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Interview d’Avigdor Lieberman, l’homme politique préféré des israéliens

 

Interview d’Avigdor Lieberman, l’homme politique préféré des israéliens

 

C’est officiel, selon plusiers instituts de sondages, Avidgor Lieberman devient l’homme politique préféré des israélien. Mais qui est réellement ce fumeur de cigare qui veut faire d’Israël une Nation ou tous les arabes sont des arabes intégrés, chantant la Hatikva et respectant de drapeau ? Certains le dise d’extrême droite. Mais dans les faits, il n’est qu’un idéaliste… Interview réalisée et publiée dans le magazine Newsweek et adapté en français par JSSNews.

Vous ne croyez pas vraiment dans le fameux “territoire contre paix. “ Nous avons commencer le processus d’Oslo il y a 17 ans, en 1993. Aujourd’hui, nous sommes toujours dans l’impasse. La bonne approche n’est pas territoire contre paix, mais l’échange des populations.

Est-ce que le Premier ministre Benjamin Netanyahu est favorable à cette idée? Je ne sais pas, mais je peux deviner que toute la droite, y compris tous les membres du Likoud, et peut-être même la majorité des travaillistes supportent cette idée.

Vous parlez de tracer une ligne de sorte que les arabes israéliens ne fassent plus partie d’Israël ? Au moins la moitié d’entre eux..

Les sondages suggèrent qu’au moins 90% des arabes israéliens ne veulent pas quitter Israël. Vous avez 20% de la population israélienne qui est arabe et 80% qui est juive. Parmi les 80% de juifs, au moins 70% supportent cette idée.

Donc, même si un résident de la ville arabe israélienne d’Umm al-Fahm, par exemple, ne veut pas faire partie de la Palestine, si une majorité d’israélien dit qu’il doit devenir palestinien, il n’aura pas le choix ? Il pourra continuer à vivre dans sa propriété, sa maison et sur sa terre [et ainsi devenir un citoyen de la Palestine]. Ou il pourra déménager en Israël.

Mais la plupart des Arabes israéliens, la grande majorité, sont des citoyens loyaux envers Israël. Chaque jour, chaque semaine, vous avez un autre cas d’Arabe israélien qui participent à des activités terroristes. Vous avez les dirigeants des Arabes israéliens, leurs leaders intellectuels et municipaux, qui affirment qu’ils ne reconnaitront jamais Israël comme Etat Juif et Sioniste.

Qu’en est-il des discussions selon lesquelles soit un arabe israélien signe un serment de loyauté, soit on lui retire sa carte d’identité ? Ce que nous essayons de faire est d’arrêter ce phénomène de personnes jouissant de tous les avantages d’un pays démocratique, mais en refusant d’être intégré. Ils ne veulent pas d’adopter nos valeurs. C’est comme dans les années 1930. Tout le monde a compris qui était Hitler, mais tout le monde essayer de cacher cette réalité.

Qui comparez-vous à Hitler ? Ahmadinejad, c’est exactement comme Hitler.

Mais le monde ne caresse pas l’Iran dans le sens du poil. Il ya des sanctions contre l’Iran. On parle d’une option militaire. Il ya une reconnaissance universelle que l’Iran est un problème. Exactement comme dans les années 30. Tout le monde savait que Hitler était un problème, et le monde occidental a sacrifié la Tchécoslovaquie. Pas assez de sanctions [ont été imposées] pour les empêcher d’acquérir une capacité nucléaire.

Etes-vous en train de dire que l’Iran va obtenir la bombe nucléaire et que nous devons juste apprendre à vivre avec ? Absolument.

Vous avez été nommé pour superviser un comité qui se penche sur ce qui se passe jour après jour sur la création de la bombe iranienne. Nous nous posons la question de savoir quelle sera la prochaine étape une fois qu’ils auront la bombe. Il est clair que la première étape sera l’occupation des pays du Golfe.

Et puis quoi? L’Arabie saoudite, bien sûr, pour renverser cette dynastie puissante.

Où est Israël dans ce scénario? Nous sommes à côté, vous savez. C’est comme Hitler. Ce fut d’abord la Tchécoslovaquie et la Pologne après. Et c’est après que les Juifs ont payé le plus lourd tribut.

Qu’en est-il de l’argument selon lequel l’Iran est un pays rationnel? Ses dirigeants veulent survivre, ils veulent continuer d’être des leaders, et vous pouvez donc les dissuader de changer ? Au cours des cinq dernières années, j’ai rencontré tous ceux qui ont rencontré Ahmadinejad. Et l’impression de tous était que c’est un cas évident d’un fou fanatique, charismatique mais très radical, avec son idée folle d’exporter la révolution islamique, pour convertir tous les chrétiens et les juifs et même les musulmans au chiisme. Pour Ahmadinejad et le guide suprême l’ayatollah Ali Khamenei, ce n’est pas un jeu.

Vous dites qu’il faudra plusieurs décennies pour mettre en œuvre un accord de paix avec les Palestiniens. Pourquoi faudrait-il tout ce temps? C’est un programme très, très compliqué.

L’autre côté voit cela comme une excuse pour éviter de prendre les décisions difficiles. Il ne s’agit pas de cela. Les Palestiniens, quand ils sont en réunion privé avec nous, ils ne nous traite pas comme des ennemis. Au final, le seul pays en qui ils peuvent avoir confiance, c’est Israël. Ce que vous avez au Moyen-Orient, cette tension n’est pas entre les Juifs et les Arabes, et non pas entre Israéliens et Palestiniens, mais entre l’aile radicale et modérée du peuple. La plus grande menace pour [l'Autorité palestinienne le Premier ministre Salam] Fayyad et [Président de l'AP] Abu Mazen n’est pas Israël, c’est le Hamas et le Djihad [islamique].

Les gens vous voient comme un radical, certainement dans le contexte israélien. Je suis comme le grand public. Quand j’ai commencé avec ma vision, je faisais partie d’une petite minorité. Aujourd’hui, nous sommes le troisième parti en Israël.

Netanyahu a parlé de la possibilité de parvenir à un accord avec les Palestiniens d’ici un an. Je pense que c’est clair pour tout le monde ; aujourd’hui c’est impossible. Ce n’est pas une vision réaliste.

Il y a l’idée lancée par les palestiniens, qui iraient au Conseil de Sécurité de l’ONU et demanderait la reconnaissance des frontières de 1967 comme frontière d’un nouvel état palestinien. Pouvez-vous imaginer un scénario ou les Etats-Unis ne poseraient pas leur droit de veto ? Au moment où ils déclareront leur indépendance sans aucun accord avec nous, donc sans négociations avec nous, dès lors toutes les  accords préalables que nous avons signés depuis Oslo seront annulés. Je pense qu’ils ont beaucoup plus à perdre qu’Israël a agir de la sorte.

Interview réalisée et publiée dans le magazine Newsweek et adapté en français par JSSNews.

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