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Le Véritable "Apartheid" au Moyen Orient

 

Le Véritable "Apartheid" au Moyen Orient

 

Par Ephraïm Karsh, professeur au King College de Londres, spécialisé dans les études du Moyen Orient et de la Méditerranée, directeur du Middle East Forum (Philadelphia) et auteur d'un ouvrage récent, "la Palestine trahie"

 

Traduit par Albert Soued, écrivain http://soued.chez.com pourwww.nuitdorient.com

 

Ceux qui aiment l'état Juif sont offusqués par l'organisation par des groupes occidentaux de la "Semaine de l'Apartheid" liée à Israël, mais ne sont pas d'accord entre eux sur la meilleure riposte à cette fête de la haine.

Cette campagne de dénigrement atteint des villes et des campus à travers le monde. Certains croient qu'Israël devrait plus insister sur ses efforts continus pour la paix, d'autres proposent de faire valoir son image en mettant en relief les réalisations dans de très nombreux domaines et les succès obtenus. D'autres enfin plaident en faveur d'un rappel de ce qu'est le "sionisme", un mouvement juif de libération nationale, et de ce qu'il n'est pas, du racisme. Toutes ces approches sont utiles, mais aucune d'elles ne résoudra le problème.

 

La recherche de la paix et de la prospérité n'est pas une preuve de bienveillance et de justice. Les régimes les plus oppressifs ont coexisté en paix avec leurs voisins, tout en réprimant leurs populations. Les sociétés les plus prospères ont rejeté leurs propres minorités. L'Afrique du Sud n'était pas un pays pauvre et arriéré technologiquement. La nation la plus riche et la plus avancée, les Etats-Unis, pratiquait récemment encore la ségrégation des noirs. L'accusation d'apartheid ne vise pas l'oubli de la vraie nature du sionisme, mais bien le rejet de l'existence même d'Israël. Aussitôt après que la poussière se fut déposée sur les camps nazis d'extermination, les Arabes et leurs alliés occidentaux se sont précipités pour reprendre le flambeau par la confusion entre les victimes avec leurs tortionnaires.

Une brochure de la Ligue Arabe de 1945 dit: "Pour les Arabes, en effet, le sionisme semble aussi hideux que tout ce que les nazis ont conçu d'expansion raciale aux dépens d'autrui". Une brochure publiée par l'Olp en 1964, aussitôt après sa création, dit: "Le concept sioniste de la solution finale en ce qui concerne le problème arabe en Palestine et le concept nazi de la solution finale appliqué au problème juif en Allemagne, ont essentiellement les mêmes ingrédients de base, l'élimination de l'élément humain non désiré "

Pourtant c'est bien cette organisation terroriste palestinienne qui a inventé le canard de l'apartheid vers le milieu des années 60, bien des années avant ladite "occupation" de la Cisjordanie et de Gaza. Bien entendu, cette accusation n'est pas seulement totalement fausse, mais elle est l'inverse de la vérité.

Si l'apartheid est un crime contre l'humanité, Israël est le seul pays au Moyen Orient où cet apartheid est absent, puisque sa population arabe jouit d'une égalité totale devant la loi et de plus de prérogatives que n'importe quelle autre minorité dans le monde libre, depuis la désignation de l'arabe comme langue officielle, jusqu'à la reconnaissance des fêtes religieuses non juives comme fêtes légales chômées.

 

En contraste, l'apartheid est un état habituel faisant partie intégrante des mœurs du Moyen Orient depuis un millénaire, et, aujourd'hui encore, les pays arabes et musulmans continuent à le pratiquer légalement, politiquement et socialement vis-à-vis de leurs minorités infortunées.

Alors comment se fait-il qu'Israël, un état sans apartheid, soit sous pression constante pour "se purifier", alors que les vrais coupables d'apartheid sont non seulement absous, et s'en sortent indemnes, mais de plus, l'Occident leur donne une plateforme mondiale pour blâmer les autres de leurs propres crimes ?

Au lieu de passer son temps à s'excuser et à protester de son innocence – par atavisme séculaire – Israël devrait adopter une stratégie dynamique, appeler un chat par son nom et dénoncer les vrais criminels de l'apartheid, les nations arabes et musulmanes du Moyen Orient. Cet apartheid prend des formes très variées selon les pays et certaines victimes ont subi plus d'une seule forme.

 

L'Intolérance religieuse

 

Sur le plan historique, les Musulmans se sont considérés comme différents et supérieurs aux autres croyants qui vivaient sous leur joug, connus comme les "dhimmis". Aujourd'hui encore, ils ont préféré ne pas abandonner ce privilège. Les Chrétiens, les Juifs, les Baha'is sont des citoyens de seconde zone à travers le monde arabo-musulman. De même les groupes qui ne pratiquent pas le même Islam que celui des gouvernants sont partout opprimés, comme les shiites en Arabie ou les sunnites en Syrie, considérés comme des apostats dans un cas ou des ennemis dans l'autre.

 

L'injustice ethnique

 

L'héritage historique de l'intolérance s'étend au-delà de la sphère religieuse. Pendant longtemps les Arabes, les Turcs et les Perses ont été des maîtres impérialistes et ils continuent à traiter comme inférieures des populations, pourtant converties depuis longtemps à l'Islam, comme les kurdes et les berbères, qui ont voulu garder leur langue, leur culture et leurs coutumes sociales.

 

Le racisme

 

Le Moyen Orient est devenu le plus important diffuseur et incitateur de l'antisémitisme au monde, en utilisant aussi bien les diffamations moyenâgeuses (telles que l'usage du sang des enfants pour fabriquer la galette de Pâque) que des "canards" plus modernes (comme les Protocoles des Sages de Sion), décrivant les Juifs comme la source du Mal.

De même les Africains d'ascendance sub-saharienne sont traités avec un profond mépris, un vestige de l'histoire de cette région, épicentre de l'esclavage international mené par les marchands arabes.

 

La discrimination des sexes

 

La discrimination légale et sociale contre les femmes est envahissante à travers le monde arabo-islamique, allant de la violence endémique (la violence domestique et le viol de l'épouse ne sont pas considérés comme des crimes, par exemple) aux centaines d'exécutions chaque année, légales ou extra-légales (crimes d'honneur, par exemple).

La discrimination contre les homosexuels est encore pire.

 

Le refus de citoyenneté

 

Ne pas donner la citoyenneté ou les droits civils à un large segment d'une population pourtant née dans le pays est une situation habituelle. Les communautés palestiniennes dans les pays arabes offrent l'exemple le plus frappant de cette discrimination (ainsi au Liban, les Palestiniens ne peuvent pas posséder des biens, des professons leur sont interdites, ils ne peuvent pas circuler librement…). Les Bédouins dans les états du Golfe et des centaines de milliers de kurdes en Syrie ont subi des discriminations analogues.

 

L'inégalité devant le travail

 

La maltraitance des travailleurs étrangers, notamment les employés domestiques, allant des abus sexuels à l'emprisonnement de fait ou même le meurtre, est monnaie courante et largement tolérée partout au Moyen Orient, notamment dans les états pétroliers où vit une population importante d'expatriés.

 

L'Esclavage

 

Les pays arabes demeurent le plus important refuge de l'esclavage dans le monde, depuis le trafic des enfants et des femmes en Arabie saoudite et dans les pays du Golfe jusqu'à l'esclavage endémique au Soudan et en Mauritanie. C'est pourquoi, les islamistes arrivés au pouvoir aujourd'hui n'ont aucun scrupule à demander la légalisation de l'esclavage.

 

L'oppression politique

 

Nombre de régimes moyen orientaux ont des systèmes de gouvernance plus que répressifs visant à perpétuer l'apartheid par une minorité dominante: alawites en Syrie, Tikritis dans l'Irak de Saddam Hussein, oligarchie saoudienne, dynastie hashémite en Jordanie, coterie militaire en Egypte, minorité sunnite à Bahrein…

 

 

Probablement qu'il s'agit de l'anachronisme le plus saisissant de l'histoire, ces abus endémiques ont échappé jusqu'à ce jour à toute investigation et à toute condamnation !

Les gouvernements occidentaux hésitent sans doute à stigmatiser des alliés autoritaires pour ne pas éveiller leur hostilité et leurs élites les ont absous de leurs responsabilités, dans la pure tradition de condescendance de l'"homme blanc" vis-à-vis de ses anciens colonisés, les considérant comme des créatures abruties, incapables d'assumer leur destin.

Il est grands temps de dénoncer ces pratiques de discrimination et d'obliger ces régimes arabes à accepter de se soumettre aux principes de décence et de responsabilité. Cette volonté de recherche de la vérité du terrain mettra à nu la vacuité de la campagne pour délégitimer Israël, et facilitera la paix et la stabilité régionale.

L'histoire a montré que la discrimination systématique et conséquente est une menace non seulement pour les minorités opprimées, mais pour la santé politique des sociétés qui les opprime. Le jour où ces régimes autoritaires arabes et musulmans commenceront à considérer tous leurs citoyens comme égaux, alors ils pourront transcender leur malaise et regarder l'avenir comme un véritable printemps socio-politique.

 

 

The Middle East’s real apartheid

By EFRAIM KARSH,research professor of Middle East and Mediterranean Studies at King’s College London, director of the Middle East Forum (Philadelphia) and author, most recently, of Palestine Betrayed.

03/05/2012 jpost

 

The Jewish State's supporters find it difficult to agree on the best response to Israel Apartheid Week.

In light of Israel Apartheid Week, which hit cities and campuses throughout the world recently, supporters of the Jewish state find it difficult to agree on the best response to this hate fest. Some suggest emphasizing Israel’s peacemaking efforts, others propose rebranding the country by highlighting its numerous achievements and success stories. Still others advocate reminding the world of “what Zionism is – a movement of Jewish national liberation – and what it isn’t – racist.” Each of these approaches has its merits yet none will do the trick.
Peace seeking and/or prosperity are no proof of domestic benevolence and equality. The most brutal regimes have peacefully coexisted with their neighbors while repressing their own populations; the most prosperous societies have discriminated against vulnerable minorities. South Africa was hardly impoverished and technologically backward; the United States, probably the most successful and affluent nation in recent times was largely segregated not that long ago.
Nor for that matter is the apartheid libel driven by forgetfulness of Zionism’s true nature. It is driven by rejection of Israel’s very existence. No sooner had the dust settled on the Nazi extermination camps than the Arabs and their western champions equated the Jewish victims with their tormentors.
“To the Arabs, indeed Zionism seems as hideous as anything the Nazis conceived in the way of racial expansion at the expense of others,” read a 1945 pamphlet by the Arab League, the representative body of all Arab states. A pamphlet published by the PLO shortly after its creation in 1964 stated: “The Zionist concept of the ‘final solution’ to the ‘Arab problem’ in Palestine, and the Nazi concept of the ‘final solution’ to the ‘Jewish problem’ in Germany, consisted essentially of the same basic ingredient: the elimination of the unwanted human element in question.”
Indeed, it was the Palestinian terror organization that invented the apartheid canard in the mid-1960s, years before Israel’s occupation of the West Bank and Gaza.
This charge, of course, is not only completely false but the inverse of the truth. If apartheid is indeed a crime against humanity, Israel actually is the only apartheid-free state in the Middle East – a state whose Arab population enjoys full equality before the law and more prerogatives than most ethnic minorities in the free world, from the designation of Arabic as an official language to the recognition of non-Jewish religious holidays as legal days of rest.
By contrast, apartheid has been an integral part of the Middle East for over a millennium, and its Arab and Muslim nations continue to legally, politically and socially enforce this discriminatory practice against their hapless minorities.
Why then should an innocent party be under constant pressure to “come clean” while the real culprits are not only left unscathed but also given a worldwide platform to blame others for their own crimes? Rather than engage in incessant apologetics and protestations of innocence, something Jews have been doing for far too long, Israel should adopt a proactive strategy, call a spade a spade and target the real perpetrators of Middle East apartheid: the region’s Arab and Muslim nations.
Arab/Muslim apartheid comes in many forms, and some victims have been subjected to more than one.

Religious intolerance
Muslims historically viewed themselves as distinct from, and superior to, all others living under Muslim rule, known as “dhimmis.” They have been loath to give up this privileged status in modern times. Christians, Jews and Baha’is remain second-class citizens throughout the Arab/Muslim world, and even non-ruling Muslim factions have been oppressed by their dominant co-religionists (e.g. Shi’ites in Saudi Arabia, Sunnis in Syria).

• Ethnic inequality
This historic legacy of intolerance extends well beyond the religious sphere. As longtime imperial masters, Arabs, Turks and Iranians continue to treat long-converted populations, notably Kurds and Berbers, that retained their language, culture and social customs, as inferior.

• Racism
The Middle East has become the foremost purveyor of anti-Semitic incitement in the world with the medieval blood libel widely circulated alongside a string of modern canards (notably The Protocols of the Elders of Zion) depicting Jews as the source of all evil. Likewise, Africans of sub-Saharan descent are held in deep contempt, a vestige of the region’s historic role as epicenter of the international slave trade.

• Gender discrimination:
Legal and social discrimination against women is pervasive throughout the Arab-Islamic world, accounting for rampant violence (for example domestic violence or spousal rape are not criminalized) and scores of executions every year, both legal and extra-judicial (i.e. honor killings). Discrimination against homosexuals is even worse.

• Denial of citizenship
The withholding of citizenship and attendant rights from a large segment of the native-born population is common. Palestinian communities in the Arab states offer the starkest example of this discrimination (in Lebanon, for example, they cannot own property, be employed in many professions, move freely, etc.). The Beduin (stateless peoples) in the Gulf states, and hundreds of thousands of Kurds in Syria have been subjected to similar discrimination.

• Labor inequality:
Mistreatment of foreign workers (especially household servants), ranging from sexual abuse to virtual imprisonment and outright murder, is widely tolerated throughout the Middle East, especially in oil-exporting countries that host large expatriate labor forces.

• Slavery:

The Arabic-speaking countries remain the world’s foremost refuge of slavery, from child and sex trafficking in Saudi Arabia and the Gulf states to actual chattel slavery in Sudan and Mauritania. Indeed, Islamists throughout the Middle East have had no qualms advocating the legalization of slavery.

• Political Oppression:
Many Middle Eastern regimes are little more than elaborate repressive systems aimed at perpetuating apartheid-style domination by a small minority: Alawites in Syria; Tikritis in Saddam’s Iraq; the Saudi royal family; the Hashemite dynasty in Jordan.

Possibly the world’s most arresting anachronism, these endemic abuses have until now escaped scrutiny and condemnation. Western governments have been loath to antagonize their local authoritarian allies, while the educated classes have absolved Middle Easterners of responsibility for their actions in the patronizing tradition of the “white man’s burden,” dismissing regional players as half-witted creatures, too dim to be accountable for their own fate.

It is time to denounce these discriminatory practices and force Arab/Muslim regimes to abide by universally accepted principles of decency and accountability. This will not only expose the hollowness of the Israel delegitimization campaign but will also help promote regional peace and stability.

History has shown that gross and systemic discrimination is a threat not just to the oppressed minorities, but also to the political health of the societies that oppress them. Only when Arab and Muslim societies treat the “other” as equal will the Middle East, and the rest of the Islamic world, be able to transcend its malaise and look forward to a real political and social spring.

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