Israël : le 24 janvier 1949, le jour où la France reconnaît l'État hébreu

Israël : le 24 janvier 1949, le jour où la France reconnaît l'État hébreu

Le 24 janvier 1949, la France finissait par reconnaître l'État d'Israël, plusieurs mois après sa création en 1948. Mais qu’est-ce qui a fait hésiter la France ? Une chronique RTL en partenariat avec l’ouvrage "Dans les archives secrètes du quai d’Orsay", aux éditions L'Iconoclaste.

Aujourd’hui, je voudrais vous parler du 24 janvier 1949. C’est un lundi. Ce jour-là, la France reconnaît l’État d’Israël. Dans la population d’Israël, c’est une explosion de joie. Il a fallu en effet de longs mois avant que la France ne reconnaisse ce nouvel État. L’année précédente à Tel Aviv, c’était le 14 mai 1948, à 16 heures, le président de l’Agence Juive, a lu solennellement une déclaration. David Ben Gourion proclame alors la fondation de l’État juif sous le portrait du père du sionisme, Theodor Herzl, encadré de drapeaux bleu et blanc.

Qu’est-ce qui fait hésiter la France ? Pourquoi va-t-elle attendre près de neuf mois avant de reconnaître Israël alors qu’il n’a fallu que 11 minutes à Washington et trois jours à Moscou ? C’est d’autant plus curieux que des liens existent entre les deux pays. L’Israélien Maurice Fisher, un ancien des Forces Françaises Libres, dispose d’ailleurs à Paris de toutes les prérogatives accordées à un ambassadeur. Il ne lui manque qu’une seule chose : le titre.

Depuis novembre, la France a de son côté dépêché en Israël un jeune diplomate fasciné par le "miracle juif". Il s’appelle Albert Vanthier. Quelques mois avant de lire sa proclamation d’indépendance à Tel Aviv, Ben Gourion avait même trouvé refuge à Paris. Il en avait fait la base arrière de la révolte armée et la plaque tournante de l’immigration juive illégale en Palestine.

    La France, puissance musulmane, doit s’en tenir à une position prudente
    Édouard Depreux, ministre de l'Intérieur

De fait, Édouard Depreux, résistant, devenu ministre de l’Intérieur, avait même refusé à l’été 1947 de débarquer de force les réfugiés juifs qui étaient montés à bord de l’Exodus pour tenter de rejoindre la Terre promise. La France y avait gagné une image pro-sioniste. C’est un malentendu.

Christophe Decroix - édité par Thomas Pierre - RTL

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