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MAMAN HAYE.

Envoyé par albert 
Re: MAMAN HAYE.
04 décembre 2011, 07:31
J’ajouterai que dans ce vieux décor d’autrefois, le papa avait pour seul devoir d’apporter sa paye.

Une paye hebdomadaire qu’il recevait avant la rentrée du vendredi soir de chez son patron.

C’était la coutume chez les patrons juifs. Ce solde en judéo se disait sarmiya était remise à l’épouse bien loin des regards des enfants. Il retenait cependant ces petites dépenses telles que cigarettes, neffa ou tabac à priser.

En général, il faisait aussi sa toilette en premier, après son travail ainsi que toute la famille avant la rentrée du ‘Chébèt’.

La journée du samedi était consacré, après la syna à gouter aux trois plats cuisinés depuis la veille, soit une harissa au blé, une harissa nikitouch et une pkaila au couscous.

Cette tradition n’ayant plus court aujourd’hui, les familles modernes ne feront qu’un plat, plaise ou pas au mari. Et à mesure que les enfants grandissent, les plats de salade se rapetissent sauf si les enfants viennent ‘shabatter’.

Re: MAMAN HAYE.
05 décembre 2011, 09:43
Nous sommes en 1913.

A Suivre...



En 1920 début Mars si mes comptes sont bons. MEIHA pense être enceinte. Elle n’en dit rien à son mari jusqu’à ce que son médecin, légèrement surpris lui annonce officiellement qu’elle est bel et bien enceinte.

Chouââ est aux anges. Qui ne le serait pas. Pour mieux protéger sa femme, il prend sa place partout. Ménage, diners etc….Meiha en rit parce qu’elle n’est pas femme à paresse.
Arrive enfin ce fameux jour du 31/12/1920. Maman née. Les voisins sont au comble de la joie.

On lui donnera les prénoms de HAYA LOUISE VICTORINE. Haya c’est pour la vie.

A cette époque la superstition était très à la mode. J’imagine les enfants et les petits sachets de cheimouss. On souffle à l’oreille du couple de suspendre une petite gargoulette avec à l’intérieur un porc épic séché et cela afin de conjurer la mauvais sort.

Cette cruche sera donc suspendue au linteau horizontal de la maison et tous ceux qui franchiront le seuil de leur chez eux devront donc passer sous cette cruche.

Pour ce défaire de cette ‘malédiction’ il faut que la jeune fille arrivée à l’âge de la compréhension pose la question ‘…Yè ba, chnoué él hajé e’di… ? Papa qu’est ce donc cette chose suspendue…?’

6 ans plus tard né Joseph son frère. 4 ans plus tard sa sœur ESTHER. L’ordre est rétabli deux sœurs et un frère. Ce qui fut emporté, décimé est revenu à la vie 7 ans plus tard. Dans la même chambre. Avec le même décor. Les mêmes voisins, la même fontaine, le même wc, la même cour, les mêmes lampes à pétrole.

Cependant, une autre chose fut soufflée aux oreilles du couple, il faut impérativement que la petite fille soit élevée par un membre proche de la famille. Donc LOUISE.Louise l'autre prénom de ma future maman.

En plus, Louise, la tante habitait juste au dessus des LELLOUCHE donc la petite pouvait faire la montée et la descente sans traverser la rue ou parc.

Le petite Louise était éveillée et très sage. Vers l’âge de 6 ans, elle est scolarisée à l’école de l’Alliance de la Hafsia. Elle est studieuse. Elle adore lire. Surtout. Louise était sa marraine et avait un grand droit de regard sur elle. Elle se l’appropriait presque d’autant plus que la tante était célibataire et d’un caractère masculin. Vivant en solitaire, elle trouvait là du pain béni. Mais en plus, cette ‘location d’une nièce’ lui donnait l’occasion de faire du chantage à MEIHA ET CHOUÂÂ.

Etant une femme dégourdie, une passionnée de son travail, elle donnait toutes les fins de mois, une petite somme à sa sœur et gendre pour clore des fins de mois difficiles.

Elle interdisait même à ces derniers de s’immiscer dans l’éducation de leur fille. Une éducation spartiate qui passait par des baffes et des gifles sur leur ainée. Elle décida que la petite devait travailler avec elle dans le débit de tabac et abandonner les études. Un oukase.

Louise Haya ne se plaignait jamais des coups qu’elle recevait de sa tante parce qu’elle n’ignorait pas que si elle s’en confiait à ses parents, la petite somme disparaitrait. Mettant ainsi ses parents dans une situation financière délicate.

Le chantage dans toute sa splendeur.

Haya abandonne ses études pour aider sa tante. Elle obtient quand même son cerficat d'études.

Or ma future mère était une jeune fille qui avait du mal à lever les yeux du sol, la honte et la pudeur lui interdisaient de croiser le regard d’un jeune homme.

Elle avait onze ans et chaque jour que D ieu faisait Louisa la tante lui menait la vie dure.

Voilà ce que dit maman d'elle…


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Re: MAMAN HAYE.
06 décembre 2011, 07:34
Il était une fois MEIHA ET CHOUÂÂ.



CHAPITRE IV.


Par reconnaissance envers ce que faisait Louisa envers ses parents, Haya s’obligeait à ne pas rapporter ces violences jusqu’au jour où, elle pleure sur l’épaule de son papa Chouââ. Elle se confie à lui. Meiha mise au courant des faits et gestes de sa sœur évite de lui en parler et pour cause. Lorsque on a besoin de survivre on ne dit rien à sa bienfaitrice du moment.

Louisa est une femme nerveuse dite Hchaichiya. Son caractère ne supportait aucunes remarques désobligeantes. Donc rien que pour cela Meiha se tait. Mais au fond d’elle elle a bcp de peine.

Rien que pour cela, bien plus tard, Meiha n’oubliera ni le bien ni le mal mais elle prendra ses distances d’avec sa sœur une fois que Haya se mariera. Elles seront chien et chat, évitant de se croiser même lorsqu’elles habitaient chez nous.

Louisa était une femme à poigne, célibataire comme je l’ai dit. Ayant beaucoup de connaissance dans l’administration française, Meiha disait qu’elle avait ses entrées à la résidence générale de France et qu’elle était l’amie du résident Guyon. Grand amateur de cigares, tante Louise lui offrait gratuitement ses havanes.

Grâce à cela, elle permit à de nombreux de nos concitoyens juifs et indigènes une facilité d’octroi de documents administratifs. Elle a été de tous les secours.



Dans son débit de tabac, Haya avait du mal à servir, la honte. Et la claque ne tardait pas à venir.

‘…Koum servi ye ââdjennââ… ! Lève toi et sert fainéante…. !’

Lorsqu’elle marchait à ses cotés, une autre claque parce que maman lisait en marchant. Et ainsi de suite, jusqu’au jour où son papa CHOUÂÂ voulant récupérer sa petite fille chérie la fait sortir de la maison et lui pose cette question….’ …Ma chérie, ne vois tu rien de spéciale … ?’ La jeune fille s’étant habitué à cette chose suspendue, à cette cruche faisant partie du mobilier eut du mal à répondre.

‘…Ma fille, il y a rien qui ne soit pas comme chez les voisins… ?’

‘…La cruche papa, pourquoi cette cruche… !’


La jeune adolescente parla enfin de cette chose.


Ce fut la grande fête dans la cour et la cruche fut mise à terre et brisée.

La cruche dévoilée emporta la malédiction.


Durant deux ou trois ans, Maman travaillait pour aider ses parents, tjs sous les menaces et le chantage de tante Louisa.


Alors qu'elle atteignait un âge de raison, vers les 19 ans, un jeune homme de 27 ans, tombe sous le charme de Haya.

Il prétexte des achats de cigarettes rien que pour venir lui parler un peu. Haya timide n’osait lui adresser la parole.


David, c’est son prénom va user d’un stratagème. Connaissant bien Louisa, il l’invite assez souvent à prendre un verre de boukha sur les comptoirs des brasseries. Il lui tenait même son couffin.

Les deux compéres assez bu se soutenaient pour ne pas tomber lorsqu'il rentraient chez eux, chacun chez soi.


Farda sabat ou lcat oukheita. Un chaussue qui trouve sa soeur.


Louisa et David ne se gênaient nullement de partager ses apéros devant les yeux avinés de accoudeurs des comptoirs. Profitant d’un entre deux verres David se confie à Louisa. Avouant son amour pour sa nièce. Qu’à cela ne tienne, elle lui dira ‘…Laisse moi faire, tu l’auras… !’.


A Suivre....

Re: MAMAN HAYE.
06 décembre 2011, 10:03

LE TEMPS DES REGRETS.

Y’a-t-il un temps défini pour les regrets…???
Comment compter ce temps… ?

L’absence de maman Haya me pèse en ce moment et dans ma tête je revois des séquences de film de mon vécu auprès d’elle.
Aurais-je du faire plus pour elle avant que je ne me marrie ou après mon mariage… ?’

Je ne trouverai jamais la réponse. Jamais et là je me trouve entre l’enclume et le marteau.
Comme je l’ai souligné bien plus avant dans mes écrits, maman était d’un très fort caractère.

Nulle discussion n’était possible avec elle car j’avais en face de moi une maman bornée.
Une maman redoutable qui étouffait son auditoire au point de me lasser lorsqu’elle parlait de nous.

Un exemple parmi tant d’autre qui prouve ‘son inconscience’. Papa était un kiffeur. Il aimait en ce temps là fumait du kif avec ses copains. Des hommes, des durs certains étaient connus comme des caïds. Or, elle eut vent un jour que papa fumait ce qu’on appelle CHIBICHINOU, la longue pipe, entre amis sur la terrasse du fameux Casino. Sans perdre de temps, elle s’habille à toute vitesse et franchit le seuil du Casino, ces 8 marches qui ouvrent le chemin de la terrasse. Papa était entouré par une dizaine de copains ‘apérètivant’. Elle débarque donc juste au moment ou ce fameux calumet passait de main en main. Et là, comme un vautour se jetant sur une proie, elle s’empare de cet objet et le casse en deux. Jette les deux moitiés au milieu de la table à la grande surprise de ce beau monde.

Papa n’en pouvait plus de honte mais respectueux de sa femme, il se tût. Les autres copains font de même. Maman retourne les talons et s’en va laissant tous ces personnages sans voix. Personne n’osa lui dire un mot. Mais depuis cette incursion, le passage du calumet des délires fit son temps.

Maman était une femme que rien ne pouvait arrêter. Autre exemple. Un jour dans mes 8 ans, un papa d’un ami me soufflette, une gifle alors qu’il se plaignait de mon jeune frère arguant du fait que ce dernier avait réprimandé son fils. Maman sans hésiter, me prend par la main, et fissa fissa vers l’imprudent. Et là, sans réfléchir, elle lui retourne la baffe en lui disant ‘…Si tu es un homme gifle moi et je suis enceinte… ! Le papa tourna les talons sans mots dire.
Deux exemples parmi tant d’autres. Son jugement était audacieux.
Il y encore mieux que ces deux exemples. Mais ils reviendront plus tard.

Après mon mariage, maman était devenue incontrôlable. Je ne la comprenais plus et encore aujourd’hui, je cherche à comprendre certains de ces comportements.

Si je n’avais pas assez faits comme câlins ou visites c’est parce que maman m’effrayait.
J’appréhendais certaines remarques qu’elle m’aurait faites en tête à tête.

Donc j esquivais tout cela en la fuyant. Ce n’était pas facile pour moi et ce n’est qu’à Paris où je fuyais sa présence pas à la Goulette parce qu’à la Goulette, elle m’obligeait de passer la voir pour me quereller. 15 ans durant. Une éternité.

A Paris, j’avais retrouvé ma liberté et mon indépendance.
C’est difficile pour moi d’évoquer certains aspects de cette maman que je n’ai plus reconnue depuis ses diverses hospitalisations.
Là, j’ai trouvé une maman hors normes, d’une gentillesse à faire fondre mon cœur.

7 mois à la chouchouter, à la dorloter, sept mois à lui parler durant des heures, sept mois à la servir. Sept mois à rire, à la kiffer. Sept mois à l’embrasser et lui demander pardon.

Ais-je compris ma mère bon D ieu…. ? Nous a-t-elle compris… ?

Et pour le temps d’avant où étais-je… ???
Je m’interdis cependant de dire que je nourris des remords. Je n’en ai pas pour la seule et bonne raison que maman me disait souvent ‘…Soit égoïste mon fils… ! Pense surtout à toi… ?

Comme elle a pensé surtout à elle, et comme j’ai surtout pensé, durant des années à elle sans qu’elle ne soit à aucun moment démunie ou dépourvue de quoi que ce soit.

Je vis un dilemme.

Sa présence n’est plus mais son âme plane au dessus de ma tête.
Mais qd même le temps des regrets va faire son œuvre. Il durera longtemps.

Je supporterai. J’en parlerai. J’affronterai. Comme elle a affronté des situations qui auraient découragé bien plus d’un.
Elle me manque terriblement.

Re: MAMAN HAYE.
07 décembre 2011, 09:00

Le mystère.

Se pourrait t’il qu’un enfant, un homme, un papi puisse aujourd’hui s’interroger sur cette question qui le taraude…’…Maman HAYA nous aimait t’elle… ?

Avait t’elle de grands sentiments pour nous… ?
Et pourquoi ne les a-t-elle jamais montrés… ? Eternelles incertitudes que je répète à ceux ou celles qui veulent entendre.
Oui elle nous aimait, à sa manière, à sa façon, oui nous étions ces héros qu’elle chérissait, oui elle nous aimait parce qu’il ne pouvait en être autrement. Oui et oui, je signe et persiste.

Ce mystère est résolu.

Elle a fait montre d’une grande volonté à nous protéger et à nous défendre. D’un grand amour maternelle.

Son éducation d’avec sa tante LOUISA, une éducation spartiate lui interdisait de montrer ‘son amour’ pour nous et pour cause puisqu’il elle n’en pas TROP EU dans sa jeunesse par la faute d’icelle.
Que se passe t’il dans la tête lorsqu’une jeune adolescente éveillée, silencieuse, studieuse, belle timide reçoit de temps à autre soit un crachat soit un coup de pied dans les fesses ou des gifles à la volée… ?
Cette jeune fille était surement repliée sur elle-même craignant à longueur sa journée, son lot d’invectives et de remarques malsaines de la part d’une femme acariâtre, amère qui n’a jamais eu de flirt et qui n’a pas connu l’amour. Qui n’a jamais reçu un ‘…Je t’aime… ! Qui n’a pas élevée d’enfants, qui n’a pas éduquée une fibre maternelle, vibrée à une fête etc….C’est triste.

Pour comprendre le caractère de maman, il faut remonter le temps. Et lorsque je remonte ce temps, je pense, sans me tromper que maman s’est imprégnée de son caractère, de ce qu’elle vécu mais ou lieu de nous martyriser, maman nous a aimé à sa manière.

Maman était une victime. Nous ne le fûmes pas. Bien au contraire, jeunes elle nous choyait.

Adolescent, elle nous surveillait, adultes nous avons perdu.
Nous l’avons vraiment retrouvé il n’y a pas si longtemps. Et nous avons compris aujourd’hui ce que nous n’avons rien compris auparavant.

Comment sommes nous à présent....? Mal dans notre peau.

Re: MAMAN HAYE.
07 décembre 2011, 09:11
Il était une fois MEIHA ET CHOUÂÂ.




Mon oncle Jo était un jeune homme doux, très doux, serviable à souhait. Il était le chouchou de Meiha et cette dernière tremblait pour son fils à tel point qu’elle le cachait dans une cage à poules durant l’occupation allemande et cela dans le but qu’il soit prit dans une rafle et lui éviter le travail obligatoire. Ainsi Jo mon oncle vécu une partie de sa vie de jeune homme entre la chambre et les poules sans presque jamais sortir.

Plus tard, Jo trouva un job comme massicotier dans une grande imprimerie à Tunis. Il restera toute sa vie massicotier même à Paris des années plus tard.

Sur l’insistance de maman qui savait imposer, Joseph vient habiter chez nous à la Rue Pasteur.

Il ouvrait chaque soir un lit de camp après le diner. Notre maison était exigüe. Papa, maman et mes deux frères occupions un coin de leur chambre. Plus tard le troisième nous rejoignit tandis que le dernier trouvait son lit sur un hamac tjs dans un coin de la chambre à coucher. Poupée ma tante dormait avec Meiha dans un lit installé dans la salle à manger. Ce qui donnait comme perspective, quatre avec mes parents et trois autour de la table dans la salle à manger. Plus tard, le dernier grandissant prit ma place entre le second et le troisième tandis que je fus placé entre ma grand -mère et ma tante Poupée. Un grand privilège, puisque j’étais le réceptionnaire de leur pets.

Jo était celui qui me portait sur ses épaules lorsque j’étais fatigué de marcher. Il était aussi celui qui me cajolait et maintes fois j’ai pissé entre ses bras. Il me sortait souvent au cinéma et c’est par lui que j’ai connu le REX.

Lorsqu’il s’était fiancé, il m’emmenait chez sa fiancée qui habitait L’Ariana et là encore, je fit connaissance du tramway.

Jo est sorti marié de chez nous. Grand élancé, très beau, s’habillant en sweater côtelé, il côtoya durant son célibat qqs belles femmes avant qu’il ne rentre dans l’ordre des choses à 30 ans.

Jo par un jour d’hiver alors qu’il faisait ses courses pour Pâque, tomba dans la rue, crise cardiaque. Du coté de Belleville devant la pâtisserie Nathan. Il avait 77 ans. Il avait quatre enfants, deux filles et deux garçons, aujourd'hui"hui tous mariés avec enfants.

JOJO MON DOUX ONCLE


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Ma tante Poupée par contre ne craignait pas Louisa, elle se moquait d’elle-même. La tante Louisa trouva en face d’elle une jeune fille ‘insolente’ espiègle. Poupée avait son caractère, elle était indépendante. Vers les 18 ans, elle trouva une place comme vendeuse dans un grand magasin de jouets. Là encore, l’indépendance financière de Meiha et de Chouââ prenait petit à petit le pas sur la soumission financière de mes grands parents.



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Re: MAMAN HAYE.
08 décembre 2011, 10:44

Il était une fois MEIHA ET CHOUÂÂ


CHAPITRE VI.


Trois salaires ouvraient donc cette indépendance envers Louisa d’autant plus que la jeune fille Haya s’était affranchie de la tutelle de Louisa.

Louisa par un soir d’hiver annonce à sa sœur et à son beau frère que David Deidou aimait leur fille et qu’à ce titre rien ne s’oppose à cette union. Les parents, ayant eu vent des beuveries de cet homme, l’ami de Louisa, refusèrent cette union pour cause de mauvais ‘comportements’. Or Deidou était connu dans le quartier de la Hara, comme un homme généreux, plein de bonnes actions. Charitable surtout. Devant le refus persistant des parents, Louisa les menaça encore de leur couper les vivres et qu’elle allait leur mener la vie dure. Là encore le chantage qui après qqs mois aboutit aux fiançailles de DEIDOU ET HAYA vers les années 1940.

Deidou pouvait donc entrer dans la famille et sa générosité était sans bornes. Deidou apparaissait à présent comme un homme, un vrai homme. Louisa perdait complètement du terrain au profit de David devenu le bien aimé des Lellouche. Haya n’était pas insensible aux gestes de son fiancé. Rappelant le, orphelin à 11 ans.

Rien ne s’opposait plus au mariage d’autant plus que le gendre avait un excellent métier, marbrier et une usine de marbre ainsi qu’un espace de vente à la rue BAB CARTHAGENE.

(Dans son dernier soupir Meiha pronnonça le prénom de '..DEIDOU...!)

Le départ des allemands en 1944, annonça le début du mariage de DEIDOU ET HAYA.


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Après 4 ans de fiançailles, le couple se marrie à Tunis et décide de vivre à la Goulette.

Durant les premiers temps du mariage de leurs enfants, Meiha, Chouââ et enfants ainsi que Louisa vont vivre à la rue Achour ( Tunis).
En 1945, je naissais. Un mois plus tard, exactement au 30 iéme jour de mon fecen el Couhin, Chouââ décède le soir du 9 Mars 1945. Une fête et un décès le même soir à la Goulette, rue Pasteur.

Devant cette perte immense, Haya décida que ses parents et frères viendront habiter dans le logement. Un logement de deux pièces soit 50 M2. Seule Louisa se désista de l’invite. Elle restera dans sa chambre de la rue Achour.

Mes frères et ma sœur naquirent aussi dans cet espace étriqué et surtout ‘promiscuiteux’.



A Suivre....

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Re: MAMAN HAYE.
09 décembre 2011, 08:56
Il était une fois MEIHA ET CHOUÂÂ.




Mais qu’importe l’espace lorsqu’on vit dans le bonheur, la chaleur d’un foyer plein d’ambiance où le papa aimant était très attentionné envers ses fils. Aucun château au monde ne peut rivaliser avec cette atmosphère empreinte de vie, de cris, de joie, où chaque jour apportait son lot de bonheur. Des années qui forgèrent notre esprit entre ma tante, mon oncle et ma grand mère, cette grande passionnée de proverbes et de maximes, de sagesse et de patience. Elle était dans toutes les sauces, dans tous les linges, dans toutes les fêtes etc….

Dans ces années de 1955, Jo, mon oncle se marrie, Poupée en fait de même. Bcp plus tard Jo aura trois enfants, Poupée 7 enfants. Ils habiteront Tunis. Jusqu’en 1967.

1960 verra la naissance de ma sœur au grand bonheur de papa. Il dira ‘…Nous avons une petite…..C.... !’

Comble du bonheur. Cette année là, nous déménagions pour une autre maison tjs à la Goulette, Rue du Limousin. Deux appartements collés.


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Nous avions enfin nos chambres, notre espace, notre grand-mère mais plus notre oncle et notre tante qui viendront assez souvent passer leurs vacances avec leurs enfants chez nous. On pouvait se permettre de les recevoir avec joie durant ces étés de joie et de plaisir.
Louisa vieillissante, arrête de travailler. Maman la fera venir habiter chez nous aux regards de sa grande générosité et de ses services d’avant. Elle aura sa chambre dans le second appartement. Une porte nous séparait d’elle. Dans les premiers temps, elle refusa cette installation par fierté, mais son état ne lui permettait plus de vaquer à ses occupations premières.

Les deux sœurs étaient chiens et chats, se laissant déborder parfois à des querelles d’avant qui nous faisaient bcp rire.
En Avril 1973, Louisa tombe chez nous et se casse le col du fémur. Elle décède le 1 MAI 1973. A 80 ans. Un an et demi plus tard, ce fut le tour de MEIHA, le 14 JUILLET 1974.
Deux pages glorieuses prenaient fin.

Entre temps, nous les enfants firent carrière dans un sport d’équipe, le volley-ball était devenu notre passeport. Nous nous sommes faits grâce à lui des tas d’amis, des compagnons de route qui, aujourd’hui encore se rappellent de nos prouesses. Les SIMEONI BROTHERS de l’USG et plus tard du CSG firent la joie et le bonheur de tous ces jeunes hommes célibataires, fans de nous à cette époque, qui n’ont pas oubliés notre nom. Je les en remercie du fond du cœur.

Le 18 Décembre 1981, un vendredi à midi Deidou décède à 67 ans. Ce fut un choc pour notre famille.
Cela ne nous empêcha pas, Max et Moi de prendre la relève de la marbrerie.
Mes frères sont chirurgiens dentistes. Deux à Marseille et une à Paris.

Nous avons soutenu maman Haya durant son veuvage et nous lui avons bien rempli sa vie.
Nous ne l’avons presque jamais déçue du moins tant que nous étions célibataires. Mariés ce fut une autre histoire.
Elle fut celle qui nous a suivis de bout en bout mêlant comédies et avatars.

A Suivre...
Re: MAMAN HAYE.
11 décembre 2011, 03:43

Il était une fois MEIHA ET CHOUÂÂ.FIN




Elle fut une femme à poigne, et comme rien n’est le fait du hasard au vu de sa jeune adolescence, élevée à la dure, elle régna contre vents et marrés sans jamais rien reconnaitre de ses tors.

Elle affronta tout ce qui lui paraissait à sa portée. Passant outre tous les bons entendements.

Maman Haya décède le 23 NOVEMBRE 2011. Après un long combat contre son sommeil qui dura 23 jours. Elle est partie guerrière et combattante avec tous les honneurs.

Sa vie fut remarquable en tous points. Un exemple de travail domestiique surtout, ne cherchant surtout pas à se mettre en valeur. Elle a fait son devoir sans complexes, arborant tjs son sourire même dans les cas les plus pénibles. Une seule ombre au tableau la perte d’un petit fils. Haya était arrière grand mère.
Elle fut aussi l’actrice de bcp de mes SKETCHS, un peu partout dans les sites que je fréquentais dans lesquelles j’usais abondamment de son parlé en judéo.

Haye ne peut partir. Son prénom est lié à la vie.


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Maman….
Maman….

Ta voix me manque.
Tes gestes me manquent.
Ton visage.
Ton parlé.
Tes remarques.
Ta joie de vivre.

Je marche sur la terre
Alors que tu dors dans ses entrailles.
Toi, qui par les riens à fait un beau travail
Maman, nous voilà sans toi.
Une partie de nous est absente, Maman.
Comme je m’attriste.
Je n’ai plus de portes à pousser.
J’ai seulement retenu un carré
Quelque part là bas où dorment les bienheureux.

Ta voix maman me manque.
Avant j’avais du courage
Maintenant, je n’en ai plus.
J’attends avec patience
Que le temps et non l’oubli fasse son œuvre.

Maman, ta voix maman me manque.
Tes gestes…Ton visage…
Tout maman me manque.
Re: MAMAN HAYE.
11 décembre 2011, 05:01
‘…Bonjour Maman… ! Comment vas-tu ce matin…?’



‘…Bonjour Maman… ! Comment vas-tu ce matin… ?’
‘…Je vous ai langui mon fils… !’
‘…Soit patiente maman pour un temps… ! Et le temps passe vite… !’
‘…Je pense à vous tout le tempe ye ouldi… !’
‘…Et nous aussi ye mââ… !’
‘…Dis à ta sœur, de ne pas se morfondre… !’
‘…Nous sommes là pour lui remonter le moral… ! Lorsqu’elle va chez toi, elle s’angoisse… !’
‘…Dis lui de ne plus revenir… !’
‘…C’est fait maman… ! Nous avons pris toutes les photos de famille et surtout les tiennes… !’
‘…Pour le reste débarrassez-vous en… !’
‘…Oui maman, c’est ce que nous allons faire… !’
‘…N’oublie pas de vider les frigos… !’
‘…Oui, tout cela ne sont que futilités, après toi plus rien n’a de la valeur… !’
‘…Soyez comme moi, ne vous attachez pas à des objets sans valeur… !’
‘…On ne s’attache qu’à ceux ou celles que l’on aime Maman… !’
‘…Ici je suis bien… Mon fils… !’
‘…Ici nous ne sommes pas bien après ta longue vie, ye mââ… !’
‘…Yezzi mél rkaka, la vie continue pour vous et surtout profitez en beaucoup… !’
‘………………………………….. !’
‘…Dis à Maxo que tout va bien… !’
‘…Il pleure lorsqu’il rentre chez toi… !’
‘…Enlève lui les clefs, ye ouldi… !’
‘…Envoie nous les clefs du Paradis, Maman juste pour qqs secondes et ensuite nous partons… !’
‘…Justement, ici il n’y pas de serruriers donc c’est impossible, nous vivons en vase clos et ne vous souciez pas de moi… !’
‘…Maman, Maman, c’est trop dure crois moi et même si nous sommes des hommes, nous perdons chaque jour un peu de notre virilité lorsqu’on pense à toi… !’

‘…Ye blid, toi et ta science philosophique… !
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