Tunisie

Le directeur de l'Office national du tourisme tunisien Habib Ammar a dévoilé aujourd'hui la campagne de communication tant attendue pour soutenir la relance du tourisme dans le pays. C'est l'humour qui a été choisi pour séduire à nouveau les touristes.

Lorsqu’en janvier la "Révolution du Jasmin" battait son plein en Tunisie, elle faisait vibrer des journalistes, politologues et philosophes européens et américains, qui rêvaient qu’un vent démocratique soufflât enfin sur ce pays. A longueurs d’articles, les donneurs de leçons libertaires et égalitaires, en particulier les Français parmi eux, ont tenté de démontrer qu’une ère nouvelle de liberté s’était mise en marche dans le monde arabe, et que la Tunisie avait ouvert la voie du changement tant attendu et tant espéré.

Outre le mouvement Ennahda, qui sera sans doute l'une des principales formations politiques de la démocratie naissante, des courants minoritaires, plus radicaux, cherchent à faire entendre leurs voix.

En 1956, la France reconnait l'indépendance de la Tunisie et l'autorité de son président, Habib Bourguiba, affublé du titre de « combattant suprême » pour ses actions de résistant pendant la Seconde Guerre mondiale et sa persévérance à obtenir à tout prix (il a été emprisonné plusieurs fois en France) l'indépendance de son pays.

Me mêlant aux marchands venus offrir leurs parfums, laines, onguents, babouches richement brodées, tenues de circoncision, je perçois un peu l'âme de ce pays à travers ses souks, où bat le coeur de la vie quotidienne. C'est le vrai visage de la Tunisie. Cette Tunisie qui depuis quelques mois réclame haut et fort sa liberté et sa démocratie.

Le parti islamiste Ennahdha n’a cessé, depuis la Révolution du 14 janvier, de clamer haut et fort son adhésion aux principes démocratiques, conscient qu’il est des doutes de l’environnement politique tunisien sur ses véritables intentions. Les dirigeants d’Ennahdha ont, en outre, multiplié les déclarations sur des sujets aussi polémiques que la parité ou le tourisme, en affirmant leur alignement en matière de préservation des droits des femmes, ainsi que pour la pérennité du tourisme en Tunisie.

Depuis que le courageux peuple tunisien a renversé Ben Ali et sa clique, les médias relatent avec insistance l'arrivée à Lampedusa de milliers deTunisiens fuyant leur pays. On a beau chercher à se renseigner, il est impossible de trouver dans les médias les causes exactes à cet exode.

Les 98 agents qui étaient chargés de la protection rapprochée des membres du «clan» Ben Ali sont toujours en poste à Paris. Dotés de passeports diplomatiques, ils continuent de toucher un salaire.

Sélim Jeddi écrit - Célébrer Bourguiba aujourd’hui, c’est redonner toute sa place à un homme qui a participé à la construction du roman national tunisien et donc à la formation de la nation.

L'ombre de la dictature de 23 ans de Zine El Abidine Ben Ali n'a pas fini de planer sur la Tunisie trois mois après sa chute que déjà le mythe d'Habib Bourguiba, méthodiquement "gommé" par son tombeur, refait surface, onze ans après le décès du père de l'indépendance.

Ambassadrice de bonne volonté auprès de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés, Angelina Jolie s'est rendue hier en Tunisie, tout près de la frontière avec la Libye pour rencontrer les milliers de personnes déplacées par le conflit qui oppose Mouammar Kadhafi aux insurgés.

Habib Bourguiba, premier président de la Tunisie indépendante, a toujours pensé que la Tunisie était trop exiguë pour sa stature et que son œuvre civilisatrice lui survivrait longtemps. A un rythme vertigineux, l'histoire de son pays lui donne raison et retentit bien au-delà de ses frontières. Est-ce un hasard que l'embrasement du monde arabe soit parti de ce peuple ?