Similitude de deux peuples paria : les Juifs et les Kurdes - par Bernard Hadjadj

Similitude de deux peuples paria : les Juifs et les Kurdes

 

par Bernard Hadjadj

Ces deux peuples plurimillénaires ont été les oubliés de l’histoire, et ont connu des évènements dramatiques. La longue marche du peuple juif à travers les ténèbres de l’histoire du monde s’est enfin éclairée en 1948, même si cette clarté reste parsemée de sombres nuages dus à l’hostilité ambiante.

La tragédie du peuple Kurde n’est pas, sans rappeler celle du peuple juif.

Ce peuple courageux existe depuis près de trois mille ans il possède une culture forte, une langue propre et une écriture datant de la période de l’Hégire.

Tout comme pour le peuple juif, la communauté internationale lui refuse aujourd’hui le droit à l’autodétermination, à un état indépendant.

Et pourtant, après l’éclatement de l’empire ottoman en 1918 le Président américain Woodrow Wilson déclarait que «les minorités non turques de l’empire ottoman devraient avoir droit, sans entraves, d’opter pour un développement autonome».

C’est ainsi que le traité de Sèvres, entre la Turquie et les Alliés (1920), reconnaissait le principe d’un Etat indépendant. Mais trois ans plus tard, les Grande Bretagne obtenant le mandat sur l’Irak par la Société des Nations, dénoncera cet engagement international.

Depuis la résistance Kurde, sa lutte de libération, n’a jamais cessé tout comme son calvaire. L’éphémère république kurde de Mahabad créée en Iran en 1946 sera éliminée dans le sang.

L’Irak ne sera pas en reste dans la répression sanglante qui s’abat sur le peuple Kurde. Le 16 mars 1988, la ville kurde d’Halabja est inondée de bombes chimiques, tuant plusieurs milliers de civils dans la totale indifférence de la communauté internationale. Cette même année Saddam Hussein ordonne l’élimination de toute vie humaine sur des milliers de kilomètres carrés : 4 000 villages sont détruits.

Ce peuple qui, par ses peshmergas, est à la pointe du combat contre DAECH s’est prononcé dimanche 25 septembre 2017 par référendum pour son indépendance. Celle-ci, les Kurdes le savent bien, ne se fera pas du jour au lendemain mais le premier jalon est posé.

La communauté internationale a été unanime (à l’exception d’Israël), à juger ce référendum inopportun ; notre pays la France qui pourtant a toujours affirmé le droit à l’autodétermination des peuples n’y est pas favorable.

Deux poids, deux mesures ! Cette communauté internationale est inconditionnellement favorable à l’autonomie palestinienne, pourquoi n’est-elle pas aussi diligente lorsqu’il s’agit des Kurdes ?

Les Kurdes sont-ils uniquement appréciés lorsqu’ils servent de chair à canon dans leur combat exemplaire contre les ennemis de la liberté ?

OUI, le peuple Kurde (entre 25 à 35 millions de personnes) éparpillé entre la Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie, doit se rassembler sur sa terre.

OUI, les peuples paria sont solidaires n’en déplaise à la Turquie, à l’Irak et à l’Iran qui, malgré leur haine, ont bien vu la similitude des destins des Kurdes et des Juifs lorsqu’ils ont déclaré : « nous ne voulons pas d’un deuxième Israël ».

La France, « pays des droits de l’homme », ne pourrait-elle pas devenir le pays des droits Des hommes, qui inclurait les Kurdes ?

Un dicton kurde affirmerait que le « Kurde n’a pas d’ami », aujourd’hui, il a un seul ami Israël et les juifs !

Mais ne désespérons pas, la conscience internationale devrait triompher un jour, du moins nous le souhaitons fortement ; et le plus tôt sera le mieux afin d’éviter de nouveaux massacres !

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