LIBERTE - HASARD OU MAKTOUB ?
"Je mets devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction, tu choisiras la vie afin que tu vives, toi et ta descendance". (Deut.30:19)
La Thora attire notre attention sur le fait que l'on a le choix d'accepter ou de refuser; elle nous recommande seulement d'accepter "la vie et le bien".
D-ieu n'a pas impose a l'homme, dès sa création, d'être juste ou méchant, d'être sage ou insensé, d'être avare ou généreux;
D-ieu n'a pas imposé à l'homme, dès sa création, d'être juste ou méchant, d'être sage ou insensé, d'être avare ou généreux; personne ne l'entraîne dans l'une des deux voies, c'est lui même qui, en pleine indépendance, tend vers le chemin qu'il désire prendre.
Le choix est dans nos mains, bien que D-ieu nous indique quel choix il attend de nous. Or il ne s'agit pas ici de subir une contrainte, mais d'accepter des directives. La liberté n'est qu'une liberté dirigée.
Chaque être humain a une âme unique et une mission, spécifique à cette âme, qu'il doit réaliser ici-bas. Nul autre que lui ne peut l'accomplir a sa place.
Nous voyons bien dans ‘Houlin page 7B que Rabbi ‘Hanina déclare qu’une personne ne peut pas se frapper le doigt dans ce monde avant que ce soit décrété en haut.
Également, il est écrit dans les Téhilim chapitre 37 verset 23 :
« Par D. les pas de l’homme sont dirigés ».
cela ne signifie pas que la personne perd son libre arbitre. Toute personne possède un libre arbitre total mais tout ce qui nous arrive malgré nous, que ce soit par la nature ou par l’action d’un autre être humain, ne peut venir que de la volonté divine précise et totale.
* De même D' avait décidé des tourments en Egypte…....mais Pharaon ….avait pris plaisir à faire souffrir les juifs …."et J'endurcirai le cœur de Pharaon" à cause de sa méchanceté , malgré les fléaux qui l'atteignaient , il persistait dans sa méchanceté, c'est comme si D' lui avait ôté son libre arbitre.
Isaie (6-10) nous parle de ce degré de liberté : "couvre de graisse le cœur de ce peuple , alourdit ses oreilles et mets un enduit sur ses yeux , afin qu'il ne s'amende pas et ne puisse guérir"
D savait-il , oui ou non; que tel individu sera juste ou impie ? Si tu prétends qu'Il le savait , il en résulte que cet homme a été contraint …alors où serait sa liberté?
* Rambam nous explique : En métaphysique , D' le Très Haut , ne sais pas par la science, sa science n'est pas distincte de Lui; Il est la science, celui qui sait, et l'objet de la science
L'homme est maître de ses actes, qu'il dépend de lui d'être vertueux ou vicieux, Mais comment D' sait , sa manière de connaître , notre intelligence est bornée.
* Cet autre être humain est responsable et celui qui « subit » son acte subit en fait l’exercice de la volonté divine sur lui ainsi que l’explique le Ramban dans Béréchit chapitre 15 verset 14 : « Sache et comprends que si un assassin tue une personne à propos de laquelle il a été décidé à Roch Hachana qu’elle serait tuée par assassinat durant l’année, cet assassin ne sera pas exempté de la culpabilité de son assassinat bien qu’il n’ait fait que la volonté divine. Il devra en subir les conséquences ».
**Nous voyons dans le traité Chabbat page 32A ramené par Rachi dans son commentaire sur la torah à propos du verset (Dévarim chapitre 22 verset 8) : « Quand tu bâtiras une nouvelle maison, tu mettras un parapet autour du toit pour éviter que ta maison soit cause d’une mort si quelqu’un venait à en tomber ». Ceci est la traduction française. Mais en hébreu, les mots « si quelqu’un venait à en tomber » sont écrits « ki yipol hanofel miméno » dont la traduction littérale est « dont en tombera celui qui est tombé ».
‘Hazal posent la question : « Il n’est pas encore tombé !? » et répondent : Il a déjà été fixé depuis le jour de la création qu’il en tomberait. Pourquoi serais-tu l’envoyé qui réaliserait cette mission d’homicide involontaire ? Fais attention de mettre un parapet à ton toit afin que tu ne sois pas toi l’acteur de cet homicide involontaire.
Bien que, depuis la création, il ait été fixé que cette personne mourrait en tombant du toit, néanmoins la guémara dit dans Chabbat page 32A que l’on fait retomber une chose méritante sur quelqu’un qui a du mérite et une culpabilité sur quelqu’un qui est coupable, c’est-à-dire que la personne est coupable de ne pas avoir pris la précaution de mettre un parapet à son toit et sa punition sera qu’une personne en tombera le rendant ainsi responsable d’un homicide involontaire.
Il est clair que la personne qui est tombée serait de toute façon tombée d’un toit que ce soit celui-ci ou un autre car ceci avait été décrété.
****Le Baal Shemtov dit un jour à son élève le Maguid de Mezeritch de faire un petit voyage et de se poster au voisinage d'un pont et voir alors ce qui se passerait .
L'élève se posta près du pont et voilà qu'arrive un seigneur polonais il descend de son cheval et s'assoit et mange son sandwich . Il termine son repas remonte sur le cheval mais sa lourde bourse peine d'écus d'or tombe au sol. Il ne s'en aperçoit pas.
Passe alors par là un promeneur , il voit la bourse , la ramasse et s'en va.
Arrive alors un clochard , avec sa bouteille ; il s'allonge sous un arbre et s'endort.
Entre temps le seigneur s'aperçoit de la perte de sa bourse et retourne près du pont . Il réveille le clochard et celui ci lui jure qu'il n'a rien trouvé; le seigneur le malmène lui donne une bastonnade puis n'ayant rien trouvé ....il s'en va...............alors?
Le Baal Shemtov explique alors à son élève.
Ces trois personnes sont des guilgoulim d'une histoire ancienne: Dans une vie antérieure il y avait eu un jugement; le juge avait mal jugé: Il avait favorisé le riche et lésé le pauvre. Le riche est revenu (seigneur polonais) pour rendre au "promeneur"(le pauvre) ce qu'il lui devait............et le clochard qui a reçu la bastonnade alors? Et bien c'est le juge qui avait mal jugé.
COMPRENDRE L'HISTOIRE!!!
****Rabbi Chimon ben Lakich : Exil forcé - vengeur du sang
Celui qui n'a pas dressé d'embûches et dont D' a .....dirigé la main.
De quoi parle ce texte? de deux hommes qui ont commis un homicide, l'un volontaire, l'autre involontaire;
Le Saint béni soit-IL provoque leur rencontre dans une auberge ; celui qui a commis l'homicide volontaire s'assied sous l'échelle (de l'auberge) et celui qui a commis l'homicide involontaire en descendant de cette échelle , tombe sur le premier et le tue; ainsi celui qui avait commis l'homicide volontaire est tué, et celui qui avait tué sans le vouloir, part en exil.
Rien n'arrive par hasard. Et si le libre arbitre décide de sa conduite , celle ci détermine, ce que sera l'attitude de la Providence à l'égard de l'homme.
***LE HASARD EST LA MESURE DE NOTRE IGNORANCE.
Comment concilier libre arbitre avec le déterminisme.
Quand l'âme descend sur terre il a en fait pour lui plusieurs connexions de mariage possible ; en fonction du choix qu'il va faire dans sa vie. Il pourra rencontrer sa première possibilité s'il s'est bien comporté ; mais y a aussi d'autres possibilités; voire que dans le plus mauvais des cas , il va rencontrer un de ses zivoug qui va le faire souffrir. Nous sommes en pleine mécanique quantique.
En Palestine (Israël) , quand un homme prenait femme, on lui demandait si c'était "Matsa" ou "Motsé" (massekhet Yabamouth) si l'on décrypte : "Celui qui a trouvé (MATSA) une femme a trouvé le bonheur" ( proverbes) mais aussi "Et je trouve (Motsé) la femme plus amère que la mort" (Ecclésiaste)
Parmi ceux qui ne verront pas la géhenne , se place celui qui a une mauvaise femme (Erouvin)
C'est pour cela que l'on dit que depuis la création du monde , le Maître du monde s'occupe de combiner les zivougim possibles.
Nous sommes en pleine mécanique quantique.
l’omniscience de Dieu est-elle en contradiction avec Le libre arbitre ?
- La notion du libre arbitre constitue un élément fondamental du service de Dieu.
“Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance.” (Genèse 1, 26) viens définir que l’homme est libre dans ses actions, si l’homme était prédestiné dans ses actes il n’y aurait aucun sens de servir Dieu, parmi la multitude de texte justifiant ces propos je citerais le passage du talmud Chabbat (88, b - 89, a) “ R. Yéhochoua b. Levi a dit : Lorsque Moïse monta au ciel, les anges officiants dirent au Saint, béni soit-il : “Maître du monde, qu’est-ce qu’un être humain a à faire parmi nous ?
Dieu leur répondit : “il est venu recevoir la Torah ” Les anges s’exclamèrent alors : “Ce précieux trésor (…) tu veux le confier à un être de chair et e sang !
Dieu à alors demandé à Moïse de leur répondre Moïse va tenter d’apporter des réponses basées sur les dix commandements attestant que la Torah n’a rien à faire à être destinée aux anges au contraire elle est véritablement l’héritage de l’homme. Il va conclure en disant : “Y a-t-il en vous de mauvais penchant ?”
Maïmonide dans son traité des Huit Chapitre (Chemoné Prakim chap. : 8) “quant à toi, sache que le point sur lequel s’accordent et notre doctrine religieuse et la philosophie grecque … c’est que toutes les actions de l’homme relèvent de lui-même …
D’ailleurs, si l’homme était contraint dans ses actions, les commandements et les défenses de la loi divine deviendraient sans objet, et toute la Torah de Moïse serait absolument vaine…”. Dans le chap. 5 loi 4 des lois du repentir Maïmonide va longuement expliquer que si l'homme n’avait pas de libre arbitre, il n’y aurait aucun champ d’application laissé à la loi divine tout entière, au non de quel principe Dieu punirait-il celui qui agit à l’encontre de sa volonté, et rétribuerait-il celui qui agit conformément à sa volonté… si l’homme n’était pas libre de ses actes.
- Le libre arbitre est-il en contradiction avec le destin.
S’il en est ainsi que l’homme est absolument libre de ses actes comment comprendre alors la notion de destin, qui prédestine l’histoire humaine selon une volonté qui le dépasse. Cette Grande question figure parmi les plus importante des œuvres des plus Grands Maîtres du judaïsme.
Afin de mieux cerner la contradiction il nous faut avant - tout lire les propos du Rambam (ou Maïmonide) écrit dans son fameux (Michné Torah loi de Techouva chap. 5, 5)) : Peut-être te diras-tu : N'est-il pas vrai que le Saint, béni soit-il, connaît tous les événements qui vont se produire avant qu'ils se manifestent ? Dans ces conditions, sait-il que tel particulier sera un juste ou un méchant ou ne le sait-il pas ? S'il sait que cet homme sera un juste, il est impossible qu'il ne devienne pas un juste.
Si tu penses que Dieu sait que cet homme sera un juste, mais qu'il est possible qu'il devienne un méchant, ne faut-il pas en conclure que Dieu ne connaît pas d'une manière parfaite le cours que prendra l'événement ?
Sache que de la réponse à une telle question « la mesure est plus longue que la terre, plus large que la mer » (job, XI, 9). Bien des principes capitaux, bien des notions sublimes en dépendent.
Mais ce que tu ne peux pas te passer de savoir et de comprendre sur la question, c'est ce que j'en dis ici : Le Saint, béni soit-il, n'a pas des choses une connaissance qui soit extérieure à lui-même, à L'instar des créatures humaines qui avec leur connaissance constituent deux réalités distinctes.
Lui, le Seigneur (…) ne fait qu'un avec sa connaissance, sans qu'il soit au pouvoir de l'intelligence humaine d'entendre ce point parfaitement.
En effet, de même que l'homme ne peut parvenir à comprendre l'être réel du Créateur, puisque l'Écriture déclare : « L'homme ne peut me voir et vivre » (Exode, 33, 20) de même, il est incapable d'arriver à comprendre ce qu'est l'entendement divin (…).
Il en résulte que nous n'avons pas le pouvoir de nous rendre compte de la manière dont le Saint, béni soit-il, connaît tous les objets créés et les événements ; mais nous n'en savons pas moins, de façon indubitable, que le comportement de l'homme ne dépend que de l'homme et que le Saint, béni soit-il, ne le contraint pas ni ne prédétermine sa conduite.
Ajoutons que ces certitudes ne reposent pas sur la seule tradition religieuse, mais qu'elles sont établies par les claires démonstrations des philosophes.
Elles sont aussi à l'origine de cette affirmation des prophètes que l'on demande compte à l'homme de ses actes, et que le verdict, favorable ou sévère, répond à leur qualité bonne ou mauvaise. Et le principe de cette rétribution donne leur sens à toutes les paroles des prophètes. ”
Maïmonide ne répond certes pas à la question sachant qu’il est impossible pour nous de comprendre cette contradiction par des raisonnements d’ordre logique (plus loin nous reviendrons dessus) néanmoins il établie comme fondements de la tradition juive, que Dieu connaît d’une connaissance parfaite qu’il n’est pas extérieur à lui même, tous les faits et gestes de l’homme, mais il n’en demeure pas moins que l’homme est libre de ses actes, sinon aucun sens ne pourrait être donné à l’ordre divin.
Il restera néanmoins en accord avec Maïmonide qu’il ne peut y avoir de réponse complète à cette question, il va toutefois tenter d’y apporter des éléments ; en effet sachant qu’on ne peut concilier le libre arbitre de l’homme, avec la connaissance que Dieu a du futur, s’il fallait repousser un des principes devant l’autre la question serait alors beaucoup plus grande.
A savoir si nous prétendons que Dieu connais les actions de l'homme, sa reviendrais donc à dire que l’homme est soumis au décret divin, il serait alors impossible à l’homme d’avoir le libre arbitre, et, dans pareille cas toute la Torah de Moïse serait absolument vaine. La question serait alors beaucoup plus forte.
Il est donc clair que les deux choses à savoir l’omniscience de Dieu et le libre arbitre de l’homme constituent les seules possibilités que nous avons de comprendre l’objet de la Torah, et la définition du créateur, il nous faut alors dire que Dieu a une connaissance du futur au même titre que la connaissance des astres, qui, en aucune manière ne peuvent déterminer l’homme dans ses actions. il terminera néanmoins ses propos en déclarant
“Tout ceci n’a pas la valeur d’une véritable réponse”.
Ruben Corcos
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