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LE MIRACLE DE HANOUCAH : LES CONTES D ALBERT LE GRAND POUR LES PETITS

 

LES CONTES D ALBERT LE GRAND POUR LES PETITS .

LE MIRACLE DE HANOUCAH.

‘…En ouvrant sa boite aux lettres en ce jour de premier jour de hanoucca, il ne s’attendait pas…’

Il avait perdu la foi. Lui, qui depuis son jeune âge, l’entretenait avec amour, comme on entretient un arbre, ou une belle plante. Son papa était religieux, très religieux au point que dans sa communauté Juive, les hassidims pour le récompenser de sa sagesse nommèrent leur Yeshiva Beith Yaacov.

Yaacov avait un fils unique, CHMOEL. Il portait depuis son jeune âge, les faux filaments des taleths qui dépassaient de sa petite veste noire.

Il ne s’était jamais coupé les cheveux sauf le jour où, lors d’un accident de voiture, il perdit sa femme et ses quatre enfants. Lui s’en est sorti indemne et il ne comprenait pas pourquoi A chem lui avait sauvé la vie mais prit celles de toute sa famille.

Devant cette catastrophe, lui l’érudit, CHMOEL, le sage, le digne descendant de son père restait sans réponse sur cette gzira, se démarque totalement au grand dam de sa religion.

Il se rasa la barbe et changea d’accoutrement. Pour lui sa vie religieuse a prit fin prématurément à l’âge de 30 ans. Et pour couper toutes relations avec son village natal de Cracovie, il immigra aux Etats-Unis. Dans une ville, où il ne serait pas reconnu. Il consomma cette rupture en changeant de nom et de prénom, il devenait Harris Simson. Athée. Achem n’étant plus qu’un lointain souvenir.

Il ne figurait même plus dans ses archives mémorielles.
Il avait emporté avec lui, la seule chose qui comptait à ses yeux, une photo de sa famille qu'il encadra et cloua juste au dessus de son lit. Il vivait dans les souvenirs de sa femme et de ses enfants mais plus avec A chem à ses cotés.

Dans sa ville, il avait aussi perdu son teint blanc pâle, ce teint bien connu des hassidim. Dans cette ville, il n’y en avait pas, et il était heureux de cela.

Certes heureux de n’avoir pas Achem mais il se disait quand même qu’au fond de lui, il avait besoin d’une présence pour lui tenir compagnie, même athée, il lui fallait croire en quelque chose.

Il se rappela les païens. Il pensa adorer une divinité, un arbre, un serpent, une icône qu’il inventerait, qu’il prierait aussi, juste pour prier non pas pour que ses vœux s’exaucent mais comme cela pour rien, nommer un D ieu de bois, de pierre, de fer, qu’importe la matière pourvu qu’il ne soit pas A chem. A chem, tiens, il pensait à A chem. Il était perdu dans ce qu’il devait croire et adorer.

Il se dit qu’il allait prendre une décision et voilà qu’une idée jaillit dans sa tête, après deux ans d’athéisme, il lorgna du coté des évangélistes, d’autant plus qu’il habitait juste en face d’un temple.

Il pouvait voir tous les dimanches, ces familles endimanchées, heureuses sortir de leur lieu du culte en chantant et certains dansaient même dans la rue. Lui qui était un grand danseur dans son ancienne yechiva, il trouvait grâce en contemplant ses enfants heureux, ses mines joviales, avec des fleurs dans les mains. Puis ils passaient parmi les quidams pour leur offrir ces petits bouquets d’amour.

Il enfila son manteau d’hiver, et poussa la porte de l’église. La salle était vide. Seul le prêtre mettait de l’ordre sur son tabernacle. Monsieur Gibson, le prélat se retourna et aperçu cet homme assis à quelques bancs de sa grande table où trônait les cierges.

‘ …Bonjour Monsieur, vous arrivez trop tard… !’
‘…Je suis venu vous parler pas pour prier… !’
L’homme s’approcha de lui.
‘…Je vous écoute… !’
‘…Je voudrais épouser votre religion… !’ Lui dit-il tout simplement.
‘…Vous n’en avez pas, Monsieur… ?’
‘…Non, mais pas du tout… !’
‘ …Je comprends mais vos parents… ?’
‘…Mes parents… ? Je ne sais pas… !’
‘ …Vous portez une bague d’alliance… ? Vous êtes mariés… ?’
‘…Je l’étais mais plus maintenant… !’
‘…Ah divorcé alors… ?’
‘…Non, veuf… ?’
‘…Veuf… ? Vous n’êtes pas d’ici, votre façon de parler anglais est étrangère à cette contrée, alors d’où êtes vous…… !’
‘…Je suis, je suis, de Paris… !’
‘…Je vois et vous faites quoi dans la vie… ?’
‘…Je…Je travaille à quelques kilomètres d’ici… !’

L’homme saint devinait que Haris mentait.

‘…Il y a en vous beaucoup de lumière, cette lumière que vous couvrez d’un voile noir… ! Vous êtes un rebelle, et cette rébellion envers D ieu coule de source. Vous reniez quelque chose, et votre âme n’est pas en paix… !’
‘…Vous êtes voyant… ?’
‘…Vous le savez bien plus que moi, et je reconnais les personnes animées d’une grande foi mais que le malheur a détourné parce qu’elles ont perdues confiance en D ieu… !’

Harris resta muet.

‘…Je n’imagine vous convertir à notre religion parce que la vôtre est lumière et la notre découle de votre lumière. Votre regard parle de torah, Monsieur de Torah celle qui a inspiré toutes les religions et sans vous pas de salut sur la terre. Vous êtes le pain béni de cette terre et vous voulez que moi pauvre prêtre tente de vous assimiler à la notre… ? Vous allez rentrer chez vous, parce que la lumière va sonner à votre porte et surtout donner lui cette flamme qui vous essayer d’éteindre… !’

Harris confondu salua le prêtre, traversa la rue et là, il vit dans sa boite aux lettres, un pli qui dépassait de la fente.
Il ouvrit la petite porte en fer et se saisit de cette grande enveloppe. Chez lui, il s’arma d’un coupe -papier et là, UNE MENORAH apparut à ses yeux.

‘…Mais commence cela se peut-il, personne ne sait que je suis juif ici
… ? Alors qu’est ce donc ce mystère. Ses yeux s’embuèrent. Les larmes commencèrent à inonder son visage. Il prit le candélabre dans ses mains et le porta à sa poitrine, le serrant bien fort contre lui ‘…A chem… ! A chem… !’

C’était la première nuit de Hanoucca.
Il sortit avec sa Hannouca et se posta devant le seuil de sa maison au moment même où le prêtre sortait de son presbytère.

‘…Hag sameah… !’ Lui lança le religieux.

'...YED'EC FEL ...HANOUCAH... HE BRAHAM...

 

Albert Simeoni

 

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