Antisémitisme : plus d’un élève de collège-lycée sur dix ne veut pas d’un juif pour ami
Les chiffres récemment dévoilés par une enquête Ifop pour le Crif sont inquiétants. 51 % des élèves interrogés ont par exemple déjà entendu des camarades de classe dire du mal des juifs.
Une récente enquête Ifop, réalisée pour le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), révèle une réalité alarmante. Selon cette étude menée auprès de 2 000 collégiens et lycéens, 51 % des élèves ont déjà entendu dire du mal des juifs dans leur entourage. Ces remarques ont été prononcées par des camarades de classe (51 %), des membres de la famille (25 %) et même du personnel scolaire (13 %).
Les insultes et préjugés antisémites les plus fréquents incluent « Ne fais pas ton feuj » et « Un juif, c'est riche », avec une part non négligeable d'élèves considérant certains de ces propos comme « acceptables ». Plus inquiétant encore, 54 % des élèves adhèrent à au moins un préjugé antijuif, comme l'idée que « les juifs sont plus attachés à Israël qu'à la France » (44 %) ou qu'ils « disposent de lobbies très puissants » (39 %). Cela se traduit aussi par des actes concrets, avec 14 % des élèves ayant été témoins de violences physiques envers un camarade juif.
Par ailleurs, 16 % des élèves ne voudraient pas nouer certaines relations amicales ou sentimentales avec des élèves de religion juive, et 37 % si ces élèves évoquent leur soutien à Israël, dans le cadre du conflit israélo-palestinien. 6 % des élèves interrogés ont d’ailleurs entendu l’insulte « sale sioniste ».Lire aussi : Comment la guerre Israël-Hamas s'immisce dans nos cercles amicaux et sur les réseaux
L'urgence de lutter contre l'antisémitisme
Face à ce climat hostile, 21 % des élèves disent avoir vu des camarades juifs dissimuler leur origine ou religion dans l'établissement. Ces chiffres alarmants soulignent l'urgence de lutter contre l'antisémitisme en milieu scolaire, qui semble s'être banalisé et touche désormais l'ensemble du territoire français.
À la mi-février, le gouvernement avait relancé ses assises de lutte contre l'antisémitisme face à un phénomène en forte hausse depuis le 7 octobre 2023. 477 signalements d'actes antisémites au cours du premier trimestre de l'année scolaire 2024-2025 ont été signalés par l’Éducation nationale d'après des chiffres publiés en février.