers d’islamistes tunisiens ont été embrigadés par Al-Qaïda dans une opération financée par le Qatar pour être envoyés en Syrie combattre dans les rangs des groupes de mercenaires terroristes.

Cette dégradation de la situation sécuritaire est liée au laxisme voire à la complicité des islamistes d’Ennahda dont le pouvoir est contesté par des manifestations réclamant la chute du gouvernement et la dissolution de l’Assemblée constituante, qui se multiplient à Tunis et un peu partout dans le pays. La montée de ces manifestations anti-islamistes a conduit à la fragilisation du parti d’Ennahda mais son Premier ministre Ali Larayedh a rejeté cette revendication en promettant des élections le 17 décembre prochain. Les manifestants qui brandissent des drapeaux de la Tunisie continuent d’exiger le départ du régime islamiste.

Un Front de salut national, créé vendredi par une vingtaine de partis politiques et d'organisations au lendemain de l'assassinat de Mohamed Brahmi, a appelé les Tunisiens à se joindre à un sit-in permanent devant la Constituante. Le scénario du changement à l’égyptienne semble bien parti.

Kamel Moulfi

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