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Juifs tunisiens et fiers de l’être !

Juifs tunisiens et fiers de l’être !

 

 

Attablé autour d’un lablabi « XXL » à la terrasse de son restaurant préféré à Belleville (Paris), Dany compte les jours qui le séparent de ses vacances estivales du coté de sa Goulette natale. Pour Serge,  Alex, Francine, Joëlle, Claude, René…la Tunisie c’est bien plus que des vacances mais une nation, une famille et des amis de toujours sur qui ils doivent veiller. Ils sont Tunisiens non musulmans et patriotes ! Et  pour eux de confession judaïque, pratiquants ou pas, nul doute  que le pays qui les a vus naitre sera celui qui les portera en terre…

Forte d’environ deux cent mille membres, la communauté  des juifs tunisiens  se concentre en France (Région parisienne, Cote d’Azur…), Israël ( Galilée, Néguev, Jérusalem, Haifa, Tel Haviv…) et aux USA  (Los Angeles, Miami…). Si la plupart restent très attachés à leur tunisianité, une toute petite minorité a gardé le lien avec le pays d’origine. Les derniers bouleversements en Tunisie avec son lot de dérives ont  troublé le deuil d’une  partie de la communauté suite à ce qu’ils ont vécu comme un déracinement forcé. Rappelons que les juifs tunisiens ont émigré  massivement en plusieurs vagues successives :   l’Indépendance (1956), la « bataille de Bizerte » (1961), la « guerre des 6 jours » (1967) et au début des années soixante-dix suite à divers événements  (« Guerre du Kippour », « opération Galilée en Israël », assassinat d’un rabbin à Tunis…).

Ils sont seulement quelques uns à n’avoir rien bouleversé de leurs habitudes de visite en Tunisie malgré les événements  !  Au paroxysme de l’agitation en Tunisie, certains comme Lucien ont bien essayé d’aller se ressourcer ailleurs comme à Marrakech par exemple. Mais, « Marrakech, ça reste un voyage, Tunis c’est ma vie ! » nous confie-t-il. La plupart de ces patriotes n’ont même jamais mis les pieds à Tel Aviv et tous caressent  le même rêve de s’installer durablement en Tunisie pour y passer une retraite heureuse.  Là où ils vivent, Ils tiennent à démontrer leur double culture et leur attachement au pays natal. Tous militent pour la Tunisie mais regrettent à mots couverts de ne pas être davantage reconnus et stimulés ! Parmi eux, on compte les très « cathodiques » Michel Boujenah et Serge Moati. Ce dernier affirmait encore il y a peu sur une grande émission TV française que le seul plat qu’il savait cuisiner était la « chakchouka tunisienne »…Même effusion patriotique  dans le  vibrant appel « Vive la Tunisie »  de Bernard Guetta passé sur France Inter en janvier dernier. Autre figure emblématique, René Trabelsi, le récent « malheureux» candidat au poste de ministre du tourisme nous confiait il y a quelques semaines : « …malgré la crise du tourisme en Tunisie, je n’ai pas songé un instant en tant qu’agent de voyage, commercialiser le Maroc car je ressentais une grande trahison  ! »  D’autres  comme Alex Zbirou  (restaurant « Au Rendez vous » à Paris) ou encore Joelle Berrebi nourrissent de projets associatifs et/ou entrepreneuriaux pour la Tunisie nouvelle. Cette dernière, originaire de Tunis, nous confie son rêve de pouvoir enfin organiser un festival international du cirque tunisien à Tunis. Un projet qui verra le jour à partir de cet été avec une première tournée dans neuf villes tunisiennes (Tozeur, Kasserine…) !

Mais la grande majorité de la communauté n’est pas animée du même volontarisme. Beaucoup de nos concitoyens se sont résignés au devoir de mémoire d’un  passé qu’ils estiment révolu. Avec le temps, ils espèrent intimement pouvoir cicatriser leurs plaies et envisager  un « pèlerinage »  réparateur au pays natal. Pour l’instant,  ils partagent et rassemblent thérapeutiquement leurs souvenirs heureux au gré de rencontres souvent festives et sur internet. Aux cotés de l’historique « harissa.com », régit par Jacques Halfon depuis Los Angeles, d’autres initiatives sont apparues récemment. Citons les pages sur Facebook : « Ya Hasra », « 120 000 juifs Tunisiens dans le monde » ou « Patriotes juifs tunisiens ».

Simples évocations digitales d’un bonheur commun ou préparatifs de grandes retrouvailles? La Tunisie attend et espère…

Samir Bouzidi

http://www.tunisiensdumonde.com/a-la-une/2014/03/juifs-tunisiens-et-fier...

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Je suis un peu triste pour René Trabelsi,mais bon,ce n'est que partie remise,et comme il l'avait dit lui même sur une question que lui posait l'animateur de l'émission "chokran ala alhoudhour - شكرًا على الحضور",et la si longue absence de ministres de confession juive depuis l'indépendance,sa réponse était claire nette et ne souffre d'aucune contestation,l'absence chronique sur la scène politique tunisienne en est la principale cause!Ceci dit,personne ne met en doute les compétences de René Trabelsi,et,tôt ou tard,on fera appel à lui,l'homme est une boule d'énergie,d'inventivité,et de patriotisme rare,les choses bougent et vont dans la bonne direction,en titubant,mais surement!

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