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MAMAN HAYE.

Envoyé par albert 
Re: MAMAN HAYE.
06 novembre 2011, 03:50

MAMAN ET D IEU.



La relation de maman avec D ieu est une relation ambigüe. Bien que portée dans la foi juive, elle avait tendance à se révolter contre lui lorsqu’elle subissait un échec ( bien rare) ou qu’elle entendait une injustice venue d’ailleurs. Par contre elle disait souvent ‘…RABI MEI I CHWI’NICH…. ! Que D ieu préserve mes enfants. Le mot RABI était gravé sur sa langue.

D ieu était en elle, parfois il l’a mettait hors d’elle. Mais souvent elle demandait pardon à son créateur lorsqu’elle jugeait qu’elle dépassait les bornes. ‘…TERJA AALA KAYA… ! Elle revenait sur son vomi.
Maman n’est jamais tombée malade sans doute que D ieu veillait à sa santé et lorsqu’elle claironnait qu’elle était cardiaque depuis 30 ans, les circonstances actuelles montrent le contraire. Son cœur est tjs là avec un bon rythme.

Elle considérait D ieu comme son compagnon de route, celui en qui elle pouvait faire confiance dans toutes les situations délicates ou pas et lorsque D ieu lui donnait satisfaction elle le remerciait par un ‘…RABI OUE ELI HAL EL BIBEN…. ! Il n’y a que D ieu qui ouvre toutes les portes… !’ C’est un rappel à l’ordre.

Dieu est sa clef, sa solution alors que les hommes ne valent pas la peine que l’on compte sur eux.
Elle les trouvait ‘mokhssien’ sans couilles. Seul D ieu était à ses yeux le grand serrurier dans son monde. Elle avait raison et cette notion de D ieu, maitre de toutes les solutions, fait partie de notre vocabulaire. ‘…LOUCEN I HAB RABI…. ! Si D ieu veut… !’ Et souvent D IEU le voulait.

Qui mieux que D ieu ou Achem résout nos problèmes… ? Atténue nos soucis… ? Ce mot de Rabi est la marque de l’espérance, de la guérison, de la sagesse, du bon sens pour elle et pour nous.
Oubliez son nom durant les périodes pénibles et douloureuses c’est faire preuve de cécité. De toutes les façons, je ne vois personne d’autres à qui s’adresser lorsque la pression du quotidien se fait pénible.
Même dans les moments de joie, Maman évoquait son nom ‘…BAHIET RABI… !’Avec le concours de D ieu… ! Si nous sommes parvenus à ce que nous sommes aujourd’hui…. !’
Maman est une enfant du miracle puisque née 7 ans après la mort de ses frères à une époque de 1913 où une épidémie, le choléra dans son quartier de la Harra de Tunis ( guetto juif) emporta les enfants de ma grand mère d’autant plus que le médecin de service avait prédit à ma grand mère qu’elle n’enfantera plus. C’était sans compter sur le divin.
Elle doit sa naissance à D ieu. D’où son prénom de HAYA, je suis la vie. Je suis vivante. Tour ceci explique cela aujourd’hui, son acharnement à vouloir rester en vie. Il y a des prénoms prédestinés.
D’ailleurs dans notre torah, lorsque qq’un de bien jeune est en sursis, les rabbins lui changent son prénom en HAIM. VICTOR…Celui qui vit. LE HAIM lorsqu’on léve son verre veut dire ‘…POUR LA VIE… !’
Maman est une traditionnaliste, elle respectait toutes les fêtes et les traditions et jamais elle ne manquait une coutume pour honorer avec foi les préceptes de la loi sacrée.
Elle y montrait qq fois un certain scepticisme au vu de certains comportements d’hommes religieux.

Elle les trouvait hypocrites en certaines circonstances et elle s’en plaignait à nous en prenant cela à la rigolade. Elle était portée sur la dérision devant certains agissements de ces religieux juifs dont elle disait parfois ‘…I SALIOU NAR EL SEBT OU YEKH’RAOUW FOUC EL GAMH NAR HAD… ! Ils prient avec ferveur le samedi mais chient sur le froment le Dimanche… !’ Je serai le dernier à ne pas l’approuver.

Cette relation fluctuante avec D ieu marque cependant sa dépendance avec le tout puissant. Elle est une fervente croyante envers A chem, son protecteur. Et rien ne peut se faire sans son rappel selon elle et nous. Elle me disait souvent durant nos conversations dans les diverses chambres de ses hospitalisations ‘…Je suis une fille de D ieu… !’
Laissant entendre par là que rien ne pouvait lui arriver. Voilà où mène une très grande espérance.

Re: MAMAN HAYE.
06 novembre 2011, 07:56
Re: MAMAN HAYE.
07 novembre 2011, 11:10
Maman Haya et ses enfants.




Les relations mère/enfants, père/filsont été souvent marquées par des conflits.

Des conflits qui reposent pour la plupart du temps sur des quiproquos, des incompréhensions, des malentendus, des mots blessants, des remarques insupportables à un age ou une maman se doit d’être sage et compréhensible.

Certains de ses conflits mère/filles, mères/ fils débutent dans la plupart des cas vers l’âge de l’adolescence entre 14 et 18 ans. L’âge dit bête. Un âge où l’adolescent tente de se démarquer de ses parents en créant ce qu’on appelle autour de lui un cercle, son espace de liberté . Que faut t’il comprendre par ESPACE… ?

Son environnement, ses plates bandes, son espace interdit aux autres; à ses parents en premier.

Un espace où il pense pouvoir tout gérer, sans que personne ne vienne lui rappeler ce qui est bien ou pas bien. Il s’estime être déjà libre avant sa majorité et prêt à prendre ses responsabilités. A assurer, à gérer son quotidien.

L’adolescent montrera son hostilité sur tout ce qui vient de chez ses parents qu'il pense être un abus de gérance.

Il n’a donc plus besoin de se faire conseiller et impose souvent ses vues contre vents et marées. D’où parfois les fugues et les querelles sans fin.

Il estime que ses parents ne lui font pas confiance entre 14 et 18 ans. Entre sa paranoïa et la réalité des choses de la vie, il parit sur la méfiance. Plus apte à écouter les conseils d’amis de quartier, d’école que le bon jugement de ses parents et même de ses frères et sœurs.

D’où son refus d’obéir, de créer une coquille et ses réflexions du genre ‘…Vous n’êtes plus dans le coup… !’ Il estime lui l’être. C’est la désobéissance et la rébellion.

Maman a usé du frottoir pour se faire entendre et respecter. A usé nos fesses par ses fessées afin de ramener de l’ordre dans notre foyer.
Nous n’en sommes pas morts et nous ne portons pas de stigmates. Elle avait bien raison car nous étions indisciplinés tout enfant et les trapézistes que nous étions ont eu fort affaire avec elle.

Prendre l’armoire pour tremplin, puis s’agripper au lustre pour se balancer et ensuite tomber sur le matelas ( filet de réception) pour amortir notre chute; n’était pas d’actualité dans une chambre qui mesurait 3 mètres sur 2.

Notre seul protecteur était le dessous du lit en fer ( moula).

Le nerf de bœuf était caché derrière elle lorsque nous dépassions l’heure du soir, l'heure prescrite pour rentrer à la maison. Cela ne nous a jamais tués.

Sans jamais hurler, nous craignons cependant son timbre de voix, elle usait de diverses menaces comme allait se plaindre de nos agissements à papa qui était doux comme un agneau.

Plus tard, vers mes 20 ans, une jeune fille a eu la sordide idée de m’appeler au téléphone alors que je déjeunais.

Maman leva le combiné et la voilà se transformait en inspecteur de police. Un interrogatoire en règle. Qui êtes-vous… ? Qui sont vos parents… ? Quel âge avait vous… ? Etc….Manquait que les empreintes digitales, la taille et la couleur des yeux.

Mon amie ne m’a jamais plus rappelée.

Maman marquait son autorité d’une façon peu cavalière. Après avoir fini, elle me questionna…

’…Ech’qoun el makssoufa e’di… ? ‘ Qui est cette demie portion… ?
‘…Ma future fiancée… !’
‘…Enti khraa fi termic ou thab tokh’tob… !’ ‘…Tu as la merde entre tes fesses et tu veux déjà te marier… ?’ Fin du chapitre.

Mes autres frères étaient logés à la même enseigne. Nous avons compris alors que tout devait se faire à son insu. Et le jour où j’ai reçu des lettres d’une autre amie à Marseille, maman les déchirait après les avoir lu. Ce qui me mettait dans une rage folle.

‘…Je dois tout savoir… !’ C'était l'inquisition aprés celle d'Espagne.

Elle avait ses petites voisines de quartier qui venaient aussi l’informer de nos fréquentations.

Maman jugeait que les filles étaient des sangs sues, des ‘…BLEOUET FI YEDEM SENSLET…’ petites diablesses porteuses de menottes… ! Entendez par là, des filles qui veulent s’accrocher que coute que coute au garçon. Elle n’a jamais trouvé une fille, une copine, à son gout.

Elle jugeait encore que notre âge et nos situations ne supportaient aucune union pour le moment. Donc exit toutes les filles avant que nous ayons 30 ans.

Sur ce point là elle avait raison.
Mes frères étaient étudiants et moi, je m’emmerdais quelque part dans un bureau de comptabilité. Nous étions donc pas prêt pour nourrir une poule bien belle et bien faite.

A 30 enfin, je choisi ma future femme. Plus tard ce fut le cadet, puis le benjamin, puis ma sœur et enfin le dernier. Le rass bou tabiss.

Ce fut pour nous l’entrée dans la galère. Nous avons tout entendu d’elle après nos mariages. Elle qui prenait de l’âge et avec son âge grandissait la paranoïa.

Nous avons combattu toutes les situations contre une maman qui clamait son amour pour nous. Un amour possessif, contraignant, étouffant. Tous les entendus sont passés. Une fois elle est gentille, en parlant de ses belles fille, une fois elle est méchante, une fois vous êtes des PD, une fois ‘…NOMCHI KOBARRA ÂÂLIKOM lorsque arrivait son anniversaire. Ou lorsqu’elle était invité durant les grandes fêtes. Sa présence à table nous donnait des sueurs froides. Et j’usais de moult stratagèmes pour divertir l’assemblée de frères et d’épouses réunis. Et même malgré cela, elle avait tjs un gentil mot pour soulever un tsunami.

Nous vivions par moment l’enfer en sa présence tant son caractère était autoritaire et indépendant. Elle ne savait pas se taire. Sauf que pour dire une connerie à table souvent pour humilier. Parfois, quoique bien rare pour complimenter.

Elle n’avait pas encore compris que nous étions des hommes mariés, père de famille et pour certains d’entre nous grand-père. Nous étions ses petits enfants et à ce titre, elle s’obligeait à nous le rappeler souvent au risque de se voir couper la conversation au téléphone. Elle avait la fâcheuse habitude de nous rabaisser en certaines circonstances.

Plus tard, j’ai compris qu’il fallait la confronter sur son terrain et lui faire comprendre que le temps, de la soumission, est révolu. Elle usait de comédies envers nous, et à chaque fois qu’elle voyait que la réplique ne lui convenait pas, elle haletait et nous parlait de son cœur. Un cœur bien loin d’être cardiaque puisque cela fait 12 jours, qu’elle se trouve dans le coma et que son rythme cardiaque oscille entre 14. 8 et 14/ 9.

Depuis 6 mois, depuis ses diverses hospitalisations, nous avons eu affaire à une autre maman, contrainte à l'oisiveté.

La maladie rend les gens vulnérables, fragiles,soumis, délicats et à cause de celà, maman est devenue la plus adorable des mamans. La plus belle des mamans, la plus tendre des mamans, la plus affectueuse des mamans.

Elle nous étonne encore par son courage. Et toutes les fois que nous allons la voir, nous sommes prit d’un grand frisson. Ce frisson, ce sentiment qui touche notre cœur et fait trembler notre âme et laisse nos yeux larmoyer parce qu’on se dit qu’il n’est pas possible qu’un tel monument soit allongée sur un lit de fortune.

Nous avons fait table rase de ce passé. Nous lui devons bcp de choses aussi. Moi 150 cl de sang, mes frères leurs diplômes et leur situations.

Nous lui devons les valeurs morales qu’elle nous a inculquées. Pas sa force morale et cette volonté à vaincre. Nous ne pouvons jamais l’égaler sur bcp de points.
Nous ses enfants chéris, ne pourrions jamais faire ce qu’elle a entrepris pour nous.


Maman est un Titan, quelqu’un qui ne s’oubliera pas.
Et autant de fois que nous lui demandons pardon à son chevet autant de fois, nous ressentirons plus tard son absence après sa longue vie.

Les enfants sont souvent ingrats envers leurs parents mais nous avons la certitude d’avoir accompli envers elle notre devoir de fils et de fille avec bcp de fierté. Maman n’a jamais manqué de rien. Jamais.

Auprès d’elle nous sommes des nuls, des zéros pointés avec des bonnets d’ânes. Alors pour ceux et celles qui pensent que par moment leur maman les fait chier, pensez à ce mot lorsqu’elle tombera dans un coma profond qui dure et qui nous rend petits très petits devant elle.

Merci MAMAN, nous t’aimons.



hebergeur d'image
Re: MAMAN HAYE.
07 novembre 2011, 12:11
jolie, jolie ta Maman.....

toutes les memes nos mamans, toutes les memes ou presque nos situations,..
l'indécence des ado face aux parents a été souvent la meme pour nous tous, filles et garçons à peu de chose pres, des deux cotes et
avec plus ou moins de force..
alors non, Breitou, ne culpabilise pas, on l'a tous été plus ou moins, "remonté" contre nos parents, pensant que le monde nous appartenait.....
oui, quoi de plus beau que cet amour de nos parents, tels qu'ils ont été eux-meme forgés par la vie difficile qui a été la leur..souvent famille nombreuse et peu de moyens financiers avec lesquels ils s'accomodaient..
alors oui, Breitou, profites encore de ces moments précieux que t'offre
le tout-puissant, après ce ne sera plus possible et il restera les souvenirs, les meilleurs crois moi.
amitiés
Shochote
Re: MAMAN HAYE.
07 novembre 2011, 12:11
BULLETIN DE SANTE N° 4°.

Au dixième jour de son coma profond.

Tension 14/8.
Elle est stable. Pas de grands écarts selon les jours.

RYTHME CARDIAQUE ce matin 149 pulsations. Elle varie entre 120 et 145.
Selon les jours.

SATURATION 99. Là encore variable selon le matin ou le soir.

Maman dort profondément.
Elle ronfle souvent comme je l'ai dis. Tombe en apnée puis revient. Ce qui me donne des angoisses.

Lève souvent son bras gauche à hauteur de son nez. Se gratte par moment. N'aime pas que son bras gauche soit recouvert.
Réagit à la voix par instant. Aux piqures, réaction normale.
Bouge ses pieds de temps à autre bien que sa jambe droite soit figée...!!!

60 Pas comptés entre l'ascenseur et sa chambre 338. Le parcours est court mais l'attente est longue.


Re: MAMAN HAYE.
08 novembre 2011, 10:16
BULLETIN DE SANTE N° 5°

12 iéme jour dans la coma.

Maman à 90 ans 10 mois et 12 jours.

TENSION 13,7/7,80.

TEMPÉRATURE 37°8. Mieux qu'hier.

SATURATION 99.
RESPIRATION 3 Litres.
Alimentation sroubou. sirot d'eau et de sucre mecla mta élli yec'rani.

Dimanche vers les midi alors que j'étais baissé à relever un journal j'entends une voix '...BEBERT...!' Klit fej'ya mta mout. C'était ma sœur qui rentrait sans que l'aperçoit. Khir iyé loucen tkoumli.
Re: MAMAN HAYE.
08 novembre 2011, 11:38
Maman, cette cultivée.




Depuis son jeune âge, la seule distraction que maman pouvait se permettre était la lecture.

Ma tante Louise disait d’elle ‘…Raba meghrouma bél kraya… !’ Juron, sa passion est la lecture… !’ Elle lisait tout ce qui lui tombait entre les mains. Elle marchait en lisant et son regard sans doute par pudeur ne quittait pas ses pages de lecture, une façon de ne pas croiser les regards des hommes. Maman était très belle jeune fille. Lorsqu’elle aidait ma tante Louise dans son petit magasin de cigarettes, installé sous les arcades de la rue de France, elle servait les clients tout en lisant un bouquin.

La lecture ne l’a jamais quittée jusqu’à un âge avancé et bien que fatiguée dans ses diverses chambres, elle lisait le journal et s’informait de tout ce qui se passait à l’extérieur.

Elle avait obtenu son certificat d’études avec brio à l’Alliance Israélite ainsi qu’un diplôme de couture. Elle décrocha même un brevet contre l’alcoolisme. Ce petit diplôme encadré et bien en vu, accroché au mur de la salle à manger expira un jour sous les pieds de mon père qui ce soir là était émèche.

Triste fin pour un certificat contre l’ivresse. Papa ne se soulait jamais, mais il était joyeux certains soirs et cela se voyait par la brillance de ses yeux.

Maman connaissait par cœur les fables de la Fontaine et durant ses divers séjours dans les cliniques et hôpitaux, elle aimait les remettre, allongée ou assise au bord son lit, au gout du jour.
Maitre Renard et le Corbeau l’inspiraient beaucoup sans oublier surtout le LABOUREUR ET SES ENFANTS. Etc…

Par contre, elle connaissait les noms et prénoms de grands auteurs mais n’a jamais flirté profondément avec LAGARDE ET MICHARD. Elle a, cependant, survolé durant nos cours de la sixième jusqu’à la seconde certains auteurs des siècles précédents.

Maman avait par contre une très belle diction et une belle écriture, un riche vocabulaire. Elle avait le don d’épater son auditoire très sensible à ses réflexions bilingues, car elle alternait le français avec le judéo arabe. Mes petits enfants étaient surpris par ses récitations et chansonnettes remises à l’ordre du jour dans leurs petites classes.

Ils étaient à son écoute lorsqu’elle parlait de Maitre Renard et du Corbeau.

Maman écrivait très bien, n’oubliez jamais les accents et surtout mettait les points sur les I en toutes occasions. Lorsqu’elle finissait une lettre, elle me demandait de la relire, pas une faute, pas un accent oublié ni une virgule. Elle respectait la langue française écrite. Elle n’oubliait pas les formules de politesses.

Sa culture générale était rarement prise à défaut tant en géographie qu’en histoire ancienne.

Elle jonglait aussi avec le judéo arabe que le français, deux langues qu'elle apprivoisaient à merveille, l’une complétait l’autre, l’autre le judéo arabe venait venait pour souligner une parabole, ou appuyer une maxime de nos pères.

Son judéo… ? Elle le devait à sa maman Meiha, une femme dont la seule culture était inspirée par la sagesse. Une culture pleine de paraboles, de bon sens et de morale.

Maman Haye nous inculquait surtout la culture de la prudence, de la crainte, de la prévention et précaution. Ne jamais s’attirer des problèmes avec les gens d’armes, la justice. Ses maitres mots étaient calqués sur la moral de sa maman ‘….Ye benti kos ou farec ou khélli mél haqac… ! Ma fille coupe court et sépare et laisse de ton droit… !’

Ce leit motiv continuel nous était rabâché assez souvent aussi bien par grand- mère que par maman. Nous avons suivi le conseil à ce jour.

Et nous n’avons jamais connu commissariat ni couloirs de tribunaux.

Sauf une fois à Marseille où l'un de mes frères, pour une question de vélo moteur circulant sans phare, sans frein, sans assurance en pleine nuit sur la Cannebière, s'est vu convoquer au palais de Justice, ce qui a valu au propriétaire et non à l'auteur de l'infraction, victime innocente, une perte de voix devant le Président de séance et à ma mère présente ce jour là et venue spécialement assisté mon frère dans ce grand délit, un évanouissement sur son banc, suite au verdict, 120 frs à l’époque. Elle dira ‘….GHASSRA TÂÂDET…Une angoisse est passée.

Sur le mensonge, maman disait tjs la vérité selon elle. Mais nous l’avons surprise bien des fois la main dans le mensonge et même avec preuves à l’appuie, elle dira que ce n’est pas elle qui a dit cela.
Une force de la nature.


Certains grands et célèbres orateurs d’ici, comme MEYER et Madame, MAMILI absente, l'ont connu dans certaines fêtes, mariages et brit Milah. Une grande chance.

Ils furent enchantés d’avoir côtoyé une dame distinguée, à la palabre facile. Lors de ces conversations où elle aimait parler et critiquer ses enfants, j’allais vite la prendre par le bras, presque en la trainant afin de la remettre à sa place ….assise dans le seul but de raccourcir le thème.

Patricia ici présente est le seul témoin de maman Vicky de cette époque.

Elle sait de quoi je narre.

Parler de ses parents, c’est d’un grand soulagement. C’est aussi les remettre à l’honneur. Ne jamais les oublier. C’est une forme de respect car l’oubli est irrespectueux.

Tout le monde sait, du moins les habitués de Harissa. Com, savent combien j’ai parlé de ma grand mère Meiha. Peu sur mon papa bien que d’une grande générosité et de gentillesse.

Il ne suffit pas d’allumer une veilleuse pour eux le vendredi soir, ou monter au cimetière au jour du souvenir mais de toujours entretenir leur flamme afin qu’elle brille toujours au firmament de notre mémoire. De la pudeur j’en ai que faire, ce qui m’importe le plus et de porter un message à tous ceux ou celles qui ont eu des parents formidables, adorables, merveilleux dans leur genre mais qui hélas rechignent à en parler. Pourtant ils ont des pages et des pages à raconter, à nous émouvoir parce qu’en chacun de nos géniteurs a vécu une histoire, un vécu qui ne peut s’immortaliser que grâce aux descendants.

Seules les jeunes orphelins n’ont pas eu cette chance inouïe de vivre d’entre leur grande mère, leur père ou leur mère.

En tout état de cause, mes frères et moi restons sereins devant une situation indépendante de notre bonne volonté. Seule la volonté de
D ieu prédomine en certaine circonstances pénibles. Et nous acceptons avec bcp de gratitude et de respect son jugement divin.

Je suis fier d’oser et de continuer à oser ce que les autres n’osent pas.
Merci.



hebergeur d'image


..
§§§§§§§Quelle est belle et jolie
M'petite maman chérie.

Et tout en la posant sur son lit.
Elle me couvre de bénédictions.§§§§§§


Re: MAMAN HAYE.
09 novembre 2011, 12:11

Maman et l’administration française.

Maman est un cas unique dans les annales.
J’ai décrit, lors de mes précédents articles, une femme avec un fort caractère, aimante, serviable, généreuse, dynamique, comédienne et que rien ne décourage.

Elle porte en elle un don, celui de la relance.

Habile narratrice, jouant sur les sentiments, actrice, d’où tous mes sketchs vrais avec elle mais à son insu, elle attend toujours de la part des autres une réponse affirmative. Sinon, elle revient à la charge. Sa formule ‘…Mei i ghélbec fél déniè e’di cen él rqik… !’ Dans ce monde seul l’antipathique a tjs gain de cause… !’ Prend toute sa dimension.

La cause est donc entendue.
Au tout début, maman s’est inspirée de ses vieilles amies juives du café Gambetta.
Des mamans bien garnies et bien loin du manque financier. Or ces mamans, épaulées par leurs grands enfants dans la finance, ont maitrisé toutes les astuces, toutes les filières pour toujours obtenir plus des subsides. Des aides, des soins, des cures etc…. Au frais de la princesse CPAM.

Bien qu’elles n’aient jamais travaillées ou participées à une guerre ou à un quelconque service à la mère patrie, elles se sont dévouées, corps et âmes à trouver les failles du système à l'age de raison car il faut bien le préciser l’administration française est bien loin de couper et recouper les dossiers.

Aujourd’hui, il en est autrement, les contrôles sont plus sévères. Et les suspects sont ciblés. Enfin.

Donc maman, bou oudina comme on dit, écoutant par çi par là diverses informations de ces vieilles édentées, portant râteliers, bracelets en or et colliers rutilant, a retenu ses trésors de combines. Son médecin personnel, au vu de son état gémissant et grognant, la déclara Cardiaque. Arthrose, rhumatismes, station debout pénible, elle alla même jusqu’à marcher avec une canne pour prouver sa mauvaise démarche et lorsqu’elle sortait de l’entrevue officielle, la canne était mise sous ses aisselles. Bref, à l’entendre parler maman est handicapée. A 75 ans, elle avait une santé de fer.

Donc elle se présente à la SECU qui lui délivre une carte de stationnement assise @#$%&. Puis qqs temps après…..
Alors qu’un jours, je contrôlais ( je suis son comptable, et son négre) son relevé de compte, je tombe sur une somme à son crédit qui me parait suspecte… Au tout début, je pensais que ces 2500 Frs était un virement venu du ciel, de mon cher papa défunt ( ouerta) pour assurer son menu quotidien mais à la longue, je me suis dit que les défunts ne pouvaient rien virer de là où ils sont.

‘….Maman, dis moi, ces 2500 FRS peux tu me dire d’où vient ils viennent… ?’ L’intitulé portait la mention RMI. Revenu Minimum Insertion… !’
‘…Ca ne te regarde pas… !’
‘…Comment cela, tu touches le RMI, toi….Avec tes portefeuilles, tes sicavs, tes actillions etc…Ton appartement… ? Quelle insertion à ton âge… ?’
‘…Je me suis insérée, comme Fortunée mon amie… !’
‘…Maman le RMI ne se donne qu’aux personnes démunis mais toi… ?’
‘…Allaisch mél mektoubèq oume… ? Pourquoi c’est de ta poche que tu payes…. !’
‘…Mais maman, un jour tu auras tes problèmes… !’
‘…E’yè fiyél ââliya… !’ Allez porte moi malchance… ! Prédis moi le mauvais….!’
Mais en plus, maman a trouvé le moyen de faire des cures à AIX LES BAINS, A EVIAN, COURCHEVELE pour faire du ski, et cela durant sept ans aux frais de la bonne dame SECU.

7 ans à raison de deux cures par an à se faire masser, bichonner, entretenir et revenir comme une fleur pimpante et pleine d’énergie. Soit 30 jours l’an ce qui donne 210 jours en 7 ans.
Lors d’un de ses voyages en TGV, elle reçut sur la tête la valise d’un abbé. Une valise mal posé sur le porte bagage. J’y reviendrais plus tard.

‘…Mais maman comment as-tu fait pour obtenir le RMI…. ?
‘…J’ai frappé à la porte de l’agence OLIVIER METRA, un gentil monsieur m’a reçu, et je lui ai expliqué mon cas. Je lui ai dis que j’étais veuve avec 5 enfants, que je n’avais aucune ressource et même présenté mon relevé bancaire. Le pauvre, il a tout marqué et à la question ‘…Avez-vous des revenus mobiliers…. ? J’ai répondu, deux chaises, une table ronde, une armoire, une penderie, un clic clac etc…. ‘..Et vous n’avez pas d’appartements Madame… ? ‘…Là je me suis mis à pleurer et je lui ai dis non comment voulez vous que j’en ai-je suis toute seule au monde, mes enfants sont au chômage et surtout pleins de problèmes etc… !’

Elle obtient donc, grâce à ce dossier plein de vérités, son RMI. Le cadre fut récompensé deux mois plus tard, par deux pains de boulou ( pâtisserie tunisienne)

A Suivre….


Si l'administration française veut poursuivre, qu'elle s'adresse à MAMAN dans son 12 iéme jour de coma peut être que bel féjââ maman se réveillera de son long sommeil. Chambre 336.
Re: MAMAN HAYE.
10 novembre 2011, 12:30

WINEC..WINEC...YE MÂÂ...!!!








‘…Winec…Winec ye mââ… !
Ou es tu maman…. !
Fi éme jénè kadââ… !
Dans quel jardin vis tu…. !
Winec…Winec ye mimti… !
Toué’hocht saouétèc…Yé meziénné… !
E’li rakda fél khier él nââcha.
Nous avons langui ta voix, Ô toi la belle au sommeil dormant
Ye mimti, ménè raqda e’di, méne nââch… !
Ma petite maman, qu’il est long ce sommeil… !
Enti e’lli cen tkoum fél fzour el sbouh,
Winec…Ye mama… ! Winéc ye Haya… !
Echtémma mnaou’mé,
Mais pourquoi ce si long sommeil…!
Sbah ââla lil, n’ssit fiaqeq… ?
Du matin au soir, as tu oublié ton réveil…?
Ou Hatté celmé kherjét mél fomoc mah’loul…!
Et plus est encore pas un mot ne sort de ta bouche ouverte.
Winec Winec ye mâ…. !
Lil ou nar mé tharkét cen yédec,
Du soir au matin, seule ta main bouge.
Mellé lssénec secét ouehné sektin…
Mais ta langue reste muette ainsi que nous.
Winec Winec yé mimti,
Fi éme jénnè raqda…. !
Dans quel jardin dors tu, maman… !!!





hebergeur d'image
Re: MAMAN HAYE.
10 novembre 2011, 12:37

Regarde ma coquette de maman. Mham'ra ou mghab'ra...! Maquillée et saupoudrée, elle n'est pas belle LA VIE...HAYA...!!
I khassec cen tkoum ye mââ...!


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