Zugzwang, par Émile Brami
Émile Brami est incontestablement l'un des écrivains français les plus talentueux de notre époque. En témoignent le prix Palissy du premier roman obtenu en 2001 pour son Histoire de la poupée (1), le prix Lucioles des Lecteurs la même année pour Art brut (2) et, surtout, le prix Méditerranée attribué en 2007 pour Le Manteau de la Vierge (3).
Juif tunisien, Émile Brami revient souvent sur ses origines dans ses ouvrages. Ainsi, dans Histoire de la poupée, il évoque le souvenir du champion de boxe Young Perez, assassiné à Auschwitz. Dans Zugzwang, un terme technique allemand qui évoque une situation aux échecs où le meilleur coup serait de ne pas jouer, tous les coups possibles entraînant immanquablement un dommage, il évoque souvent la Tunisie de son enfance. Il, ou du moins son héros, Raphaël Ben Itah, fils d'Élie, libraire parisien.
Entre un père et son fils, le courant ne passe pas. Entre un homme et sa compagne, la relation est difficile. Tout part d'une gifle monumentale donnée un jour à la suite d'une incartade à l'école. Un père sanguin et coléreux qui s'acharne sur son fils à coups de poing et à coups de pieds. L'exil de Tunisie, l'antisémitisme au quotidien, la rencontre avec l'amour, la naissance d'un fils, la mort du père haï...Une histoire simple , une écriture somptueuse.
Jean-Pierre Allali
(*) Éditions Écriture. Août 2012. 158 pages. 17,95 euros.
(1) Éditions Écriture, 2000.
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