BOAZ BISMUTH - UN JOURNALISTE INCROYABLE AU KKL, par Alain Chouffan

Le KKL de France a eu une excellente idée : il a invité, jeudi soir, 20 octobre, le journaliste Boaz Bismuth pour commenter les prochaines élections israéliennes législatives du mardi 1er novembre 2022. Accompagné de Bernard Abouaf, journaliste à Radio Shalom, Boaz Bismuth a emballé le public venu nombreux pour l’écouter, par son humour, ses réparties mais surtout la connaissance encyclopédique qu’il a de la vie politique israélienne. Un vrai régal ! Comme sa vie ! Un roman !

Il n’est pas né en Tunisie, mais il a tout du Tune ! La répartie, l’intonation, la faconde, l’allure, l’humour, la décontraction et bien sûr l’accent ! Quand on lui demande sa ville de naissance, il ne répond pas. Il regarde ailleurs ou vous regarde d’un oeil noir. On insiste, il explose On insiste, il explose : “ Bon, j’en ai marre de confirmer. Ou de démentir ! Je confirme tout simplement : je suis fier d’être Tune !. Alors, selon son humeur, il confirmera ou pas…Nous confirmons : Boaz Bismuth est né en Israël, à Rehovot, le 25 novembre 1964, de parents tunisiens !

Boaz Bismuth est un journaliste incroyable. Son CV est impressionnant. C’est l’homme des coups et scoops ! Il est partout, toujours avec les grands de ce monde, à la recherche du scoop ! Il passe d’un pays à l’autre, comme une lettre à la poste. Il a été le premier journaliste à interviewer Donald Trump, dans son bureau ovale,en février 2017, un mois à peine après sa prise de fonction. C’est l’aboutissement d’une longue série de scoops. En voici quelques-uns : en Juin 1991, quand il va en Ethiopie pour couvrir l’immigration des Juifs éthiopiens en Israël (opération Salomon). Il est aussi le premier journaliste israélien, à visiter, en 1993, la République islamique d’Iran depuis le coup d’Etat en 1979. Quatre ans plus tard, il se rend en Algérie (1997) ou il fait un reportage dangereux sur une vague d’attaques terroristes qui a eu lieu pendant la guerre civile locale entre le gouvernement et les organisations islamistes rebelles. Il réussit à obtenir la première interview du nouveau président syrien Bachar al-Assad lors d’une visite en Espagne (2001). En Irak, en 2003, il est arrêté par l’armée américaine pour des soupçons d’espionnage et placé en garde à vue. Il enchaîne la même année, avec une interview de Mouammar Kadhafi qui lui confie que la Libye va renoncer très prochainement à son programme nucléaire. Une confidence reprise dans tous les journaux et considérée comme un scoop mondial. La liste est longue.

Mais, en 2004, il sera lui-même l'objet d’un scoop : il est nommé ambassadeur d'Israël en Mauritanie ! Une initiative du ministre des Affaires étrangères, Silvan Shalom ! Un Tune né à Gabès en 1958 ! Ce poste d’ambassadeur fait partie d’un quota de nominations en dehors du personnel professionnel du ministère des Affaires étrangères. Voilà Boaz Bismuth en Mauritanie ! Il y restera quatre ans, jusqu’en Août 2008. Il n’allait pas rester inactif. L’ambassade d’Israël à Nouakchott est mitraillée, en février 2008. Revendiquée par Al-Qaïda, cette organisation a annoncé que c’était l'ambassadeur d'Israël, Boaz Bismuth, lui-même qui était visé mais que la “prochaine fois il ne sera pas raté”. Quelques mois plus tard, en février 2008, l’ambassadeur Bismuth met fin à son mandat qui aura duré quatre ans.

Après cet intermède diplomatique, Boaz Bismuth devient rédacteur en chef du journal Israël Hayom(Israël Aujourd’hui) un tabloïd gratuit et le plus lu d’Israël. Il y restera plus de 10 ans. Dernier scoop : à la surprise générale, Boaz Bismuth démissionne de son poste, en février 2022. Considéré comme étroitement lié à Netanyahu, son départ est lié à un changement de cap du journal, qui prendrait ses distances avec Netanyahu au profit du Premier ministre Naftali Bennett dont l’idéologie de droite correspond à celle de nombreux chroniqueurs du journal.