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LA KETORETT, par Ruben Corcos

 

LA KETORETT

 

 

I. SOURCE DE LA KETORET

  • Livre de CHEMOT paracha KI TISSA pérek 30 passouk 1 :

" Tu feras un autel pour la combustion de l'encens, c'est en bois de chittim que tu le feras "

  • Livre de chemot Paracha ki tissa pérek 30 passouk 34, 35,36, 38

" ET HACHEM dit à Moché : choisis des ingrédients : du baume , de l'ongle aromatique, du galbanum, des essences, et de l'encens pur, ils seront en parties égales. Tu en composeras un parfum, composé selon l'art du parfumeur, bien mélangé, pur et sacré.

 

Tu le réduiras en poudre fine, et tu en mettras devant le témoignage, dans la tente d'assignation, ou je me rencontrerai avec toi, ce sera pour une chose éminemment sainte.

 

Ce parfum que tu composeras avec ses proportions, vous n'en ferez point un semblable pour vous même ; ce sera pour toi une chose sacrée pour HACHEM. Quiconque en fera un pareil pour en aspirer l'odeur, sera retranché de son peuple "

 

" Et D' dit à Moshé: Prends des aromates: (nataf) baume, (che'helette) ongle aromatique,(helbena) galbanium, divers aromates et de (levona zaka) l'encens, le tout à poids égal. Tu en composeras la ketoret, préparée selon l'art du parfumeur, mélangée en une chose pure et sainte. Tu la réduiras en poudre fine et la placeras devant le Statut dans le OHEL MOED où je communiquerai avec toi: Ce sera pour vous une chose éminemment sainte.

Dans ces versets n'apparaissent que 4 aromates....(LOI ECRITE).....mais les Sages(LOI ORALE) apprennent de ce même verset que 7 autres étaient nécessaires - ce qui fait 11 ingrédients. "

 

II. COMPOSITION DE L'ENCENS

Nos Sages nous enseignent dans le Berayta "comment préparer la ketoret"

Il y avait 368 manim (mesures): 365 selon le nombre des jours de l'année. Une mesure par jour. Moitié le matin, moitié l'après midi.

 

A Yom Kippour, le Cohen Gadol puisait dans les trois mesures restantes, trois poignées pleines qu'il déposait dans le Saint des Saints.

Il les remettait dans le mortier la veille de Kippour, et on les broyait à nouveau avec soin, pour que la Ketoret soit bien fine.

un mané= 0.480 kg

 

On faisait brûler la ketoret sur le mizbeah hazaav (l'autel d'or) qui était à l'intérieur de l'Ohel Moed; l'autel sur lequel on apportait les sacrifices se trouvait à l'extérieur de l'Ohel Moed.

 

L'acte de sacrifice se faisait en deux étapes: "a l'extérieur" la combustion de la chair; l'autel à l'intérieur pour les encens. Les charbons ardents destinés à la combustion des encens étaient pris du mizbeah extérieur...l'erreur des fils de Aaron, c'est d'avoir pris un feu étranger c'est à dire d'un four ordinaire.

 

 

La ketoret se composait de 11 aromates que voici:

1)Tsari -Baume résine qui coule (nataf) goutte à goutte (gomme)70 mané

2)Chehelette - Tsiporen (dans la langue de la Michna) -ongle-70 mané

3)Helbena - c'est le Galbanium - qui a une mauvaise odeur. Pour nous apprendre à ne pas dédaigner d'associer dans les prières les pécheurs d'Israel. 70 mané.

4) Levona -encens pur 70 mané

5) Mor - le myrrhe 16 mané

6) Ketsia - la casse 16 mané

7) Chiboleth néred -le nard 16 mané

8) Karkom - le safran 16 mané

9) kochet -le costus 12 manim

10) Kiloufa- l'écorce aromatique 3 mané

11) Kinamon-canelle 9 mané....

 

Borith Karchina 9 kabin (on prenait une quantité de 9 kabin de saponaire de la ville de Karchina pour nettoyer le Tsiporen le rendre plus blanc)....

 

du vin de Chypre, trois sayin et trois kabin. Si on ne trouvait pas de vin de chypre, on utilisait du vin blanc vieux....Un quart de kav (344 grammes) de melakh sedomith  (sel de Sodome)....un peu d'herbe nommée maalé achane.... une herbe appellée "maalé achan" afin que la fumée monte toute droite comme le cèdre et ne se disperse pas.

 

Mais si on ajoute du miel, elle n'est plus valable. On n'y mélange pas de miel parce qu'il est écrit dans la Torah: "Car tout levain ou miel de toute sorte, vous ne brûlerez pas sur l'autel comme offrande pour D'. Et si on omet un des ingrédients, on est passible de mort.

 

Rabbi Chimon Ben Gamliel dit: Le Tsari n'est autre chose que le seraf qui coule des arbres. Le Borith Karchina sert à nettoyer le Tsiporen pour lui donner une puissante odeur.

 

Tous les ingrédients devaient être d'une mouture uniforme et aucun d'entre eux ne devait être moins fin que l'autre. Les épices du ketoret devaient être écrasées et mélangées, et on en brûlait une poignée chaque jour sur le mizbea'h haketoret.

 

Il était interdit de fabriquer un mélange d'épices ayant exactement les mêmes proportions que la ketoret si ce mélange était destiné à un usage privé.

Et si on omet un des ingrédients, on est passible de mort.

 

Rabbi Chimon Ben Gamliel dit: Le Tsari n'est autre chose que le seraf qui coule des arbres. Le Borith Karchina sert à nettoyer le Tsiporen pour lui donner une puissante odeur.

 

Tous les ingrédients devaient être d'une mouture uniforme et aucun d'entre eux ne devait être moins fin que l'autre.

La combustion de l'encens avait lieu après l'allumage des cinq premières lampes et avant celle des deux restantes. Comme il est spécifié dans le Talmud traité Yoma 33 b.

 

III. MIDRACHIMS SURLA KETORET ET LE MIZBEAH HAPENIMI

 

Dans son exposé général du guide concernant les objets sacrés, le RAMBAM explique la signification de l'encens en ces termes : " puisqu'on égorgeait chaque jour de nombreux animaux dans le Bet Hamikdache, qu 'on y découpait et brûlait les chairs, et qu'on y lavait les intestins, il est certain que si on l'avait laissé cet état, il aurait exhalé une exhalé une odeur pareille à celle des boucheries.

 

C'est pourquoi il a été ordonné d'y brûler les parfums deux fois par jour, le matin et l'après midi, pour y répandre une bonne odeur et pour parfumer les vêtements de tous ceux qui y faisaient le service. Tu sais ce que disent les Hahamims : A partir de Jéricho on sentait l'odeur de l'encens. Cela servait également à entretenir le respect du Bet Hamikdache.

 

Bahya ibn pekouda critique vigoureusement cette explication en lui reprochant son caractère par trop rationaliste. Il incline pour sa part l'opinion du RAMBAN qui se base sur les vues du ZOHAR HAKADOCH et sur celles du midrach (TANHOUMA).

 

De tous les sacrifices qui sont offerts a HACHEM, y lit on, aucun ne lui est plus cher que celui de l'encens. Car seul parmi toute la série de sacrifices il n'a pas un but expiatoire ; il est fait pour susciter le plaisir, ainsi qu'il est dit dans les proverbes de Chlomo : " huile et parfum réjouissent le cœur ". HACHEM n'a que faire de la chair des sacrifices : " Je ne réclame pas de taureaux de ta maison, ni de béliers de tes parcs. Car à moi sont tous les fauves de la forêt, les bêtes qui peuplent par milliers les montagnes... " (Tehilim).

 

 

Le Temple est le microcosme de l'univers, au même titre que l'homme. Il contient en Lui tous les éléments de la nature, et leur donne leur valeur et leur sainteté. Il y a en quelque sorte "transfert" de la sainteté du Temple vers la nature, celui-ci dispensant la sainteté concentrée à l'extrême en son sein vers le monde entier. Nous apprenons cela de la structure même du Temple, et de sa ressemblance avec le corps humain.

 

Mais de même que le feu détruit tout germes du mal, ainsi la flamme de l'encens fait disparaître les souillures et les impuretés. La colonne de fumée qui s'élève de l'autel en hommage à HACHEM produit un effet de purification et d'assainissement moral.

 

 Aussi l'acte de la KETORET se situe-t- il au début de la journée Baboker Baboker, car la purification de toute souillure doit précéder le service d'HACHEM proprement dit. Et c'est pourquoi la récitation des passages relatifs à la KETORET est placée au début de Charahit, bien avant la récitation de la Amida qui remplace le service du sacrifice.

 

Le midrach Tanhouma (tetsavé14) déclare que le mot hébraïque KETORET forme une acrostiche des lettres initiales des quatre mots suivants

K -KEDOUCHA (SAINTETE)

T -TAHARA (PURETE)

R -RAHAMIM (MISERICORDE)

T -TIKVAH (ESPOIR)

 

 

A Jerusalem vivait une famille nommée Beth Avtinas qui était experte dans le nettoyage, le broyage et le mélange. On broyait chaque espèce séparément, avant de les mélanger toutes ensemble.

 

Pendant qu'on broyait les aromates, quelqu'un était spécialement chargé de se tenir à proximité et de répéter sans cesse: "Hadek,heitev! heitev hadek" (broyez parfaitement! Parfaitement broyez!)....car le souffle qui s'exhale lorsqu'on prononce ces mots est profitable à la confection de l'encens.

 

La famille Avtinas était spécialisée dans la fabrication de l'encens.

Lors d'un mariage ils stipulaient que la mariée ne devait jamais se parfumer pour ne pas que l'on disent :ils se parfument de l'encens.

 

On mélangeait aussi à la ketoret une herbe appelée Maalé Achan afin que la fumée monte toute droite comme le cèdre et ne se disperse pas. Seule la famille Beth Avtinas savait de quelle espèce il s'agissait et elle ne dévoilait son secret à personne.

 

A Jerusalem, les spécialistes disaient que si l'on avait ajouté un peu de miel à la ketoret, son odeur aurait été si forte que nul n'aurait pu y résister.

 

On faisait chaque année, une nouvelle ketoret. Une fois par an, on préparait la quantité nécessaire pour toute l'année; et chaque année on ajoutait l'ancienne ketoret à la nouvelle.

 

Chaque jour on sacrifiait des animaux dans le sanctuaire ,on découpait et brûlait des chairs, et on y lavait les intestins aussi on brûlait deux fois par jour le matin et l'après midi pour répondre une bonne odeur et pour parfumer les habits des de ceux qui faisaient le service.

 

A partir de Jericho on sentait l'odeur de l'encens.

Moché Rabenou prépara la ketoret en mélangeant onze des meilleurs épices nommées par hachem. Parmi elles, une seule , le helbena, émettait une odeur désagréable. Hachem faisait par là une allusion au Bnei Israel, leur indiquant que dans leurs jeunes et leurs tefilots, ils devraient inclure également ceux qui, parmi notre peuple, auraient fauté. Rachi explique " C'est une encens qui a une mauvaise odeur.

 

Le texte le nomme parmi les produits qui entrent dans la composition de l'encens, pour nous apprendre à ne pas dédaigner d'associer avec nous dans nos réunions de jeûnes et de prières les pécheurs d'Israel, mais ils doivent être comptés avec nous ".

 

Dix d'entre eux exhalent un parfum agréable, tandis que le onzième a une odeur infecte. Ceci comporte l'allusion que l'association avec les pécheurs ne doit s'effectuer que lorsqu'il existe un groupe de dix fidèles (minyane). C'est alors que la présence des pécheurs même non repentis contribuera à la glorification du nom d'HACHEM.

 

Les épices du ketoret devaient être écrasées et mélangées, et on en brûlait une poignée chaque jour sur le mizbea'h haketoret. Il était interdit de fabriquer un mélange d'épices ayant exactement les mêmes proportions que la ketoret si ce mélange était destiné à un usage privé.

 

De nos jours, il n'y a pas de Beith ha Mikdach, ni de ketoret, mais la lecture du passage de la Thora qui en parle a également la force du "Maassé".Il est d'usage en période d'épidémie (Rahmana litslan) de réunir un minian pour faire le Tikoun de "Pitom ha ketoret".
 

Il ressort de tout cela que le cohen (prêtre) se trouvait vraiment seul à seul avec D. lorsqu'il venait réaliser le travail le plus important dans le Michkan : L'offrande des encens dans le Ohel Moéd (tente d'assignation).

Quel enseignement peut-on tirer de cette étude dans notre service de D. au quotidien ?
La plus belle façon de servir D. est dans la discrétion. Pouvoir étudier la Thora, faire des mitsvots et tout particulièrement donner la charité sans que nul ne le sache si ce n'est D. est une façon de servir notre créateur, vers laquelle nous devons tendre.

 

 

IMPORTANCE DE LA KETORETH:

Toute personne qui respirait les effluves de la ketoret, elle éprouvait le désir de consacrer son cœur au service divin; son mauvais penchant s'estompait et toutes ses pensées étaient tournées vers D'. Car la ketoret a le pouvoir de briser les mauvais instincts. Rien n'est aussi précieux auprès de D' que la ketoret.

 

Ainsi l'a décidé le Saint béni soit-il: Celui qui lit attentivement le passage de la ketoret chaque jour se voit épargné de toute sorte de maux et d'ennuis, de mauvaises pensées, d'un jugement sévère et de la mort. Ce jour là il ne subira aucun dommage car le mauvais penchant n'aura pas de prise sur lui.

 

Rabbi Chimone Bar Yohaï dit: "Si les hommes se rendaient compte à quel point ce qui concerne la ketoret est important auprès du Saint béni soit-il, ils choisiraient chacun de ses mots pour en former une auréole semblable à une couronne d'or sur leur tête. Il sera épargné de tout jugement sévère et d'autres maux ainsi que du châtiment du Ghéhenom.

 

Lorsque le mauvais penchant voit la fumée de la ketoret s'élever , il s'effondre et prend la fuite.

Il est dit à propos d'Aharon: Et il se plaça entre les morts et les vivants, et l'épidémie s'arrêta, parce qu'il immobilisa l'ange de la mort. Partout où l'on dira le passage de la ketoret avec ferveur , la mort n'aura pas de prise, on ne subira pas de dommage et les autres peuples ne pourront exercer leur domination.

 

IV. SODOT DE LA KETORET

Pourquoi y a t il un autel de sacrifice pour l'encens? Que sacrifie t on au juste? Le Zohar (Vayakel 219) écrit que la Sitra ah'ra ('la mal') voit la fumée de l"encens il se replie et s'enfuit et ne peut s'approcher du Tabernacle. Il en résulte que l'on sacrifie (=affaibli) le mauvais penchant sur l'autel de l'encens.

Le Zohar conclu que la force de l'encens et de repousser la mort et les mazikim. Il est évident que ceci doit venir avec une application rigoureuse des commandements, ils sauront être un véritable protège mazikim. On saura repousser le mauvais penchant seulement en alliant tout les efforts et pas seulement de la lecture de la préparation de l'encens qui remplace aujourd'hui le sacrifice.

 

Onze ingrédients entrent dans la composition de l'encens. LA KETORET. Il s'agit des 11 "étincelles" prisonnières des 11 "écorces".

Quand toutes les étincelles seront libérées Machiah viendra.

Leur nombre est immense, mais groupées dans le nombre 11. Les écorces se nourrissent des étincelles sans qui elles deviennent des écorces sans vie. Les onze ingrédients avec lesquels on préparait la ketoret par laquelle les étincelles s'élèvent.

 

Les Sephirotes sont au nombre de 10-alors que l'on compte 11 "écorces"

Ce chiffre 11 correspond aux 11 répétitions du mot Arour (maudit) Devarim 27-(15;25).

A cause de cette supériorité numérique des écorces , Yitro pensa que les écorces étaient plus fortes que les Sphirotes et que pour cela les Bnés Israel ne pourraient être libérés d'Egypte. Quand il apprit que D' a frappé l'Egypte de 10 plaies , et pas une de plus il comprit que les 10 Sphirotes étaient plus fortes que les 11 écorces.

 

 

Ytro dit: je sais maintenant que D' est plus grand.

11 ingrédients entrent dans la composition de l'encens. Selon le Arizal (Rabbi Yitshak Lourya) il s'agit des 11 étincelles prisonnières des 11 écorces elles mêmes en rapport avec les 11 tentures de peau de chèvre du tabernacle et les 11 expressions de malédiction Arour dans le livre de Devarim précité. Chaque jour une certaine quantité de ces étincelles sont libérées en particulier du zera le batala et quand elles le seront toutes le MASHIAH pourra venir.

 

 

Pendant la lecture de la KETORET chaque jour on doit penser à libérer ces étincelles des 11 écorces. Les écorces se nourrissent des étincelles par cette lecture de la KETORET on adoucit la rigueur Elo-kim par le Tétragramme d'où découlent les dix Sphirotes.

 

 

D'OU L'IMPORTANCE POUR CHACUN DE LIRE LA KETORET TOUS LES JOURS.

SURTOUT AUJOURD'HUI ET EN CETTE PERIODE.

 

http://ketoret.ifrance.com   

 

 http://ruyben.ifrance.com

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