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Syrie : alerte au gaz sarin

 

Syrie : alerte au gaz sarin (info # 010612/12) [Analyse]

Par Jean Tsadik ©Metula News Agency

 

En dépit de bombardements massifs de l’armée régulière, on se bat dans les faubourgs de Damas et les signes d’un effondrement prochain de la dictature alaouite sont nombreux. Parmi ces signes, des officiels américains ont annoncé, sous le couvert de l’anonymat, que l’aviation d’al Assad a assemblé des bombes chimiques mais ne les a pas encore arrimées aux ailes des appareils.

 

Cette information a ensuite été reprise par la Secrétaire d’Etat, Mme Hilary Clinton, qui a déclaré que la chute du régime actuel était proche, appelant de ses vœux à une transition aussi rapide que possible.

 

Ces projectiles contiennent du gaz sarin. Un gaz 500 fois plus toxique que le cyanure, mortel même à de très faibles doses de l’ordre de 0,01 ppm (parties par million). Ce gaz est inodore, incolore et volatil, il est absorbé par la peau et passe aisément la barrière des poumons.

 

Il s’attaque au système nerveux, générant des vomissements, puis de l’incontinence et une perte de conscience, qui précèdent des convulsions juste avant de provoquer la mort par asphyxie.

 

Dans des conditions "optimales", de nuit, lorsque pulvérisé sur une ville, il peut tuer jusqu’à 5000 personnes au kilomètre carré. De jour, par beau temps et par vent léger, le nombre de morts au km2 est dix fois moindre.

 

Les personnes qui survivent à une attaque de ce gaz souffrent toujours de lésions entraînant des troubles neurologiques permanents.

 

Ce produit a été conçu dans les laboratoires allemands d’IG Farben, en 1939. IG Farben est le résultat de l’association des firmes BASF, Bayer et Hoechst, ainsi que de trois autres partenaires plus petits. On lui doit également la mise au point et la production du Zyklon-B, utilisé par les nazis dans les chambres à gaz de leurs camps d’extermination.

 

Le gaz sarin doit son appellation aux patronymesde ses inventeurs, Schrader, Ambros, Rüdiger et Van der Linde.

 

Il est considéré comme une arme de destruction massive depuis 1993. A ce titre, sa production et sa conservation sont interdites. Son usage constitue un crime de guerre.

 

Le régime syrien avait, il y a quelques mois, assuré la communauté internationale qu’il avait renforcé sa protection des sites dans lesquels il entrepose ce produit, et qu’il n’en ferait en aucun cas usage lors de la Guerre civile.

 

Les Etats-Unis ont toutefois déployé un commando d’élite fort de 150 combattants en Jordanie, spécialement entraînés à s’emparer et à prendre le contrôle des principales bases de stockage des armes de destruction massive de la famille Assad.

 

Ils pourraient agir en coordination avec des commandos israéliens, aux abois eux-aussi, ainsi qu’en synchronisation avec des raids de l’aviation de l’Etat hébreu.

 

La base principale des activités chimiques et bactériologiques en Syrie est al-Safir (le saphir), située dans la proximité immédiate d’Alep, dans le nord-ouest du pays. On compte des dizaines d’autres points d’entreposage de ces matières toxiques, disséminés sur l’ensemble du territoire. [La Ména a consacré de nombreux articles à al-Safir, notamment celui de Jean Tsadik, en juin 2005, "L’Iran et la Syrie s’envoient en l’air"].

 

L’approche de la fin inéluctable du régime en place à Damas pousse vraisemblablement le dictateur à envisager les solutions les plus extrêmes pour tenter d’inverser le cours de la bataille. Ou, à tout le moins, pour punir les insurgés en leur infligeant des pertes considérables.

 

Il se pourrait également que l’acte de préparer ces bombes constitue un appel du pied aux rebelles afin d’ouvrir des négociations. Al Assad, ce faisant, espérerait que sa menace effraye l’opposition armée au point qu’elle accepte de discuter avec lui d’une solution négociée.

 

Dans le même temps, on apprenait, à Métula, que des combats se déroulent actuellement entre l’armée régulière et les insurgés sunnites à proximité d’al-Safir et d’autres sites d’entreposage d’armes de destruction massive.

 

Ces affrontements font planer un nouveau risque sur les voisins de la Syrie, celui de voir une insurrection d’inspiration islamiste, aux méthodes barbares, s’emparer de ces produits dangereux ainsi que des missiles balistiques Scud destinés à les transporter.

 

Ces diverses hypothèses de développements, toutes alarmantes, conduisent à envisager une intervention étrangère contre les sites d’armes de destruction massive. Après en avoir discuté avec des responsables de l’Establishment israélien de la Défense, nous sommes en mesure d’annoncer que des actions pourraient intervenir à n’importe quel moment, s’il devient clair que la sécurité de l’Etat hébreu et de ses habitants est directement menacée.

 

On sait à ce propos que des contacts ont été pris, durant ces dernières semaines, entre Jérusalem et Amman, au vu du danger inhérent aux retombées possibles en cas d’attaques contre des bases abritant des produits hautement toxiques.

 

Autre signe indicateur de l’accélération de la précarisation du régime alaouite de Syrie, les appels de Béchar al Assad à divers chefs d’Etats sud-américains en vue d’un exil possible, pour lui et ses proches. Ces tractations sont confirmées de source officielle américaine.

 

Notons, à ce propos, que, contrairement à ce qui s’est passé en Tunisie, en Libye et en Egypte, le départ ou la disparition du dictateur, en Syrie, ne mènerait pas forcément à la cessation des hostilités. Dans ce pays, en effet, le différend fondamental n’oppose pas le pouvoir au peuple, mais deux communautés religieuses, les sunnites et les alaouites.

 

Le départ de Béchar al Assad ne résoudrait pas cette haine mortelle, encore attisée par plus d’un an et demi de violences, qui pourrait même dégénérer en massacres ou en génocide.

 

La fin du règne des alaouites sur la Syrie risque fort, aussi, de faire tache d’huile au Liban et d’y occasionner un règlement de comptes sanglant entre les sunnites et les chiites locaux, alliés des alaouites syriens et participant à leurs côtés à la Guerre civile.

 

On le constate, la situation au Proche-Orient est de plus en plus fragile et dangereuse. Face à ces périls, en plus des mesures prises par la Défense Civile israélienne, je ne peux que suggérer à nos lecteurs israéliens de procéder à l’installation, dans leur espace de sécurité, d’un équipement de protection contre les gaz et les attaques bactériologiques.

 

Une société, la Bet-El Industries1, établie à Zichron Yaakov par des immigrants allemands chrétiens, et qui équipe les blindés de Tsahal ainsi que les hôpitaux israéliens, propose un système de ce genre pour une somme avoisinant les 1500 euros, pose comprise.

 

Bet-El ne réalise pas de bénéfices sur les produits qu’elle propose à la vente en Israël, se rattrapant à l’exportation. La Ména, est-ce bien nécessaire de le préciser, n’a aucun intérêt commercial dans cette communication de données ; elle n’est intéressée qu’au bien-être de ses lecteurs.

 

On apprend, pendant la rédaction de cet article, que l’Armée israélienne vient de hausser son niveau d’alerte "gaz", par crainte que, lors d’une utilisation de sarin contre les rebelles en Syrie, les vents du secteur est, nord-est ne poussent ce gaz mortel vers le territoire israélien.

 

 

 

Note :

 

1Bet-El Industries, Zikhron Yakov, tél. 04-629 9999  

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