Beresheet rate son alunissage mais signe un exploit technologique inédit

Beresheet rate son alunissage mais signe un exploit technologique inédit

Déception. L'atterrisseur lunaire de SpaceIL, Beresheet, a raté son alunissage et s'est écrasé sur la surface de la Lune. Une panne moteur survenue dans les derniers instants du vol a brisé le rêve de la startup israélienne SpaceIL, créée en 2011 par Yariv Bash, Kfir Damari et Yonatan Winetraub. Cet échec signe quand même un véritable exploit technologique pour SpaceIL, première entité non gouvernementale à s'être aventurée aussi près de la Lune.

Beresheet aurait dû se poser cette nuit dans la mer de la Sérénité, en bordure de laquelle Luna 21 et Apollo 17 se sont posés. Mais, lors de la descente finale, le moteur principal du satellite s'est éteint trop tôt, l'empêchant de se poser en douceur. Les ingénieurs et les contrôleurs au sol ont tenté, sans y parvenir, de remettre en route le moteur. Peine perdue, Beresheet s'est écrasé à la surface de la Lune.

Un échec qui est aussi un succès
Un alunissage réussi aurait fait d'Israël le quatrième pays à se poser sur la Lune, après la Russie, les États-Unis et la Chine. Il aurait aussi permis à SpaceIL de devenir la première startup principalement financée par des donateurs privés, sans budgets gouvernementaux, à se poser sur la Lune.

Malgré cet échec, la mission dans son ensemble est une très grande réussite car ce qu'a réalisé SpaceIL n'était évidemment pas une mince affaire.

« Si vous ne réussissez pas la première fois, vous réessayez », a déclaré le premier ministre Benjamin Netanyahou depuis la salle de contrôle, où il assistait à la tentative d’alunissage en compagnie de l’ambassadeur des États-Unis en Israël David Friedman.
La démocratisation de l'accès à l'espace et l'accessibilité des technologies spatiales à des coûts raisonnables ont rendu possible cette mission initiée au début de la décennie pour un coût total d'environ 95 millions de dollars. Initialement, Beresheet concourait pour le Google Lunar X Prize mais des difficultés financières ont contraint les responsables du projet à étaler dans le temps les étapes de développement du satellite. Au final, huit années auront été nécessaires pour mener à bien sa réalisation avec le soutien actif d'Israel Aerospace Industries et de l'Agence spatiale israélienne.

Pour SpaceIL, l'aventure se poursuit et il est déjà question d'un Beresheet 2, plus ambitieux, qui pourrait être réalisé avec Israel Aerospace Industries, voire en coopération avec l'Agence spatiale européenne et la Nasa.

CE QU'IL FAUT RETENIR
L'atterrisseur lunaire Beresheet, de la startup israélienne SpaceIL, rate son alunissage et s'écrase sur la surface de la Lune.
Un échec qui signe aussi un exploit technologique pour la startup SpaceIL, partie de rien en 2011.
Un Beresheet 2 est déjà envisagé.

Commentaires

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14 années 2 mois
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J’ai quand même assez de force pour pousser un cri.
C’est vrai que si on avait réussi, on aurait été quatrième sur la lune.
Mais pourquoi dit-on que c’est un échec?
Voila la sonde qui quitte la terre le 22 février, qui fait un grand nombre d’orbites autour de la terre puis autour de la lune, et qui nous annonce (l’équipe) qu’elle va alunir sur la mer de la Sérénité le 11 avril à 22h25 (heure française).
Et voilà que le jour dit, à l’heure prévue, elle est au-dessus de la mer de la Sérénité.
Malheureusement, elle est tombée juste à l’arrivée.
L’altimètre indiquait 149 m au moment où il s’est arrêté.
Elle a donc pu chuter d’environ 150 m.
Mais la gravité sur la lune est 6 fois moindre que sur la terre.
Malgré tout, elle s’est certainement cassé les pattes. Mais le reste?
Car elle contenait des choses importantes.
Le drapeau est certainement intact, posé sur la surface de la lune.
Mais la capsule? 
Les trois pays qui ont réussi à faire alunir un module ont amené quoi à part leur drapeau?
Cette capsule (je n’en entends pas parler, j’ai pourtant cherché) contenait… contient

«À son bord, il y a aussi une étonnante capsule destinée à laisser un témoignage sur la Lune pour les générations futures.»
«Beresheet entend également sauvegarder une grande partie des connaissances et du patrimoine humains.»

Un journal s’est posé la question

Que contient la sonde spatiale qu’Israël envoie sur la Lune ?

elle contient

Une copie complète de Wikipédia

Plus de 60 000 images analogiques d'illustrations et de documents, ou encore de photographies

Des données numériques compressées à un taux très élevé, environ 200 GB de données décrivant d'innombrables concepts de science et de culture dans plusieurs langues ainsi que les informations nécessaires permettant de comprendre la grande majorité des langues humaines.

La librairie lunaire contient aussi plus de 25 000 livres de sciences et d'ingénierie, mais aussi des romans et des textes religieux, ainsi qu'une copie complète de l'encyclopédie libre Wikipédia. (Nous l’avions déjà dit)

Une archive de l’histoire de l’humanité de 30 millions de pages ! Appelée la Lunar Library (la Librairie Lunaire), elle est enregistrée sur 25 disques de nickel faisant chacun 40 microns.

Plus de 60 000 pages de fichiers parmi lesquels la culture et l’histoire d’Israël, des chansons et des dessins d’enfants, les souvenirs d’un rescapé de la Shoah, la Bible.

Côté langues, il y a le contenu du « Wearable Rosetta disc », un disque contenant un millier de langues, mais aussi les données de PanLex, la plus grande base de données de traduction lexicale au monde avec 5 000 langues et 1,5 milliard de traductions entre elles.

Pour illustrer notre culture, il y a aussi les versions texte et XML de la version anglaise de Wikipédia et des dizaines de milliers de fichiers au format PDF et des livres – de fiction, de reportages, de science, et plus encore.

Alors ? Où est l’échec ?

Elle devait déposer tout ça sur la lune, et c’est ce qu’elle a fait. 
Car même si le module s’est cassé plus que les pattes, la capsule, elle, est entière, je peux vous le garantir.

Je n’entrerai pas dans les discussions oiseuses sur l’antisémitisme dans la circulation de l’information, mais comment ne pas citer la dernière accusation?

"La Lune est jonchée de détritus, en voici 150 kg de plus"

«Cette sorte de grosse araignée à cinq pattes est venue s’ajouter à la longue liste des déchets lunaires. Poches d’urine, caméras et bidules en tout genre : 180 tonnes de détritus jonchaient déjà notre satellite.»

Pessah Sameah.

CLAUDE TAIEB

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