Les Juifs Espagnols
Chassés d’Espagne avec les Maures, lors de l’Inquisition, les Israélites d’Andalousie se réfugient en Afrique.
Certains arrivèrent, avec leurs compagnons d’infortune, à Testour, s’y établirent côte à côte, essaimèrent à Téboursouk, à Béjà, arrivèrent jusqu’à Tunis, se groupèrent autour de la synagogue bâtie sous le patronage de Rebbi Ellil où, il y a quelque temps encore, les annonces se faisaient en espagnol.
Très évolués, ils continuèrent leur vie comme à Séville et à Grenade : vie identique à celle des Musulmans de même origine (cf. Marçais : Testour ville andalouse, Testour et sa grande mosquée, et la Revue Tunisienne 1942).
Leur habitation reproduit fidèlement la maison andalouse avec le patio garni de rosiers et de jasmin.
Des pièces basses au plafond voûté donnent sur le patio surmonté d’une galerie appuyée sur des piliers.
À gauche du vestibule se trouve le dépôt pour les provisions enfermées dans de grandes jarres fabriquées par l’artisan du village. Les murs sont couverts de carreaux de pur style espagnol dont le minaret du village offre des échantillons variés.
Le sens artistique d’origine est si peu oublié dans la terre adoptive qu’un Juif de Testour, voulant moderniser sa maison, à l’occasion du mariage de son fils, se procura les colonnes de marbre des ruines des environs, pour refaire son patio.
Photo : La partie supérieure du minaret de la Grande Mosquée de Testour (Crédit : Agnieszka Wolska)
Extrait de « Les origines et l’habitat des Juifs de Tunisie » (1949), par Élie Donio, Instituteur à l’école de l’A.I.U, 1 rue Malta-Sghira, Tunis.
(pp. 8-9)
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